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RÉSULTATS

Une problématique récurrente!

Alex DeBrincat Alex DeBrincat - Getty
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COLLABORATION SPÉCIALE

Calmons-nous. Il ne faut quand même pas partir en peur ou trop s'inquiéter de ce jeune début des Sénateurs d'Ottawa, et ce, malgré quelques questionnements avec une fiche de 4-4-0 et un total de huit points accumulés.

À domicile, tout semble baigner dans l'huile, avec une fiche de 4-1-0 et même s'il est encore tôt, il s'agit quand même d'un beau départ, considérant que l'équipe présentait un dossier de 15-22-4 devant ses partisans l'an dernier.

Or, l'absence de résultats sur les patinoires adverses représente une problématique récurrente depuis plusieurs saisons. Les Sénateurs ont une fiche négative sur la route depuis la saison 2017-2018! Et cela a de quoi interpeller et forcer le personnel d'entraîneurs à se remettre en question quant aux pistes de solutions.

Les hommes de D.J. Smith avaient pourtant été compétitifs lors de leurs deux premiers rendez-vous sur la route en lever de rideau, et ce, malgré deux défaites face aux Sabres de Buffalo et aux Maple Leafs de Toronto. Cependant, la dernière défaite de 5-3 contre les Panthers de la Floride a laissé un goût amer dans la bouche de plusieurs.

Dominée 46-17 au chapitre des tirs au filet après 40 minutes de jeu, la formation ottavienne a été assez opportuniste pour réussir à s'accrocher tant bien que mal à la possibilité de victoire, jusqu'à la toute fin.

L'édition 2021-2022 des Sénateurs avait tant bien que mal réussi à garder la tête au-dessus de l'eau par une identité renouvelée sur les patinoires adverses par un jeu collectif plus serré et du hockey simplifié. J'ai l'impression que tout est à recommencer, ou presque. Certainement un sentiment de déjà-vu! Les multiples changements apportés lors de la dernière période estivale ont contribué à cela, c'est clair.

Or, Smith devra trouver une façon de vendre son message aux joueurs, particulièrement par rapport au fait de s'oublier un peu sur le plan individuel au bénéfice de l'aspect collectif.

Comme le disait l'ancien entraîneur des Sénateurs d'Ottawa, Dave Cameron, aujourd'hui entraîneur-chef des 67's d'Ottawa dans la ligue junior de l'Ontario, « la présence de l'engagement en unité de cinq dans les trois zones (5-5-5) devra être un aspect du jeu non négociable dans l'optique d'obtenir des résultats positifs loin de la maison ».

Tant et aussi longtemps que des attaquants auront tendance à tricher, ou à s'impliquer de la mauvaise façon en n'offrant pas le support adéquat à leurs défenseurs autant dans le jeu avec la rondelle que sans celle-ci, il sera difficile d'obtenir des résultats sur la route.

Faute de prise en charge et de responsabilisation, certains joueurs des Sénateurs donnent énormément de liberté aux défenseurs à caractère offensif des formations adverses, comme en font foi les différentes statistiques des dernières parties, comme celles du défenseur Brandon Montour (un but, deux passes, et but gagnant) samedi dernier.

Artem ZubUne tendance qu'aime bien exploiter l'adversaire!

Déjà considérés des plus minces à la hauteur de la ligne bleue par la forte majorité des observateurs, les Sénateurs sont très vulnérables à cette position et là, la blessure d'Artem Zub fait mal à l'équipe de la capitale nationale. Il s'agit quand même d'un défenseur jouant de très grosses minutes et il apporte une stabilité en raison de la qualité de son jeu défensif et physique, surtout en situation de marquage devant le filet.

Les formations qui ont donné le plus de fil à retordre aux Sénateurs depuis le début de la saison sont celles qui ont un échec-avant soutenu et de la vitesse. Elles utilisent aussi de bons bâtons question de réduire temps et espace. Sinon, d'autres rendent la vie dure à Ottawa par leur présence continue au filet comme l'ont fait les Panthers samedi soir dernier, eux qui ont tiré avantage de ce manque de profondeur chez la formation ottavienne.

La vulnérabilité des Sénateurs dans le champ-arrière par des temps est surtout visible par le temps d'utilisation de Thomas Chabot dans cette défaite face aux Panthers (29:16), surtout dans un contexte de hockey de rattrapage.

Et même si le jeune Jake Sanderson tire très bien son épingle du jeu à ses premiers pas dans le meilleur circuit de hockey au monde, par sa confiance en soi et ses bonnes prises de décision, il reste néanmoins qu'on lui en demande beaucoup avec près de 19 minutes de temps de jeu en moyenne.

Une fois ne devient pas coutume, mais de penser qu'on pourra répéter cette recette soir après soir pourrait représenter éventuellement une sérieuse problématique dans le camp des Sens dans ce long marathon de 82 parties.

La haute direction était bien consciente de ce contexte délicat, surtout lorsqu'on sait que cet été ont a tenté à multiples reprises d'acquérir un défenseur top-4 question de mieux répartir les effectifs, mais cela n'a pas été possible.

Sans être nécessairement dans la plus grande phase de remise en question, un regard critique s'impose avant que la situation ne s'envenime davantage. Une situation qui devient de plus en plus inquiétante considérant que nous sommes seulement au début du mois de novembre.

Une réalité qui nous porte à croire que la pression et la forte présence de chaleur viendra de plus en plus paralysante sur certains joueurs en défensive là où la confiance risque de s'effriter avec le temps. Travailler fort est une chose, mais de le faire de la bonne manière c'est une tout autre histoire, ce qui laisse très peu de place à l'erreur pour les gardiens.

Ailleurs dans la NHL : Quelle mouche a piqué les Bruins de Boston!

« Impressionnant » est le mot qui me vient à l'esprit pour tenter d'expliquer le début de saison canon des Bruins de Boston, avec leur nouvel entraîneur-chef Jim Montgomery.

Les Bruins ont opté pour un changement de vocalise, mais avec une identité et une culture organisationnelle bien implantées, avec la présence de vétérans au leadership exceptionnel.

Boston présente une fiche de 8-1-0 dont 6-0 à domicile, et l'équipe est sur une séquence de cinq victoires consécutives. Disons que les Bruins attirent l'attention pour les bonnes raisons.

Esprit de corps bien senti dans la manière de compétitionner, concept et engagement collectifs depuis le début de la saison régulière et de très bonnes performances du gardien de but Linus Ullmark (ancien des Sabres de Buffalo) – avec six victoires en autant de départs, une moyenne de 1,70 et un taux d'efficacité de .945 – Boston a trouvé une recette qui fonctionne.

Pourtant, c'était une formation jugée vieillissante par plusieurs et on les plaçait hors des séries. Par contre, comme plusieurs autres vétérans entraîneurs qui ont changé de chaise lors de la dernière saison morte, Montgomery semble avoir revigoré l'environnement actuel, et ce, dans un court laps de temps.  

Les joueurs étaient peut-être blasés par la vocalise du prédécesseur Bruce Cassidy, qui pourtant, lui aussi, semble filer le parfait bonheur derrière le banc des Golden Knights de Vegas à l'heure actuelle, avec un dossier de 8-2-0.

Il faut aussi rappeler que les Bruins étaient privés des services de Brad Marchand lors des huit premiers matchs de la saison (opération hanche) et ils doivent toujours se débrouiller sans l'excellent défenseur Charlie McAvoy (épaule). Cela a de quoi donner confiance et inspiration pour la suite des choses.

Comme quoi la reconstruction à Boston ne semble pas faire partie du vocabulaire, dans un marché des plus exigeants de la LNH.

En terminant un petit mot sur les Canadiens de Montréal : Quand le plaisir est au rendez-vous, plusieurs belles petites choses peuvent se produire tout en faisant! Mais la patience doit quand même demeurer bien présente dans cette phase de reconstruction chez le CH !

Bonne semaine de hockey!