Repêchage d'expansion : la méthode Trotz rapporte encore aux Islanders
LNH samedi, 26 juin 2021. 07:00 mardi, 3 déc. 2024. 15:32Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain et des décisions qui attendent les directeurs généraux.
Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion
Après un très bon début de saison, les Islanders de New York ont joué de façon plutôt inégale dans le dernier droit du calendrier, se contentant finalement du quatrième et dernier rang donnant accès aux séries éliminatoires dans la division Est, après avoir tenu tête aux puissances de Pittsburgh, Washington et Boston jusqu’à la mi-avril avant de connaître un relâchement. Mais comme le répètent les DG des équipes de la LNH année après année, ce qui compte, c'est d'accéder au calendrier d'après-saison. Après cela, il s'agit de jouer son meilleur hockey de l'année au moment opportun, et c'est exactement ce qu'ont fait les Islanders pour se faufiler jusqu'au carré d'as dans cette saison particulière dans le circuit Bettman, battant les Penguins et les Bruins au passage, avant de pousser le Lightning de Tampa Bay, tenant du titre, à ses derniers retranchements.
Comme c’est le cas pour toute équipe dirigée par Barry Trotz, les Isles ont mis l’accent sur du jeu défensif étanche, s’appuyant entre autres sur l’excellent travail de leur duo de gardiens formé de Semyon Varlamov et Ilya Sorokin. Il n’est pas surprenant d’apprendre que les New Yorkais ont excellé lorsqu’ils marquaient le premier but dans un match et lorsqu’ils menaient après 40 minutes de jeu. D’ailleurs, avant de perdre face aux Sabres de Buffalo dans leur 54e rencontre de la saison, les Isles affichaient un dossier éclatant de 22-1-3 lorsqu’ils étaient les premiers à noircir la feuille de pointage grâce à cette habileté qu’ils ont de fermer le jeu lorsque la situation le requiert. Un bon vieux « classique Trotz », quoi!
Le grand manitou de l’équipe, le vénérable Lou Lamoriello, a opté pour une stratégie très agressive à la date limite des transactions, faisant l’acquisition de deux vétérans des Devils du New Jersey, Kyle Palmieri et Travis Zajac pour améliorer la profondeur à l’attaque. Le DG âgé de 78 n’a pas eu à payer un prix démesuré pour convaincre les Devils, probablement parce que plusieurs acheteurs avaient les mains liées du point de vue financier. Étant donné le statut de joueur autonome sans compensation de ses deux anciens joueurs, Lamoriello avait beau jeu de les greffer à son effectif dans l’espoir d’un long parcours en calendrier d’après-saison, sans pour autant toucher à son plan en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle.
Sans faire de bruit, Zajac a été un centre digne de la confiance de Trotz tout au long du parcours des Isles en séries, tandis que Palmieri, après des débuts qu'on pourrait qualifier de discrets en saison régulière, s'est mis à s'inscrire à la marque avec plus de régularité une fois que les éliminatoires ont commencé. L'autonomie complète attend ces deux vétérans au cours des prochaines semaines.
COMMENT S’ANNONCE L’AVENIR DES ISLANDERS?
Ceux qu’on considérait être les deux meilleurs espoirs de l’organisation se sont joints à l’alignement des Islanders pour la saison 2020-2021, alors que l’ailier Oliver Wahlstrom et le gardien Ilya Sorokin ont contribué de façon significative aux succès à leur saison recrue. Sans obtenir énormément de temps de jeu pour son entrée en scène, Wahlstrom s’est rapidement ajusté aux exigences de Coach Trotz et en guise de récompense, l’Américain âgé 20 ans a obtenu en moyenne 1:47 de temps de jeu sur l’avantage numérique. L’ancien 11e choix au total en 2018 a terminé le calendrier écourté avec une récolte de 11 buts en 44 matchs et ses responsabilités offensives ne feront qu’augmenter.
Quant à Sorokin, il n’arrivait pas au camp des Isles en janvier avec le statut que l’on confère généralement à une recrue. Déjà âgé de 25 ans à son arrivée, le portier russe avait renoncé à de très bonnes conditions de travail dans la KHL (une ligue qu’il a dominée pendant cinq saisons avec Moscou, soit dit en passant) afin de venir s’établir dans la meilleure ligue au monde. Au fur et à mesure que la saison avançait et que Sorokin prenait ses aises, Trotz se rapprochait de plus en plus d’un partage des tâches « 50-50 » entre ses deux gardiens. Varlamov a encore quelques bonnes années devant lui à 33 ans; il possède d’ailleurs un contrat valide pour deux autres saisons. Mais à moyen et long termes, il n’y aucun doute à y avoir : Sorokin sera le gardien d’avenir à Long Island.
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Formant une des formations les plus âgées de la LNH, les Islanders n’ont peut-être pas le plus grand nombre d’ouvertures pour de jeunes patineurs. Parlez-en notamment à Kieffer Bellows, qui à 23 ans cherche toujours à s’établir avec l’équipe qui l’a sélectionné en première ronde il y a cinq ans. Jadis un franc-tireur prolifique à tous les niveaux où il a joué, Bellows est un de ces joueurs qui forceront une réflexion au sein de l’état-major des New Yorkais, puisqu’il est admissible au repêchage d’expansion malgré son peu d’expérience dans le circuit Bettman.
Du côté de l’unité défensive, tout risque de passer par Noah Dobson lors des prochaines saisons. Même si ses instructeurs continuent de le protéger (il est passé de 13 à 16 minutes de jeu par rapport à sa saison recrue), l’ancien de la LHJMQ continue de montrer par sa prestance et sa vision offensive qu’il possède le potentiel pour évoluer au sein d’un premier duo pendant 10 saisons et plus. Éventuellement, le Montréalais Bode Wilde pourrait le rejoindre au sein de la brigade défensive des Isles. Sauf que pour l’instant, la haute direction se montre prudente envers Wilde, qui attend patiemment son premier rappel à Bridgeport, dans la LAH.
UN SEUL RÉEL DILEMME À L’ATTAQUE?
Même si on n’est jamais à une surprise près avec Lamoriello, la logique tend à montrer que les Islanders opteront pour la formule « 7 attaquants, 3 défenseurs et un gardien » pour l’élaboration de leur liste de protection, qui est à remettre le 17 juillet prochain.
Quelques vétérans possédant un contrat auquel il reste quelques saisons ont encore du bon hockey à offrir malgré leur arrivée dans la trentaine. C’est le cas du capitaine Anders Lee, qui a malheureusement dû faire une croix sur le reste de sa saison 2020-2021 après seulement 27 matchs, et aussi de Jordan Eberle et Brock Nelson. De son côté, Jean-Gabriel Pageau semble remplir exactement le mandat qu’on a voulu lui confier. Les Isles le voient contribuer aux succès de l’équipe pendant encore longtemps; n’oublions pas que son entente signée immédiatement après son acquisition des Sénateurs d’Ottawa l’an dernier s’échelonne jusqu’à la campagne 2025-2026.
Ses statistiques n’ont rien eu de fracassant ces derniers mois, mais il ne sert à rien de s’éterniser sur le cas de Mathew Barzal. Le centre no 1 des Isles, qui vient d’avoir 24 ans, est un des plus beaux patineurs que la LNH ait vu et également une menace offensive constante en raison de ses habiletés de passeur.
Le Québécois Anthony Beauvillier aura le même âge que Barzal, quelques semaines après son coéquipier. Ce dernier aurait bien pu surpasser sa marque personnelle de 21 buts en 2020-2021 si le calendrier avait été de 82 matchs. Son nom se retrouvera bien entendu sur la liste de protection de son équipe, ce qui nous amène à six attaquants.
La dernière place disponible risque de mener à un choix entre Bellows, dont il a été question plus tôt, ainsi que les vétérans Josh Bailey et Matt Martin. Dans le cas du premier, il s’agit de savoir si les Isles sont prêts à reconnaître qu’il ne deviendra pas le joueur qu’ils espéraient développer le jour de sa sélection. Bailey est encore à 31 ans un joueur que les Islanders apprécient; il n’a pas perdu grand-chose de sa vision du jeu, et il contribue à la fois au sein de l’attaque massive et à court d’un homme. Sauf qu’à 31 ans et à un salaire assez lourd de 5 M$ pour trois autres années, le risque encouru est-il si énorme s’il est mis à la disponibilité du Kraken? Cela mérite au moins d'être débattu à l'interne.
Il faut probablement se retrouver dans le vestiaire des Isles pour comprendre à quel point Matt Martin aide à définir l’identité de cette équipe. Il est un valeureux guerrier qui ne fait pas que jouer avec robustesse; il est aussi un leader vocal en plus d’être capable de contribuer offensivement ici et là. Le simple fait qu’on ait prolongé son entente de quatre autres saisons en janvier dernier devait nous servir de rappel que le vétéran de 31 ans doit faire partie de la conversation, même si la réalité est que la grande majorité des équipes de la LNH l’exclueraient de leur liste de protection.
UN TOP-3 ASSEZ BIEN DÉFINI
Possiblement une conséquence du départ de Devon Toews pour le Colorado durant l’entre-saison, Nick Leddy a connu à 30 ans une de ses plus belles saisons sur le plan offensif. Étalée sur 82 matchs, sa production aurait été à peu près équivalente aux 46 points qu’il avait récoltés en 2016-2017.
La présence de Ryan Pulock et Adam Pelech sur la liste de protection ne fait aucun doute, et Leddy n'est pas loin derrière. C’est peut-être pour cette raison, entre autres, que Lamoriello a jugé bon d’acquérir deux choix au repêchage relativement hauts en retour des services de Toews. Il voyait bien qu’il ne pourrait protéger tout ce beau monde de l’emprise du Kraken, surtout que Scott Mayfield mériterait lui aussi de se retrouver sur la liste de protection des Islanders à la défense. Bien sûr, Mayfield n’est pas un joueur ultra spectaculaire, mais il risque d’être une cible très intéressante pour Seattle, notamment parce qu’il bloque des tirs et qu’il est un des meilleurs joueurs de la LNH en infériorité numérique. À 28 ans et à un salaire microscopique de 1,425 M$, dur de trouver mieux s’il est un des joueurs que Lamoriello se résigne à mettre de côté. Au final, la décision entre Leddy et lui pourrait être motivée par des enjeux financiers.
Le travail de Pelech a été particulièrement remarquable, tant en saison régulière qu'en séries, au point où il peut assurément s'attendre à obtenir des Islanders une généreuse augmentation salaire par rapport aux 1,6 M$ qu'il empochait annuellement depuis la saison 2017-2018. L'arrière ontarien, choix de troisième ronde en 2012, sera joueur autonome avec compensation cet été.
Mise à jour : en date du 15 juillet, il semble de plus en plus clair que Nick Leddy ne sera pas de retour avec les Islanders l'an prochain. Soit il sera échangé, soit il sera l'élu du Kraken de Seattle. C'est donc Scott Mayfield qui se retrouve à être le troisième défenseur protégé par les New-Yorkais.
Prédictions du RDS.ca
Attaquants (7)
Mathew Barzal
Brock Nelson
Anders Lee
Anthony Beauvillier
Jordan Eberle
Jean-Gabriel Pageau
Josh Bailey
Défenseurs (3)
Adam Pelech
Ryan Pulock
Scott Mayfield
Gardien (1)
Semyon Varlamov
Principaux joueurs non-protégés
Nick Leddy (D)
Sebastian Aho (D)
Kieffer Bellows (A)
Matt Martin (A)
Cal Clutterbuck (A)
Leo Komarov (A)
Casey Cizikas (A / Joueur autonome sans compensation)
Kyle Palmieri (A / Joueur autonome sans compensation)
Travis Zajac (A / Joueur autonome sans compensation)
Le portrait des équipes de la LNH