Déjà plus qu’incertain, l’avenir de Marc Bergevin à titre de directeur général du Canadien semble aujourd’hui plus que jamais en péril.

La question ne serait d’ailleurs plus est-ce que Bergevin sera congédié, mais bien à quel moment Geoff Molson annoncera-t-il son départ.

Selon des informations dignes de foi, le propriétaire du Canadien a passé la fin de semaine loin de Montréal en compagnie des membres de sa famille. M. Molson devrait rencontrer Bergevin rapidement après son retour afin de mettre un terme à l’incertitude qu’il a lui-même créée en refusant de clarifier le statut de son directeur général avant le début de la saison.

Cette rencontre pourrait se dérouler aussi vite que dimanche soir. D’autres sources soutiennent toutefois qu’elle pourrait avoir lieu en début, voire en milieu de semaine seulement.

Mais peu importe le moment précis de cette rencontre. Il semble maintenant clair que le règne de Marc Bergevin à la tête du Canadien, règne amorcé en mai 2012 alors qu’il est devenu le 17e directeur général de l’histoire du Canadien, soit sur le point de prendre fin.

Mellanby claque la porte

La démission inattendue de son adjoint Scott Mellanby, démission que la haute direction du Tricolore a confirmée en soirée samedi au cours du match opposant le Canadien aux Penguins, combinée à la demande d’autorisation de la haute direction du Tricolore de parler avec l’ancien directeur général des Rangers de New York Jeff Gorton ont mis le feu aux poudres samedi.

Premier homme de hockey embauché par Marc Bergevin après sa nomination en 2012, Mellanby avait comme ambitions de succéder à son patron. Que ce soit à titre de directeur général ou de président des opérations hockey.

Selon des informations confirmées par le collègue Pierre Lebrun samedi soir, la décision de la haute direction du Canadien d’indiquer à Mellanby qu’il ne serait pas considéré pour ces fonctions l’a incité à claquer la porte.

La nouvelle que le Canadien avait demandé et obtenu la permission de parler avec Jeff Gorton a aussi attisé les spéculations quant au départ imminent de Marc Bergevin.

C’est d’ailleurs par le biais des médias que le directeur général du Canadien a appris que ses patrons avaient demandé aux Rangers la permission de parler à son ancien homologue des Blueshirts. Cette quête effectuée par la haute direction du Tricolore à l’insu de son directeur général ajoute du poids au fait que Marc Bergevin en soit à ses dernières heures, jours ou semaines à la tête de l’équipe.

Le prochain DG parlera français

Aucune information n’a encore été obtenue en marge de la rencontre entre Gorton et le Canadien. Il est donc prématuré de spéculer sur l’embauche de l’ancien DG des Rangers et sur les potentielles fonctions qui pourraient lui être confiées.

Cela dit, si Jeff Gorton débarque à Montréal, ce ne sera pas pour occuper le siège de directeur général.

« Le prochain directeur général du Canadien parlera français », qu’une source au sein de la haute direction a tenu à préciser alors que les médias sociaux s’emballaient en raison des spéculations reliées à l’entrée en scène d’un anglophone en guise de remplaçant potentiel à Marc Bergevin.

Gorton pourrait toutefois hériter d’un poste de président des opérations hockey, ou de conseiller spécial au propriétaire. Des fonctions qui lui permettraient de travailler de pair avec le prochain directeur général et d’assurer un lieu avec Geoff Molson qui pourrait ainsi se détacher de son équipe.

Un tel pas de recul du propriétaire, si c’est dans cette direction que le Canadien ira dans la cadre de la restructuration administrative anticipée, servirait la cause de l’organisation. Pourquoi? Parce que la trop grande proximité de Geoff Molson avec le club et ses dirigeants l’a privé du détachement nécessaire pour effectuer des analyses plus pragmatiques et prendre des décisions difficiles au fil des dernières années.

Cela dit, et bien que Jeff Gorton ait effectué du bon boulot avec les Rangers et qu’il ait orchestré la grande reconstruction avouée et annoncée au grand jour par les propriétaires des Rangers il y a trois ans, la LNH compte déjà des candidats francophones qui pourraient hériter de la présidence de l’équipe.

Les noms des anciens joueurs Vincent Damphousse, un homme d’affaires avisé qui a gardé des liens étroits avec le monde du hockey, et Stéphane Quintal, qui travaille depuis des années au bureau de sécurité des joueurs de la LNH, viennent en tête de liste.

Membre du Temple de la renommée du hockey, Guy Carbonneau pourrait aussi occuper ce poste et servir de leader dans la quête de rebâtir une organisation gagnante à Montréal.

Et si la langue n’est pas un facteur de sélection dans le cas d’un président des opérations hockey, un homme de grande expérience comme Jim Rutherford qui a conduit les Penguins à leurs deux dernières conquêtes de la coupe Stanley et les Hurricanes de la Caroline à leur première en 2006 pourrait certainement être considéré.

Candidats potentiels

Le fait que la direction du Canadien tienne toutefois à ce que le prochain directeur général parle français restreint le bassin de candidats potentiels.

Les noms de Mathieu Darche, ancien joueur du Canadien et adjoint de Julien BriseBois à Tampa Bay, de Martin Madden fils, directeur général adjoint et spécialiste du recrutement amateur avec les Ducks d’Anaheim sont souvent mentionnés.

Tout comme celui de Patrick Roy.

Pierre Dorion, qui doit composer avec un budget très limité à Ottawa et arrive malgré tout à renflouer les Sénateurs avec des jeunes joueurs prometteurs, pourrait aussi être considéré. Surtout que c’est avec le Canadien qu’il a gravi les premiers échelons à titre de dépisteur amateur.

Des vérifications effectuées au cours de la soirée ont permis d’apprendre que Roy et Darche n’avaient pas, du moins pas encore, été contactés.

Mathieu Darche était, samedi soir, au Minnesota en compagnie des autres membres de l’état-major du Lightning qui croisera le Wild en après-midi dimanche. En plus d’être un ancien du Canadien, Mathieu Darche a tissé des liens avec le propriétaire du Tricolore Geoff Molson au cours de son séjour à Montréal.

Patrick Roy sillonnait des routes des Maritimes à bord de l’autobus des Remparts lorsqu’il a contacté son agent afin de savoir pourquoi il se retrouvait soudainement au centre de l’attention des médias et des partisans du Canadien. « Je peux vous assurer que nous n’avons eu aucune conversation avec la direction du Canadien », a martelé l’agent Neil Glasberg.

Quant à Martin Madden fils, il n’a pu être joint en soirée samedi.

Ces trois hommes de hockey seraient-ils prêts à assumer le rôle de directeur général du Canadien de Montréal alors que cette organisation semble une fois encore avoir besoin d’une reconstruction? Ou à tout le moins d’une bonne rénovation!

Le défi semble imposant. C’est vrai. Mais c’est là où la complicité avec un président des opérations hockey plus expérimenté pourrait les aider à réussir leur entrée en scène.

Cela dit, cette forme de partage de responsabilités et surtout l’imbroglio potentiel à savoir à qui revient le mandat de trancher en cas de désaccord n’est pas toujours un gage de succès.

Surtout qu’en plus d’avoir à changer les structures administratives et surtout à réviser le travail de recrutement amateur qui a été grandement contesté au fil des dernières années chez le Canadien, le nouveau directeur général et son président des opérations, si le Canadien se dote d’un tel président, devront également statuer sur l’avenir de Dominique Ducharme à la barre de l’équipe.

Peu importe les changements attendus au sein de la haute direction, il me semble que Ducharme devrait demeurer en poste au moins jusqu’à la fin de la saison. Il mérite le droit de profiter du retour des blessés pour orchestrer une possible remontée au classement. Il mérite aussi de profiter du droit de démontrer à un éventuel futur patron qu’il est en mesure de faire le travail derrière le banc du CH.

Mais bon! Pour le moment, Marc Bergevin est toujours le directeur général du Tricolore.

Et par mesure élémentaire de respect, il serait juste décent que la haute direction du Canadien mette un frein le plus rapidement possible à l’incertitude reliée à son statut pour éviter qu’il soit bousculé de rumeurs associées à ses successeurs potentiels pendant qu’il est toujours en poste.

Grosse victoire

Les joueurs du Canadien sont vraiment dans les mauvaises grâces des Dieux du hockey.

Car pendant que Jake Allen multipliait 47 arrêts et que ses coéquipiers, à commencer par Josh Anderson, offraient des performances beaucoup plus soutenues qui ont permis de battre les Penguins 6-3, à Pittsburgh, les débats provoqués par la démission de Scott Mellanby et l’intérêt démontré à l’endroit de Jeff Gorton ont volé la vedette au match.

Leur sixième victoire de la saison et leur deuxième seulement en 12 matchs disputés loin du Centre Bell n’a pas reçu toute l’attention qu’elle méritait.

Comme il l’avait fait à San Jose le 28 octobre alors qu’il avait réalisé 45 arrêts pour blanchir les Sharks 4-0, Allen a joué un rôle crucial samedi.

Malgré les trois buts accordés, il a tenu tête aux Penguins et particulièrement au trio de Sidney Crosby (5), Jake Guentzel (9) et Evan Rodrigues (12) qui l’ont canardé de 26 tirs en plus d’en décocher sept de plus qui ont raté la cible ou été bloqués en défensive. Allen a réalisé l’arrêt le plus important du match aux dépens de Rodrigues à qui il a volé un but avec un arrêt de la mitaine pour l’empêcher de niveler les chances 2-2 dans ce match.

Au-delà les arrêts d'Allen, les joueurs du Tricolore ont été beaucoup plus combatifs samedi. Ils n’ont pas baissé la tête lorsque les Penguins ont marqué tôt en troisième période pour égaler le score 1-1. Au contraire, Christian Dvorak a redonné les devants au Canadien dès la reprise du jeu.

Et en fin de rencontre, malgré des buts de Jeff Carter et Crosby qui ont ramené les Penguins à un but du Canadien, les joueurs de Ducharme n’ont pas paniqué. Ils ne se sont pas assis sur les talons non plus.

Ils ont affiché une confiance et une détermination qui a fait défaut beaucoup trop souvent depuis le début de la saison et ils ont marqué, trois fois plus qu’une, dans un filet désert pour résister à la remontée potentielle des Penguins au lieu de s’écrouler et d’ouvrir la porte à la catastrophe potentielle qui leur pendait au bout du nez.

Lundi, au Centre Bell, contre des Canucks qui en arrachent tout autant que lui et qui sont bousculés eux aussi par toutes sortes de spéculations associées à l’avenir de leur directeur général (Jim Benning) et de leur entraîneur-chef (Travis Green), le Canadien tentera de signer deux victoires de suite pour la première fois de la saison.

La sixième tentative sera-t-elle la bonne?

Entre les lignes

Jonathan Drouin a moussé les chances de victoire en enfilant le premier but du match samedi. Le Canadien a un dossier de 4-4-2 lorsqu’il marque le premier but et une fiche de 2-11-0 lorsqu’il l’encaisse...

Le Canadien a mis un terme samedi à une séquence de six victoires consécutives des Penguins. Séquence qui avait débuté avec le jeu blanc de 6-0 infligé au Tricolore au Centre Bell et au cours de laquelle les Penguins avaient marqué 16 buts et n’en avaient accordé que deux...

Avec sa performance d’un but et deux passes, Crosby revendique maintenant 56 points (21 buts) en 41 matchs disputés contre le Canadien en carrière...

Le Canadien a signé sa première victoire de la saison (1-4-2) dans le cadre d’un match au cours duquel il a échappé une avance d’un but...

Le Canadien a signé samedi sa première victoire de la saison (1-6-0) dans le cadre d’un match au cours duquel l’adversaire a répliqué rapidement – cinq minutes ou moins – à un de ses buts marqués...

Vendredi soir à Buffalo, le Canadien s’est incliné 4-1 dans le cadre d’un match au cours duquel il a décoché 19 tirs de moins (50-69) que son adversaire. Samedi, le Canadien a trouvé le moyen de gagner malgré les 19 tirs de plus décochés par les Penguins (53-72)...

Le Canadien n’a gagné que 30 des 69 mises en jeu déposées samedi soir (43 %). Le Tricolore a gagné pour une troisième fois en 11 matchs alors qu’il est dominé aux cercles des mises en jeu...

Parlant de mises en jeu, les 69 disputées samedi étaient un sommet jusqu’ici cette saison alors que le Canadien en dispute en moyenne 56 par parties...