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RÉSULTATS

Un scénario qui se répète pour les Sénateurs

Claude Giroux Claude Giroux - PC
Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

 

Une phase de reconstruction est un exercice assez complexe et pénible, qui passe d'abord et avant tout par le respect du processus et du cheminement en ce qui a trait au développement des joueurs. Le fait de poser plusieurs gestes sur le marché des transactions afin d'avoir plus de panache au sein de l'équipe et de passer à un autre niveau peut parfois bousculer cet exercice de reconstruction.

 

Dans le monde des Sénateurs d'Ottawa, personne n'aurait pu prédire un départ aussi laborieux (4-7-0), considérant que la formation ottavienne a disputé sept de ses 11 premiers matchs à domicile.

 

La dernière semaine a été particulièrement laborieuse, avec des défaites face au Lightning de Tampa Bay, Golden Knights de Vegas, ainsi que face aux Flyers de Philadelphie. Une fiche de 0-3 avec huit buts marqués et 11 alloués, portant la séquence actuelle à cinq défaites consécutives, dont trois à domicile. Il y a de quoi se questionner au plus haut point dans cette grande déception du début de saison au niveau des hautes instances organisationnelles par rapport aux objectifs fixés.

 

Le scénario semble donc se répéter par rapport aux précédentes saisons, sauf que dans les dernières années les attentes étaient un peu moins élevées et on pouvait se permettre un lent début de saison, car c'était à prévoir. Pas cette fois!

 

Dans un contexte fort différent cette saison, avec des projections beaucoup plus ambitieuses pour la saison 2022-2023, disons que la reddition de compte se pointe tout de suite à l'horizon et que le siège de D.J. Smith commence à chauffer, et ce, même si son équipe aurait mérité un meilleur sort à quelques reprises.

 

De se contenter de victoires morales ou de certaines statistiques avancées ne fait plus partie de l'équation envers les objectifs clairement définis en début de saison : soit de compétitionner pour une place en séries éliminatoires.

 

Comment expliquer cet écart dans l'Est avec les Devils du New Jersey (9-3-0) et les Sabres de Buffalo (7-5-0), de même que les Red Wings de Detroit (7-3-2), qui eux aussi comme organisation ont dû passer par la traversée du désert et par cette phase de reconstruction complète?

 

Ces deux équipes aussi ont vécu des hauts et des bas, et ont traversé beaucoup d'adversité pour se retrouver là où elles sont actuellement au niveau du classement, tout en reconnaissant bien sûr que cela demeure un court échantillon pour l'instant, mais quand même!

 

On entend souvent les entraîneurs dire que les points accumulés en début de saison sont aussi, sinon plus importants que dans le dernier droit du calendrier régulier, car il est primordial de demeurer dans cette fameuse lutte pour une place à la danse du printemps.

 

Les Sénateurs sont en train de creuser leur tombe présentement, ce qui risque de les placer dans une position des plus précaires d'ici quelques semaines à moins d'un virage à 180 degrés.

 

Une réalité qui, sans aucun doute, exerce déjà beaucoup de pression et de chaleur dans l'environnement immédiat de la formation de la capitale nationale, et ce, même après seulement quelques semaines d'activité. Il y a une insatisfaction bien sentie dans le marché actuel.

 

L'acclimatation semble assez difficile pour Alex DeBrincat. L'ailier droit de 24 ans reconnu pour ses grandes qualités de marqueur se cherche actuellement, lui qui évolue du côté gauche pour favoriser son tir sur réception qui représente un de ses plus grands atouts.

 

Est-ce une question de synergie et de dynamique avec certains de ses coéquipiers? Est-ce la gestion de celui-ci dans certains moments critiques de la partie? Ou est-ce tout simplement cette chaleur qu'il transporte sur ses épaules de trop vouloir bien faire dans un contexte où il aura à renégocier une nouvelle entente contractuelle à la fin de la présente saison, lui qui deviendra joueur autonome avec compensation?

 

Il devra définitivement apprendre à chasser ses démons de l'intérieur pour revenir à ce qu'il faisait de bien dans ses années très productives avec les Blackhawks de Chicago.

 

Rien ne va plus!

 

Malheureusement, samedi soir dernier dans cette cinquième défaite consécutive, après quatre gains de suite à la maison, les Flyers de Philadelphie ont carrément frustré les Sénateurs. Avec leur nouvel entraîneur-chef John Tortorella, les Flyers semblent avoir le désir de développer une nouvelle culture organisationnelle. Grâce à un engagement collectif, de la résilience et des sacrifices, ils ont bloqué un grand total de 28 tirs durant la rencontre, en plus d'être servis par le brio du gardien Carter Hart (6-0-2), les Flyers ont remporté les honneurs par la marque de 2-1.

 

Une défaite au gout amer considérant l'incapacité de produire en avantage numérique malgré tout le talent entourant la formation ottavienne. Les Sénateurs ont été blanchis en cinq tentatives avec un total de 9:46 en avantage numérique, dont la forte majorité en deuxième période alors que le pointage était de 1-1.

 

Un triste constat relié à plusieurs niveaux comme le manque d'ajustements, les mauvaises prises décisionnelles dans l'action, et surtout l'impossibilité de gagner l'entrée de territoire en avantage numérique. Des petits détails mal exécutés qui à la longue deviennent de gros détails dans cette fine ligne entre la victoire et la défaite.

 

Les Sens se retrouvent presque déjà confrontés à jouer du hockey de nécessité à court terme, en plus de devoir composer avec les absences de Josh Norris et d'Artem Zub. Ils doivent se sortir la tête de l'eau et mardi face à une formation considérée prenable, soit les Canucks de Vancouver, la victoire demeure presque non-négociable.

 

Si la situation ne se replace pas rapidement à Ottawa, les réflecteurs pointeront de plus en plus sur D.J. Smith, et je suis certain qu'il en est des plus conscients.

 

Erik BrannstromBrannstrom offre une carte additionnelle à son DG

 

Toujours à la recherche d'un défenseur droitier, qui peut de préférence évoluer dans le top-4 des Sénateurs, disons que les dernières performances du défenseur gaucher Erik Brannstrom, de plus en plus utilisé du côté droit, sont peut-être en train de fournir un peu plus de manœuvre et de latitude au directeur général Pierre Dorion, qui pourrait réorienter son regard.

 

Utilisé à forte majorité aux côtés de Thomas Chabot dernièrement, Brannstrom a été utilisé pendant 21:42 samedi soir dernier et mine de rien, il répond à l'appel, par la qualité de ses relances et par son soutien à l'attaque. À l'exception de quelques mauvaises lectures à la ligne bleue offensive dans un certain entêtement à favoriser son tir sur réception au lieu de travailler en fonction des lignes de tir pour tout simplement envoyer la rondelle au filet, grosso modo le Suédois de 23 ans fait très bien.

 

Cet entêtement est possiblement attribuable à une question de maturité qu'il devra vite corriger s'il veut profiter d'un certain temps de qualité en avantage numérique.

 

Voilà une alternative qui pourrait devenir permanente en raison de la rareté que peuvent représenter les défenseurs disponibles via le marché des transactions, surtout les droitiers.

 

Cette situation pourrait potentiellement permettre un jumelage de Jake Sanderson et du vétéran Artem Zub lorsque celui-ci sera de retour de sa blessure. Zub pourrait être un bon complément pour accompagner l'une des pièces maitresses de la défense des Sens pour le futur. Sans rien enlever à ce qu'apporte actuellement Travis Hamonic, qui dans un contexte idéal devrait davantage se retrouver dans le top-6, disons que Zub risque d'être un partenaire plus naturel pour Sanderson. À suivre!

 

Bonne semaine de hockey!