Le calme après la tempête chez les Rangers?
LNH dimanche, 27 juin 2021. 07:00 jeudi, 5 déc. 2024. 17:10Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain et des décisions qui attendent les directeurs généraux.
Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion
Quel roman-savon aussi bizarre que divertissant s’est avéré être cette saison 2020-2021 chez les Rangers de New York!
De l’incident Tony DeAngelo en janvier en passant par la « saga » Artemi Panarin quelques semaines plus tard, le double congédiement du président John Davidson et du directeur général Jeff Gorton le 5 mai, soit 24 heures seulement après que l’équipe ait réclamé dans un communiqué la démission du préfet de discipline de la LNH George Parros, puis finalement le licenciement de l’entraîneur-chef une semaine plus tard; ces quelques mois ont été rien de moins qu’étourdissants dans la Grosse Pomme.
Collectivement, les Rangers ont joué sans grande conviction durant le dernier mois du calendrier de 56 matchs pour rater le rendez-vous éliminatoire par une dizaine de points pour la troisième fois en l’espace de quatre ans. C’est probablement le manque d'aplomb affiché par le groupe qui a coûté à Quinn son poste, car il semblait pourtant apprécié de ses joueurs.
Au moment même où Alexis Lafrenière commençait à trouver ses repères et que le compteur affichait une cinquantaine de matchs à sa saison recrue, l’attaquant québécois de 19 ans a dû se résigner à patienter jusqu’au mois d’octobre prochain avant de poursuivre sur sa lancée, lui qui avait déjà passé un long moment sans disputer de matchs entre l’annulation de la dernière saison de la LHJMQ et le coup d’envoi du calendrier de la LNH.
Voyant que le mandat de rejoindre les Islanders de New York au quatrième rang de la division Est devenait de plus en plus ardu, les Rangers n’ont pas hésité à offrir une multitude d’occasions à Lafrenière de terminer sur une note positive cette première année d’apprentissage dans la LNH. Vitali Kravtsov et lui ont obtenu des minutes de qualité au sein du top-6 des Blueshirts, et n’ont pas déçu l’état-major par leur rendement.
N’empêche qu’avec les éléments en place, à l’attaque comme en défense, les attentes envers les Rangers étaient passablement plus élevées qu’une modeste cinquième position sur huit équipes, surtout que les New-Yorkais s’étaient affirmés comme une des meilleures formations de la ligue dans les mois précédant l’interruption des activités en mars 2020.
Le lent début de saison qu’a connu le premier centre de l’équipe Mika Zibanejad n’a certainement pas aidé la cause de son club, lui qui avait été spectaculaire en 2019-2020; dans un calendrier écourté, les Rangers ont été incapables de mettre des points en banque avec régularité jusqu’à ce que le no 93 ne débloque finalement à la barre de la mi-saison (il affichait une récolte anémique de trois buts et 12 points après les 27 premiers matchs).
Ça semble s’être passé il y a une éternité, mais il y a eu l’incident Tony DeAngelo et la saga impliquant Artemi Panarin, qui a été la cible d’allégations d’un ancien entraîneur de la KHL, Andrei Nazarov, en février. L'ailier vedette des Rangers s’est absenté pendant deux semaines, le temps que la LNH ne fasse une enquête approfondie à ce sujet, et Panarin n’a finalement disputé que 42 des 56 rencontres des siens. Bref, une tonne de distractions de toutes sortes que l’organisation new-yorkaise sera heureuse de mettre derrière elle l’automne prochain avec un nouvel entraîneur-chef, Gerard Gallant.
COMMENT S’ANNONCE L’AVENIR DES RANGERS?
Le présent et l’avenir se chevauchent présentement chez les Rangers, alors que de jeunes joueurs qui deviendront des piliers de l’équipe, tels que Lafrenière, Kravtsov et le défenseur K’Andre Miller côtoient un noyau fort déjà bien établi, constitué de joueurs qui sont pour la plupart à la fin de leur vingtaine (Chris Kreider est le plus âgé du groupe, et il eu 30 ans à la fin du mois d’avril). On hésite par ailleurs à qualifier Adam Fox de « futur » pilier de l’équipe, pour la simple et bonne raison qu’à sa deuxième saison à New York, malgré ses 23 ans, il est l'un des trois finalistes à l’obtention du trophée Norris remis au défenseur par excellence de la ligue. Le no 23 joue déjà avec l’assurance d’un vétéran, même au sein d’une brigade défensive qui s’est montrée à bout de ressources à plus d’une occasion.
Sans qu’on vante autant ses mérites que lors de son audition de douze départs en 2019-2020 qui en avait surpris quelques-uns, Igor Shesterkin a gardé le cap vers l’objectif de s’imposer comme un des gardiens d’élite du circuit Bettman. Les Rangers ont sagement veillé à ce qu’il ne brûle pas les étapes après avoir outrageusement dominé la KHL, mais il ne serait pas étonnant qu’en 2021-2022, on lui offre un partage des tâches encore plus inégal avec son compatriote Alexandar Georgiev.
Avec tout le potentiel de l’effectif dont hérite Gallant, ainsi que la qualité des joueurs qui se grefferont à l’équipe prochainement, il n’y a aucune raison valable pour que les Rangers ne s’établissent comme des aspirants réguliers aux grands honneurs. Le nouvel instructeur des Blue Shirts d'ailleurs mentionné lorsqu'il a été présenté aux médias que son groupe est prêt à faire « un pas important vers le statut de prétendant au titre ».
À la ligne bleue, Fox sera difficile à déloger comme quart-arrière des Rangers sur l’avantage numérique pour les années à venir, et Miller peut également tirer son aiguille du jeu dans ce rôle. Mais n’oubliez pas le nom de Nils Lundkvist, dont les statistiques offensives en SHL sont hors du commun pour un défenseur de 20 ans, surtout qu’il s’agit d’une ligue dans laquelle il se marque peu de buts. Misant sur un puissant tir frappé, Lundkvist totalise 25 buts à ses deux dernières saisons avec Lulea, dans la meilleure ligue de la Suède. Les Rangers estiment probablement que le 28e choix au total au repêchage de 2018 n’a plus rien à apprendre en Europe à ce point-ci de son développement, et lui ont d’ailleurs consenti son premier contrat professionnel le 3 juin dernier.
BLACKWELL, RÉVÉLATION INATTENDUE
Pas besoin d’avoir visionné une tonne de matchs des Rangers ces derniers mois pour avoir constaté que le no 43, un attaquant au gabarit tout à fait modeste à 5 pieds 9 pouces et 190 lbs, était soir après soir une des principales bougies d’allumage de sa formation. Colin Blackwell, un ancien des Predators de Nashville, n’a pas perdu un instant à prouver sa grande utilité à sa nouvelle équipe, au point où on s’imagine mal que le nouveau directeur général Chris Drury puisse le rendre disponible au Kraken de Seattle le mois prochain. Voyant son rôle s’élever bien au-delà de la simple étiquette « d’attaquant d’énergie » qu’on lui avait apposée en début d’année, Blackwell s’est retrouvé aux côtés de Panarin et Ryan Strome avec régularité, en plus d’être récompensé avec 1:05 de temps de jeu en moyenne par match sur l’attaque massive.
À lire également
Si Drury et les Blueshirts optent pour la formule « 7 attaquants, 3 défenseurs et un gardien », une stratégie qui semble tout à fait avisée compte tenu des forces en présence, et qu’ils décident que l’apport de Blackwell est trop important pour s’en passer, le principal laissé-pour-compte serait Brett Howden, un ancien choix de première ronde de Tampa Bay – et obtenu dans l’échange envoyant Ryan McDonagh au Lightning – qui n’arrive simplement pas à s’imposer offensivement dans la LNH après trois saisons entières à New York. Howden avait pourtant été un joueur dominant avec les Warriors de Moose Jaw de la Ligue de l’Ouest, de 2014 à 2018.
Dans un tel scénario, le Québécois Julien Gauthier serait aussi mis à la disposition de l’équipe d’expansion. L’ailier de 23 ans sera joueur autonome avec compensation au cours de l’été.
Puisque Fox et Miller sont exemptés du processus, les Rangers auraient le loisir d’ajouter à leur liste de protection leurs trois autres meilleurs arrières, soit Jacob Trouba, Ryan Lindgren et Libor Hajek, l’autre espoir qui s’était amené dans l’échange McDonagh en février 2018.
Devant le filet finalement, les Rangers ont eu la présence d’esprit d’offrir au vétéran Keith Kinkaid un contrat valide pour deux saisons, de sorte qu’ils peuvent le rendre disponible et conserver bien intact leur duo Shesterkin-Georgiev si c’est leur souhait. Georgiev représente une excellente aubaine à un salaire annuel de 2,45 M$ en vue de la saison 2021-2022. Bien entendu, Shesterkin n’est pas admissible au repêchage d’expansion étant donné qu’il compte moins de trois ans chez les pros en Amérique du Nord.
Prédictions du RDS.ca
Attaquants (7)
Artemi Panarin
Mika Zibanejad
Pavel Buchnevich
Chris Kreider
Ryan Strome
Filip Chytil
Colin Blackwell
Défenseurs (3)
Jacob Trouba
Ryan Lindgren
Libor Hajek
Gardien (1)
Alexandar Georgiev
Principaux éléments non-protégés
Brett Howden (A)
Julien Gauthier (A)
Kevin Rooney (A)
Anthony Bitetto (D)
Keith Kinkaid (G)
Le portrait des équipes de la LNH