OSTRAVA, République tchèque – Sans surprise, Alexis Lafrenière était confiné à un rôle de spectateur lorsque s’est amorcé l’entraînement d’Équipe Canada junior dimanche.

 

Au lendemain d’une cinglante défaite au cours de laquelle il a subi une apparente blessure au genou gauche, Lafrenière n’a pu qu’offrir son support moral à ses coéquipiers. Il a observé la séance assis au banc de punition de la surface secondaire du Ostravar Aréna en compagnie de deux membres de la direction d’Équipe Canada.

 

Hockey Canada n’a toujours pas communiqué de mise à jour officielle sur l’état de santé de sa jeune vedette, qui s’est blessé au début de la deuxième période après un contact avec le gardien russe Amir Miftakhov. Dimanche, l’entraîneur-adjoint André Tourigny a confirmé que le pire avait été évité, mais n’a pu offrir de pronostic plus précis.

 

« Lafrenière marche aujourd'hui »

« Il marche aujourd’hui. On va voir les développements, mais il marche bien. Il n’y a pas de fracture ou de ligament déchiré. Ce sont des bonnes nouvelles, mais on n’a pas d’échéancier, pas de date, rien. »

 

La seule certitude, pour l’instant, c’est que Lafrenière n’affrontera pas l’Allemagne lundi. La suite demeure floue, mais s’il faut en croire Tourigny, Hockey Canada n’aura pas nécessairement le dernier mot dans le processus décisionnel qui se dessine.

 

« Disons que tout le monde comprend qu’il y a beaucoup d’enjeux dans ce cas-là, donc il va y avoir beaucoup de personnes impliquées. Ils nous ont dit que les nouvelles étaient positives. C’est quoi, positif? Je ne sais pas. »

 

Cette tuile a évidemment contraint l’entraîneur-chef Dale Hunter à modifier la composition de ses lignes d’attaque. Étiqueté comme le treizième attaquant de la formation en début de tournoi, Dawson Mercer a patiné à la droite de Joe Veleno sur un trio complété par Quinton Byfield. L’attaquant des Voltigeurs de Drummondville n’avait effectué qu’une présence sur la patinoire dans le premier match du Canada contre les États-Unis. Il a été utilisé pendant 11:33 dans la défaite contre la Russie.

 

« [Dawson] est un gars qui a de l’énergie, une belle vitesse, un bon sens du jeu. Il voit bien le jeu, fait des bonnes passes. C’est un atout qu’on a dans notre équipe. On va voir comment ça va se développer », a développé Tourigny.

 

Nolan Foote, qui complétait jusqu’à hier la principale unité offensive avec Lafrenière et Veleno, s’est quant à lui retrouvé à la droite de Barrett Hayton et Connor McMichael. Ty Dellandrea pivotait le troisième trio entouré de Dylan Cozens et Liam Foudy tandis qu’Aidan Dudas a travaillé avec Akil Thomas et Raphaël Lavoie comme ailiers.

 

Une chance pour Rodrigue?

 

Des changements pourraient aussi être apportés devant le filet. Limité à un rôle de troisième gardien en début de compétition, Olivier Rodrigue a semblé davantage impliqué dans les différents exercices dimanche. Il n’est pas hors de question qu’il monte en grade contre les Allemands.

 

« On n’a pas pris de décision là-dessus, a prétendu Tourigny. On en a parlé, bien entendu, on a parlé de la situation. On le dit depuis le début, on est à l’aise avec nos trois gardiens. Je pense qu’on a une belle profondeur devant le filet, alors on va regarder tous les scénarios.

 

Titularisé dans les deux premiers matchs du tournoi, Nico Daws a accordé quatre buts dans un deuxième match de suite contre la Russie. Il affiche un taux d’efficacité de ,840 depuis le début de la compétition. Joel Hofer, son auxiliaire, a réalisé 20 arrêts après s’être amené en relève samedi, mais il a mal paru sur le sixième but des Russes.

 

Des trois cerbères enrôlés avec Équipe Canada, Rodrigue est le seul qui possédait de l’expérience sur la scène internationale avant le début du tournoi. En 2017, il a remporté l’or à la coupe Ivan Hlinka en maintenant une moyenne de buts alloués de 1,00 et un taux d’efficacité de ,942 en quatre matchs. L’année suivante, il a été le meilleur gardien du championnat du monde des moins de 18 ans avec une moyenne de 1,33 et un taux d’efficacité de ,949.

 

Daws et Hofer ont toutefois compilé de meilleures statistiques depuis le début de la saison dans leurs équipes junior respectives. Daws a une moyenne de 2,06 et un rendement de ,939 avec le Storm de Guelph tandis qu’Hofer accorde 1,81 but par partie avec un pourcentage d’arrêts de ,937 avec les Winterhawks de Portland.

 

Tous ces chiffres ne veulent toutefois plus rien dire et Équipe Canada doit évaluer lequel des trois portiers lui donne les meilleures chances de retrouver le droit chemin.

 

« Je suis un joueur de hockey, je ne suis pas né pour rester sur le banc, a répondu Rodrigue tout en gardant le secret sur ce qui se trame. On veut tous jouer. Ils ont des décisions à prendre et je vais vivre avec ça, mais ce que je pense, c’est que je suis prêt. Je travaille fort depuis le début de la semaine, je m’entraîne et s’ils me disent que j’embarque, je vais être prêt pour ça. »

 

Bon joueur, Rodrigue est autrement resté coi devant les tentatives d’extorsion des journalistes. Quand on lui a fait remarquer qu’il avait été plus occupé à l’entraînement, il a tenu un silence de cinq secondes avant de lâcher : « Je ne peux pas dire que j’en ai eu plus, je ne peux pas dire que j’en ai eu moins. »

 

Il faudra donc attendre à lundi avant de savoir si le natif de Chicoutimi aura la chance d’écrire sa propre histoire à Ostrava.

 

« Si j’ai la chance de prendre le net, c’est à moi de garder mon net », conclut-il. ​