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OSTRAVA, République tchèque – « We want Russia! », s’est mise à scander une foule majoritairement canadienne alors qu’il restait un peu plus de neuf minutes à écouler à la troisième période, samedi soir au Ostravar Aréna.

 

À ce moment, c’était dans la poche depuis déjà longtemps pour Équipe Canada.

 

Un départ létal et une performance sans tache d’un gardien qui continue de monter en puissance ont mené le Canada à une convaincante victoire de 5-0 sur la Finlande en demi-finale du Championnat du monde de hockey junior.

 

Ce résultat sans équivoque offrira au Canada l’occasion de venger le seul revers qu’il a encaissé depuis le début du tournoi. Le 28 décembre, les Russes avaient mis le doute dans la tête d’une nation entière en déclassant l’Unifolié 6-0. Les deux rivaux en découdront de nouveau dimanche avec à l’enjeu la médaille d’or tant convoitée.

 

Le Canada et la Russie s’affronteront en finale du Mondial junior pour la première fois depuis 2015.

 

« C’est évident que la revanche serait satisfaisante, n’a pas caché le gardien Joel Hofer après avoir mis en banque son premier jeu blanc du tournoi avec 32 arrêts. On s’est beaucoup amélioré depuis qu’on les a croisés sur notre chemin, mais ils ne sont plus la même équipe eux non plus. Ils ont battu de bonnes équipes et ils ne sont arrivés jusque-là par hasard. Ça devrait être tout un match. »

 

« C’est une chance de décrocher l’or, peu importe l’adversaire. Je crois que c’est la seule chose qui devrait occuper notre esprit », a dit le défenseur Ty Smith, un peu plus diplomate.

 

Alexis Lafrenière, avec un doublé, Connor McMichael, Jamie Drysdale et Ty Dellandrea ont alimenté l’attaque canadienne, qui a généré 22 buts en quatre matchs depuis l’humiliation subie aux mains des Russes.  

 

Et dire que l’avarice des Finlandais dans la première phase du tournoi, et particulièrement en quarts de finale contre les États-Unis, était la source d’une certaine appréhension dans le camp canadien. Avec dix buts accordés à leurs cinq premiers matchs, les champions en titre dégageaient une impression d’ordre et d’étanchéité. 

 

Le but de McMichael, inscrit à la 108e seconde du match, est donc tout de suite apparu comme une petite victoire pour ÉCJ, qui forçait un rival conservateur à jouer du hockey de rattrapage.

 

« On sait à quel point les Finlandais sont bons pour fermer le jeu et neutraliser leurs adversaires, alors on s’était donné comme mot d’ordre de connaître un bon début de match, a déclaré l’entraîneur-chef Dale Hunter. On voulait garder les choses simples, envoyer la rondelle derrière leurs défenseurs et en garder le contrôle le long de la rampe. C’est ce qu’on a fait et ça a débouché vers de belles opportunités »

 

Une minute et sept secondes après avoir brisé la glace, le Canada avait triplé son avance. Lafrenière a placé un tir du revers dans la lucarne pour convertir une passe savante de Nolan Foote, puis Jamie Drysdale, qui a remplacé à pied levé Bowen Byram au sein de la brigade défensive, a ouvert son compte avec un tir des poignets du haut de l’enclave.

 

Drysdale, l’un des trois joueurs d’ÉCJ qui devraient sortir dans le top-10 du prochain repêchage de la LNH, est devenu le cinquième défenseur de 17 ans à marquer un but pour le Canada dans l’histoire du Mondial junior.   

 

La Finlande humiliée, mission revanche contre la Russie

« J’étais un peu nerveux avant ma première présence, mais les gars m’ont tous aidé à l’aborder dans un bon état d’esprit, a dit Drysdale, qui a été utilisé pendant un peu plus de vingt minutes aux côtés de Jacob Bernard-Docker. Leur support m’a aidé à chasser les fourmis que j’avais dans les jambes. »

 

Comme s’il avait besoin qu’on lui fasse une faveur, le Canada a ajouté à son avance quand le gardien finlandais Justus Annunen a mis trop de temps à couvrir une rondelle qui lui pendait sous le nez, une invitation que Ty Dellandrea n’a su refuser.

 

Quatre buts en moins de quinze minutes, sans même recourir à un jeu de puissance qui montrait alors un taux de réussite de 44%. Trouvez-nous celui qui avait prédit pareil scénario et nous vous montrerons un menteur.

 

Lafrenière a fait honneur à la réputation dudit jeu de puissance en deuxième période, déjouant Annunen avec un tir similaire qu’il avait utilisé pour battre le Slovaque Samuel Hlavaj deux jours plus tôt. Le prolifique #11 a porté sa fiche personnelle à quatre buts et quatre aides en 13 périodes à Ostrava.

 

L’explosion offensive du Canada peut donner l’impression que Joel Hofer n’a fait que se croiser les bras en attendant que son premier jeu blanc ne tombe du ciel. Il s’agit là d’un mirage : le géant de Winnipeg a affronté avec aplomb tout ce que la résilience finlandaise a réussi a créé autour de lui. On retiendra une séquence de deux minutes, en première période, où Hofer a particulièrement dû veiller au grain. Son arrêt de la mitaine sur Lassi Thomson, en deuxième, a renforcé l’idée qu’il était dans une bonne soirée.

 

Sans trop faire de bruit, Hofer connaît un tournoi solide depuis qu’il a été appelé à remplacer Nico Daws. Il a gagné les quatre matchs qu’il a débutés et montre, sur l’ensemble de ces départs, un taux d’efficacité de ,955.

 

Le Canada pourrait avoir perdu les services de son capitaine Barrett Hayton, qui a quitté le match en début de troisième période après être entré en collision avec la bande. Sans surprise, aucune mise à jour sur son état de santé n’a été communiquée après le match.

 

Hunter s’est toutefois dit confiant de pouvoir ramener Byram, grippé, dans sa formation. 

 

McMichael ouvre la machine rapidement
Lafrenière exploite son revers
Et de trois buts en 4 minutes!
Dellandrea profite du jeu de Dudas
Un lancer des ligues majeures de Lafrenière
Barrett Hayton tombe au combat