OSTRAVA, République tchèque – Le chemin d’Équipe Canada vers les grands honneurs du Mondial Junior 2020 a pris un virage inattendu samedi à son deuxième match de la ronde préliminaire.

 

Dans une cinglante défaite de 6-0 contre la Russie, la formation canadienne a subi la perte de son meilleur joueur, a vu son total de buts accordés depuis le début du tournoi monter à dix et s’est conséquemment retrouvé avec une possible controverse de gardiens sur les bras.

 

Défaite gênante et blessure majeure de Lafrenière

Auteur d’une performance de quatre points deux jours plus tôt contre les États-Unis, Alexis Lafrenière a quitté la rencontre en douleur au début de la deuxième période avec comme cause apparente une blessure au genou gauche. La cheville de l’as marqueur de l’Océanic de Rimouski a semblé rester coincée dans la glace à la suite d’une collision avec le gardien Amir Miftakhov. Aucune mise à jour sur son état de santé n’a été émise après la rencontre.

 

« Ce n’était pas le fun de le voir par terre, s’est désolé Joe Veleno, qui avait Lafrenière comme ailier gauche depuis le début du tournoi. On est allé l’entourer sur la glace, au banc tout le monde était debout et je pense que c’était pas mal silencieux dans les estrades. Ce sont des choses qui arrivent, mais c’est vraiment un joueur qui est dominant dans notre équipe. On espère qu’il pourra revenir bientôt. »

 

« C’est difficile de voir un coéquipier, un frère, tomber au combat comme ça, approuvait le défenseur Ty Smith. ‘Laf’ est une superstar, tout le monde le sait, c’est un joueur incroyable. C’est encore plus difficile à avaler quand on voit un joueur de son envergure se blesser. »

 

« Il est une grosse partie de notre équipe, mais ça ne peut nous servir d’excuses, a tranché l’entraîneur-chef Dale Hunter. Les Russes ont connu un fort match. Il faudra en tirer les leçons appropriées et passer à autre chose. »

 

Quarante-trois secondes après le départ du numéro 11 pour le vestiaire, les Russes ont chassé le gardien Nico Daws du match en le déjouant pour la quatrième fois sur leur 18e tir de la soirée. Le titulaire désigné par l’entraîneur-chef Dale Hunter est allé s’asseoir au banc avec son taux d’efficacité de ,840 depuis le début du tournoi, laissant malgré lui à Joel Hofer l’ingrate tâche de tenter de stopper l’hémorragie.

 

Daws avait mal paru sur deux des trois buts des Russes en première période, accordant chaque fois de longs retours sur des lancers dirigés du côté de son bloqueur. Malgré les signaux d’alarme déclenchés par sa performance, Hunter a pris la décision de le renvoyer devant le filet au retour du premier entracte.

 

« Il faut laisser aux gardiens la chance de batailler pour se sortir de pareilles situations, a justifié l’entraîneur. Mais quand ils en ont marqué un quatrième, les choses ont changé.

 

Dernier rempart d’une équipe complètement amorphe, Hofer a accordé deux buts avant la fin du deuxième vingt, classant définitivement tout espoir de remontée canadienne au rayon des utopies. Au final, l’inexpérimenté auxiliaire a stoppé 20 propositions russes.

 

« C’est inutile de pointer les gardiens du doigt, a défendu Smith, qui a terminé la rencontre avec un différentiel de -4. Le véritable problème, c’est que tout le groupe n’était pas prêt à commencer le match à l’heure. »

 

À l’autre extrémité, les Canadiens ont très rapidement donné l’impression de jeter l’éponge et n’ont finalement cadré que 28 tirs sur Miftakhov. L’édition 2020 d’ÉCJ devra donc porter le poids d’une triste distinction : il y avait 134 matchs que l’équipe des moins de 20 ans du Canada n’avait pas été blanchie. Le dernier « beigne » affiché par l’Unifolié au tableau indicateur remontait au 27 décembre 1998, alors qu’il avait fait match nul avec la Slovaquie.

 

C’est aussi la première fois de son histoire qu’ÉCJ s’incline par un écart de six buts.

 

« Plusieurs des équipes qui ont gagné ce tournoi ont dû surmonter une défaite, alors ce n’est pas la fin du monde », a tenté de minimiser l’attaquant Ty Dellandrea.

 

Le résultat fait en sorte que les cinq formations du Groupe B, dit le « groupe de la mort », se retrouvent avec une fiche de 1-1 après trois jours de compétition. C’est la première fois qu’un tel engorgement survient depuis que le tournoi a adopté son format actuel en 1996.

 

Le Canada aura la chance de se reprendre lundi alors qu’il disputera son prochain match contre l’Allemagne.  

 

« Chaque défaite est difficile à accepter, mais c’est un contretemps dont il faut se servir pour apprendre et grandir, philosophait Smith. On est chanceux d’avoir une journée d’entraînement demain. On pourra se regrouper et se replacer sur le droit chemin. »

 

La Russie, qui avait été surprise par la République tchèque lors du match d’ouverture du tournoi, affrontera quant à elle les États-Unis dimanche soir.​

 

« Une leçon d'humilité »

 

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