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Concordia s'attaque à l'UQTR : « On n'est pas supposé gagner »

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MONTRÉAL – Battre McGill.

Avoir le dernier mot sur le rival de toujours occupera à jamais une place au sommet des priorités des Stingers de l'Université Concordia au lancement de chaque saison. C'est une question d'honneur. Deux universités anglophones, deux équipes, une ville.

Jusqu'à l'automne prochain, Montréal leur appartient. Mais là ne s'arrête pas les visées expansionnistes des Stingers cet hiver.

Forts de leur triomphe sur leurs voisins en quart de finale de l'Ontario University Athletics (OUA) vendredi dernier, les Stingers lanceront ce soir l'attaque contre la seule autre équipe québécoise à évoluer dans la ligue, les Patriotes de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), au Colisée Jean-Guy-Talbot.

« C'était la rivalité de Montréal. Là, c'est la rivalité du Québec », notait mardi l'entraîneur-chef des Stingers, Marc-André Élément, à la veille du premier duel de la série deux de trois.

Champions canadiens en titre, les Patriotes sont dans la mire de leurs assaillants de l'OUA depuis le jour 1 de la campagne. Un statut qu'ils ont assumé pleinement, demeurant à la vue de tous en remportant le championnat du calendrier régulier.

En vertu de leur fiche de 21-4-1 et de leurs 48 points, les Patriotes ont dominé la division Est, terminant cinq points devant leurs plus proches poursuivants, les Stingers (19-7-0), qu'ils ont battus trois fois en quatre affrontements.

Vainqueurs du premier duel 4-2 à Trois-Rivières, les Stingers ont perdu le suivant par la marque de 5-2 le lendemain, encore sur la patinoire des Patriotes. Une semaine plus tard, à l'aréna Ed Meagher, Concordia s'est incliné 4-0. Puis, lors du dernier face-à-face le 7 janvier, la troupe d'Élément a été dominée 6-2 à domicile.

« On a eu beaucoup de hauts et de bas, concède le pilote au sujet de ces trois revers consécutifs. On a eu des blessures et eux autres aussi, mais c'est tellement une équipe rapide et opportuniste que tu ne peux pas leur donner grand-chose. Ils ont la confiance dans le tapis, c'est l'équipe qui vient de gagner le championnat canadien. La moindre petite erreur, ils te la font payer c'est garanti. »

Surtout sur le jeu de puissance. Avec un taux de réussite de 27,9%, le meilleur au pays, les Patriotes sont intraitables et les Stingers peuvent en témoigner. À leurs deux plus récentes rencontres contre l'UQTR, ils ont offert huit jeux de puissance à leurs rivaux, cédant à cinq reprises.

« Je ne ferai pas de cachettes, leur power play est incroyable et on le sait, reconnaît Élément. Ça fait qu'il va falloir qu'on soit discipliné. »

Autrement, les Stingers ont intérêt à avoir des yeux tout le tour de la tête lorsque le premier trio des Pats enjambera la bande pour animer l'attaque à cinq.

Simon Lafrance, meilleur pointeur de l'OUA en saison régulière, a amassé 20 de ses 38 points sur le jeu de puissance (10 buts, 10 passes). Son complice Julien Tessier en a récolté autant (4 buts, 16 passes) en pareilles circonstances, tandis que le troisième membre de l'unité, Félix Lafrance, le frère de Simon, en a 15 à son nom (8 buts, 7 passes).

« Ils n'ont pas vraiment de faiblesses, observe Élément. Ils ont un lineup d'All Stars et je pense que c'est ce qui fait leur force. Ils ont tellement de profondeur dans leur formation que ça cause des dommages contre chaque équipe qu'ils affrontent. »

Marc-André Élément (au centre)

Parmi ces joueurs étoiles, il y a notamment le gardien Alexis Gravel, grand héros dans le sacre des siens en finale canadienne l'an dernier, alors qu'il avait repoussé 68 des 70 lancers des Golden Bears de l'Université de l'Alberta dans une victoire de 5-4 en deuxième période de prolongation.

Cette version de Gravel, celle qui arrête tout ou presque, les Stingers en ont fait les frais à une reprise cette saison. Dans le revers de 4-0 du 19 novembre, le portier invité au dernier camp de développement du Kraken de Seattle a repoussé les 42 tirs des Stingers.

« Tout le monde le sait que la pression n'est pas sur nous autres pantoute, tranche Élément. On n'est pas supposé gagner cette série-là. Eux autres, ils sont champions canadiens et veulent réussir un back to back. Nous, ce qu'on veut c'est essayer d'aller causer une surprise et de mêler les cartes un peu. »

Pour y parvenir, les Stingers s'en remettront en partie à leur défense étanche et le brio de leur gardien recrue Jonathan Lemieux, qui a maintenu la meilleure moyenne de buts alloués de l'OUA (1,98), tout juste devant Gravel (2,02). Aidé de ces arrêts, Concordia a affiché le meilleur rendement du circuit pour le nombre de buts accordés (55) ainsi que la moyenne de buts encaissés par rencontre (2,14).

En attaque, les Stingers ne souffrent d'aucun complexe. Avec 3,88 buts en moyenne par match, ils ne sont devancés que par l'UQTR (4,04) dans l'OUA et aucune formation ne tire plus souvent qu'eux sur la cible avec près de 40 lancers par sortie (39,1). La menace provenant du bâton de Maxim Trépanier est spécialement à craindre pour les Patriotes, lui qui a réussi deux tours du chapeau et sept buts à ses trois derniers matchs du calendrier, avant d'en ajouter un autre en éliminatoires.

Les Stingers, donc, ont les armes pour se battre et possiblement étendre leur territoire. Négligés, oui, mais pas tant que ça.

« [Une série deux de trois], c'est tellement court, tellement intense, rappelle Élément. On va y aller une game à la fois et on va voir ce qui va arriver. »

En cas de succès, les Stingers accéderaient à la Coupe Queen's, le match de championnat de l'OUA, et s'approcheraient ainsi à une seule victoire d'un premier titre de ligue depuis 1984. « Ça fait trop longtemps, convient Élément. C'est sûr que c'est une motivation. »

Un échec contre l'UQTR les reléguerait au match de la médaille de bronze de l'OUA, où une victoire leur assurerait une place au Championnat canadien tenu du 16 au 19 mars à Charlottetown.  

« On a seulement un but en tête en ce moment et on ne veut même pas penser à la semaine prochaine, insiste toutefois Élément [...] Notre concentration est seulement sur l'UQTR. »

Après tout, la suprématie québécoise est en jeu.

« C'est une rivalité qui fait de bonnes games de hockey. On espère que le monde va venir voir ça. »

Le match no 2 de la série aura lieu à l'aréna Ed Meagher de la rue Sherbrooke vendredi. Si nécessaire, l'affrontement ultime sera joué à Trois-Rivières dimanche.