Cole Caufield commence à s’y faire. Peu importe ce qu’il fera, il s’en trouvera toujours pour déceler les imperfections dans son jeu et gratter le bobo jusqu’au sang.

L’espoir du Canadien sait pertinemment que son rendement au Championnat du monde de hockey junior, où il a aidé l’équipe américaine à remporter l’or en début de semaine, a exacerbé les doutes que plusieurs observateurs entretiennent à son endroit. Deux buts et trois passes en sept matchs, c’est mieux que ce qu’il avait récolté l’année précédente à sa première participation au tournoi l’an dernier en République tchèque, mais ça ne correspond pas aux attentes élevées qui le suivent depuis sa sélection par Montréal au repêchage de 2019.

« J’ai trouvé que j’ai bien fait, a défendu Caufield vendredi après son retour à l’entraînement avec son équipe universitaire. Ça serait difficile de me plaindre après avoir gagné le tournoi. Tout le monde s’attarde sur les chiffres, mais en ce moment c’est vraiment le dernier de mes soucis parce qu’on vient de gagner la médaille d’or. Je sais que des gens de l’extérieur affichent une certaine déception, mais au bout du compte, la victoire est tout ce qui compte. Il n’y a qu’une équipe qui gagne le dernier match d’un tournoi et je ne pourrais être plus heureux d’avoir fait partie de celle-là. »

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Un tireur d’élite comme Caufield sera toujours jugé sur sa production. Le Canadien n’en a pas fait un choix de première ronde pour l’efficacité de ses replis défensifs ou son potentiel en désavantage numérique. Mais l’histoire nous dit que les joueurs unidimensionnels ont tendance à être victimes de la sélection naturelle à leur arrivée dans les niveaux supérieurs.

Dans la bulle d’Edmonton, le jeune ailier droit a démontré une maîtrise des subtilités du jeu qu’on ne lui connaissait pas nécessairement auparavant. Elle s’est traduite tantôt par une volonté marquée à mettre ses compagnons de trio en valeur, tantôt par un effort supplémentaire à l’extrémité de la patinoire où son tir sur réception ne lui est d’aucune utilité.

On ne dit pas qu’il deviendra le prochain Adam Oates ou qu’il bloquera un jour des lancers avec ses dents. Mais le souci de se doter d’une certaine polyvalence a clairement fait son chemin au cœur de ses préoccupations.

« Je dois continuer de jouer comme je l’ai fait au Championnat du monde et tenter de ramener ça ici, a-t-il dit à la veille de son retour au jeu avec les Badgers de l’Université du Wisconsin. Afficher de la constance dans mon jeu et contribuer aux succès de l’équipe sans essayer d’être un one-man show, mais plutôt en aidant les autres à être à leur meilleur également. Je crois que c’est la meilleure façon de le décrire. Je dois jouer de la bonne façon, montrer l’exemple et essayer d’inciter les autres à faire la même chose. »

Un succès collectif

Caufield a été le deuxième attaquant le plus utilisé par l’entraîneur-chef Nate Leaman au terme des sept matchs de la formation américaine. Seul Matthew Boldy, son compagnon de trio, a vu plus de glace. Mais en terme de production, leur unité, complétée par le jeune Matthew Beniers, a été éclipsée par celle composée d’Alex Turcotte, Trevor Zegras et Arthur Kaliyev. Zegras a été la grande étoile du tournoi, qu’il a complété avec 18 points à sa fiche.

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Caufield a quant à lui clôturé la quinzaine au huitième rang des pointeurs de son équipe.

« Je continue de m’améliorer à chaque jour, a-t-il plaidé. Je crois que ce tournoi m’a aidé à évoluer dans l’ensemble de mon jeu. Dans ce genre de contexte, c’est bien sûr agréable d’obtenir des points, mais l’important est de contribuer à la victoire. Un trio peut dominer en zone offensive, puis rentrer au banc au bon moment pour permettre à des joueurs avec des jambes fraîches de récolter les fruits de ce travail. Ça a été la raison de nos succès. On jouait tous l’un pour l’autre et non pour nos statistiques personnelles. Tout le monde a adhéré à cette philosophie. »

Caufield a convenu que sur papier, la formation américaine n’était pas aussi forte que sa rivale canadienne, qui comptait sur vingt choix de première ronde de la Ligue nationale. La surprise qu’elle a été capable de causer en finale prend source dans cet engagement total dans les principes collectifs prêchés par Leaman, selon lui.

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« Je pense qu’on n’aurait pas pu s’approcher davantage de la perfection contre l’une des meilleures équipes canadiennes de tous les temps », estime-t-il.

Recrue de l’année de l’Association du Big Ten l’an dernier, Caufield a accumulé douze points à ses dix premiers matchs cette saison. Les Badgers défonceront la nouvelle année en fin de semaine avec un programme double contre les Gophers de l’Université du Minnesota.