« Pour le drapeau, pas pour les caméras » - Brandon Hagel
BOSTON - Brandon Hagel a asséné quelques taloches de plus qu'il en a encaissées samedi dernier, au Centre Bell, lorsqu'il a jeté les gants à la demande de Matthew Tkachuk deux secondes après le début du match.
Un match que Tkachuk et ses coéquipiers des USA ont finalement gagné.
À plus de 48 heures de la revanche qui opposera le Canada aux États-Unis, Hagel a asséné une nouvelle série de baffes à ses prochains adversaires. Il l'a fait sans jeter les gants, mais en martelant des mots qui illustrent à quel point lui et ses coéquipiers sont prêts à tout pour sortir les grands gagnants de la Confrontation des 4 Nations.
« Ce qui est arrivé en début de match, je l'ai fait pour le drapeau et pas pour les caméras », que Hagel a lancé après s'être offert une courte période de réflexion.
« Nous sommes tous unis dans une même cause. Nous voulons gagner pour notre pays et nous sommes prêts à faire tout ce qui nous aidera à sortir gagnants. Nous n'avons pas besoin d'échanger des messages entre nous pour nous demander quoi faire. Nous faisons simplement ce qui doit être fait », a poursuivi Hagel.
Un crochet percutant envoyé directement aux mentons des frères Matthew et Brady Tkachuk qui ont reconnu, après le match de samedi, avoir orchestré le tumultueux début de rencontre avec le vétéran J.T. Miller qui ont été impliqués dans trois combats successifs au fil des neuf premières secondes de la rencontre.
Jon Cooper est revenu, lui aussi, sur le début de match de samedi dernier pour illustrer le niveau de passion qui l'anime à deux jours du match de championnat.
L'entraîneur-chef du Canada n'a toutefois pas fait directement référence aux trois combats. Mais bien plus à ce qu'ils ont créé comme réaction.
« Pendant l'un de ces combats, je ne regardais plus ce qui se passait sur la patinoire. J'ai levé les yeux vers les gradins. La réaction des amateurs illustrait le niveau de passion associé au match qui commençait. Mes sentiments à l'égard du match qui s'en vient sont les mêmes que ceux affichés par la foule samedi dernier au Centre Bell », a défilé Jon Cooper avec beaucoup d'émotions dans la voix.
Lorsqu'un collègue lui a fait remarquer qu'il semblait très émotif, Cooper s'est offert une pause avant de répondre. Il s'est ensuite glissé vers sa gauche pour quitter la scène en disant, en riant : « c'est terminé! »
Repos nécessaire
La passion qui anime les joueurs des deux camps et aussi les amateurs de hockey du Canada et des États-Unis ne devrait pas s'étioler d'ici jeudi soir.
L'entraîneur-chef Jon Cooper considère d'ailleurs que cette pause est plus que bienvenue pour permettre aux joueurs en présence de reprendre un peu leur souffle.
« Les joueurs de mon équipe qui sont encore ici – Brayden Point, Anthony Cirelli, Brandon Hagel et Jake Guentzel – ont disputé deux matchs en deux jours lors de la dernière fin de semaine avant d'embarquer à pieds joints dans ce tournoi. Ils ont disputé deux matchs rapidement, le voyage vers Boston a été perturbé par la tempête ce qui les a empêchés de se reposer et nous étions de retour sur la patinoire hier (lundi) après-midi. Tout ça en recevant des messages de leurs " chums " qui avaient les pieds dans le sable à Hawaï ou quelque part dans le Sud. Ils ont réussi à tout mettre ça de côté pour se concentrer sur le tournoi.
« J'espère qu'ils ont eu un peu de plaisir hier soir et qu'ils en auront encore aujourd'hui dans le cadre du congé qu'on leur a accordé. Demain, ce sera un retour au travail et jeudi, ils seront prêts pour le match. Je n'ai pas le début d'un commencement de doute là-dessus », a conclu Cooper.
Surpasser le Canada
Au lendemain d'un revers de 2-1 aux mains de la Suède, les Américains n'affichaient aucun signe d'inquiétude en vue de la confrontation de jeudi face au Canada.
Bon! La confirmation du retrait de Charlie McAvoy a suscité deux brins de tristesse – voir dans cette chronique : McAvoy part, Hughes arrive – au sein de la troupe américaine, mais la quête d'une victoire significative aux dépens du grand rival venu du Nord occupait plus de place dans les pensées des joueurs.
« Le hockey américain a fait des pas de géant au fil des 20 dernières années. On le voit avec les succès des programmes de développement dans le hockey mineur. Ça s'est aussi traduit sur la scène internationale avec nos équipes juniors. Nous aurons, jeudi, l'occasion de surpasser le Canada. C'est un enjeu énorme qui dépasse le cadre du match qui nous attend », a insisté Noah Hanifin.
Le défenseur qui est né et a grandi à Boston trépigne à l'idée de disputer ce match historique dans l'un des berceaux du hockey aux États-Unis.
«Le fait de revenir à Boston et de retrouver des gars avec qui j'ai gravi tous les échelons dans le hockey mineur m'a ramené en enfance. Ce sera un facteur de motivation supplémentaire pour moi et plusieurs membres de l'équipe de sauter sur la glace à Boston jeudi soir », a conclu le défenseur qui évolue maintenant avec les Golden Knights de Las Vegas dans la LNH.
Hanifin est l'un des quatre joueurs de Team USA – les autres sont Jack Eichel, Matt Boldy et Chris Kreider – a avoir grandi à ou autour de Boston. L'entraîneur-chef Mike Sullivan et son adjoint John Tortorella sont aussi de la région de Boston alors que les deux autres adjoints, David Quinn et John Hynes, sont natifs de l'état voisin du Rhode Island.