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RÉSULTATS

Une petite facile... qui fait grand bien!

Les joueurs des Canadiens célèbrent - Getty
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MONTRÉAL - Après avoir encaissé plus que sa part de dégelées et s'être très souvent contenté de victoires morales ou de défaites honorables, c'est selon, le Canadien s'est offert samedi une petite victoire facile… histoire de faire changement.

 

Le Tricolore s'est fait plaisir et a fait plaisir à ses partisans contre une équipe qui en arrache plus que lui cette année. Il n'y a donc pas de quoi pavaner d'avoir rossé les Blue Jackets 8-2. Surtout qu'ils avaient joué la veille.

 

Tout ça est vrai.

 

Comme il est vrai que le Canadien ne représente pas vraiment une puissance de la LNH, on en conviendra tous.

 

En plus, ce sont les Jackets qui ont pris les devants dans le match. Après 20 minutes de jeu, c'était l'égalité 2-2. Rien n'indiquait au cours du premier entracte que le Canadien partirait en grande en période médiane avec une poussée de six buts sans riposte. Rien n'indiquait qu'il en ajouterait deux autres au cours de la troisième. Rien n'indiquait qu'il marquerait le plus grand nombre de buts dans un match cette saison, qu'il s'offrirait la victoire la plus convaincante de l'année.

 

Je suis de ceux et celles qui insistent souvent, des fois trop peut-être, sur le fait qu'il n'y a pas de gloire à vaincre sans péril.

 

Mais voilà : laissons la gloire de côté aujourd'hui pour donner toute la place qui lui revient au fait que la victoire de samedi fait du bien à tout le monde.

 

Elle a fait grand plaisir aux partisans qui ont pu célébrer et faire la vague dans le cadre d'une victoire au lieu de le faire simplement pour souligner qu'ils apprécient l'effort déployé sur la glace.

 

Elle fait grand plaisir aux joueurs qui en ont bavé un coup depuis le début de la saison. Elle aidera d'ailleurs les joueurs du Tricolore à composer avec les « joies » d'un dimanche soir à Buffalo! Elle servira de tremplin au match contre les Sabres, lundi, au duel face aux Flyers dès mardi. Elle donnera un élan qui aidera à disputer les neuf dernières parties du calendrier.

 

Elle fait grand plaisir aussi à Martin St-Louis et ses adjoints qui n'auront à remonter le moral des troupes pour éviter la glissade anticipée.

 

Chapeau, RHP!

 

Rafaël Harvey-Pinard donne tout ce qu'il a à donner chaque fois qu'il saute sur la patinoire. Martin St-Louis a salué plusieurs fois depuis le rappel du Québécois et il l'a fait encore samedi, la combativité de RHP. Son sens du hockey. La qualité de ses lectures qui l'aident à être efficace aux deux bouts de la patinoire.

 

Mais après avoir enfilé sept buts lors de ses 11 premiers matchs disputés avec le grand club, RHP s'était « contenté » de deux buts à ses 15 dernières rencontres.

 

Il ne jouait pas mal. Loin de là. Il continuait d'aller se battre dans l'enclave, de travailler dans les coins de patinoire, de bloquer des tirs pour aider la cause de son équipe, de faire tout ce qu'il doit faire pour mousser ses chances de commencer la prochaine saison à Montréal et non à Laval et d'y rester.

 

Son tour du chapeau – un premier dans la LNH – récompense donc tous les efforts des dernières semaines qui n'avaient pas été pleinement récompensés en matière de production offensive et en matière de victoire collective.

 

Le sourire de Harvey-Pinard sur le banc des joueurs et lors de son tour d'honneur à titre de première étoile de la rencontre, ses sourires, ses fous rires et son effervescence lors de son passage à l'Antichambre après la rencontre témoignaient de tout le bien que lui procuraient les trois buts qu'il venait de marquer.

 

Est-ce que RHP est avec le Canadien pour de bon? Est-ce qu'il se considère comme un joueur établi avec le Tricolore?

 

« Pas encore, qu'il m'a répondu à l'Antichambre. Je vais m'entraîner très fort tout l'été, car mon prochain camp sera très important », que Rafaël Harvey-Pinard s'est empressé d'ajouter.

 

Et c'est exactement l'attitude qu'il devra adopter lors du prochain camp. La porte s'est ouverte devant RHP cette saison en raison des blessures. Il a posé le pied dans le cadrage pour éviter qu'elle ne se referme. Samedi, avec ses trois buts, il a donné un grand coup d'épaule pour s'assurer de la garder grande ouverte jusqu'au prochain camp.

 

S'il joue comme il en est capable, s'il joue comme il le fait depuis le 17 janvier et qu'en prime une production offensive plus qu'honnête viendra récompenser ses efforts, il s'assurera que la porte du vestiaire reste bien ouverte devant lui.

 

Des sommets pour le capitaine

 

Le tour du chapeau de RHP, les huit buts de l'équipe, les vagues qui ont déferlé dans les gradins ont fait ombrage au fait que Nick Suzuki a connu une soirée de quatre points.

 

Sa première en carrière.

 

Son 23e but, ses 36e, 37e et 38e passes de la saison, lui ont permis de gonfler à 61 sa récolte de points cette saison. Il égale donc son sommet établi l'an dernier. Un sommet qu'il poussera un peu plus vers le haut au fil des neuf derniers matchs de la saison.

 

Tout ça en dépit du fait que l'absence de son principal complice, Cole Caufield, l'a privé de plusieurs points.

 

Encore Matheson

 

Et que dire d'autre de Mike Matheson qu'il est devenu le général du Canadien à la ligne bleue?

 

Matheson a ajouté trois passes samedi soir. Il est rendu à 20 mentions d'aide et à 28 points en 38 matchs. Il est aussi efficace en défense.

 

Quand on pense à Matheson, on doit tout de suite penser à son coup de patin sensationnel qui lui permet de profiter des moindres brèches qui s'ouvrent devant lui. Un coup de patin qui lui permet aussi de rapidement reprendre sa place lorsqu'il se compromet un peu trop vite vers un adversaire où qu'il se retrouve au mauvais endroit sur la patinoire.

 

Ce coup de patin flamboyant cache des aspects beaucoup plus simples, mais parfois beaucoup plus efficaces de son jeu.

 

Tenez : sur le premier but du Tricolore samedi, un but de Mike Hoffman qui a permis de rapidement répliquer aux Blue Jackets qui venaient de prendre les devants 1-0, Matheson a réalisé un jeu d'une grande simplicité, mais qui a grandement contribué au but.

 

Et je ne parle pas ici de la passe acheminée à Hoffman en entrée de zone. Oui elle était vive et précise. Mais c'est après cette passe que Matheson s'est distingué. En fonçant bien simplement au filet, Matheson a forcé les Jackets à reculer avec lui. Cette réaction défensive a permis à Hoffman, qui est déjà doté d'un excellent tir, de donner une, deux et trois enjambées de plus ce qui l'a aidé à déjouer Elvis Merzlikins qui ne savaient pas encore qu'il accordait six buts sur les 24 tirs du Canadien avant de retraiter au vestiaire en raison d'une blessure en fin de période médiane.

 

Mike Matheson a non seulement fait oublier Jeff Petry, mais le Montréalais semble apprécier et même vouloir assumer le rôle de général qu'il remplit en ce moment à la ligne bleue.

 

Un rôle que Petry aurait pu remplir, car il avait le talent et le coup de patin pour le faire. Un rôle qu'il n'a toutefois jamais semblé vouloir assumer.

 

Ne serait-ce que pour ça, Kent Hughes mérite une hausse de salaire pour avoir obtenu Matheson en retour de Petry.

 

Entre les lignes

  • Brendan Gallagher n'a pas gagné de concours de vitesse sur la patinoire samedi. Et il n'en gagnera jamais, car la vitesse n'est pas dans son ADN. Mais Gallagher a marqué un premier but depuis son retour au jeu – un 5e seulement cette saison – et il a contribué au but de Jesse Ylonen qui a donné les devants 2-1 au CH en première en bataillant sa position devant le filet des Jackets. Et ça, ce sera toujours sans son ADN...
     
  • C'est la cinquième fois cette année, une quatrième au Centre Bell, que le Canadien s'offre une soirée faste : il l'a fait les 12 et 14 février contre Connor McDavid et les Oilers (6-2) et les Blackhawks qu'il avait blanchis 4-0. Il l'a fait en octobre dernier en battant les Coyotes 6-2 avant de surprendre les Blues 7-4 à St. Louis...
     
  • Le Canadien a aussi enfilé six buts dans une cause perdante à Vancouver en décembre dernier. C'est toutefois le fait d'avoir gaspillé une avance de 4-0 qui avait marqué cette partie face aux Canucks…
     
  • Le Canadien a battu les Jackets dans toutes les phases du jeu, samedi, sauf dans les cercles des mises en jeu où le Tricolore s'est contenté d'une piètre efficacité de 38 %...
     
  • Cela dit, les insuccès aux cercles des mises en jeu sont loin de couler le Tricolore cette année. C'est la cinquième fois, samedi, que le CH terminait le match avec une efficacité de 38 % ou moins. Il a gagné quatre de ces cinq matchs, dont sa victoire de 6-2 contre les Oilers, au Centre Bell, le 12 février alors que McDavid et sa bande avaient gagné 73 % des mises en jeu...