Les Jeux sont faits, rien ne va plus! La formule traditionnelle s’applique bien à ces deux semaines chargées au bout desquelles il y a eu de grands moments, des espoirs déçus, des surprises enlevantes et des promesses d’avenir pour Beijing. Retour sur quelques moments-clés.

La performance dont on parlera dans vingt ans

Tessa Virtue et Scott Moir ont réussi leurs adieux au patinage de brillante façon. On savait que la lutte serait serrée avec les danseurs Papadakis et Cizeron et elle l’a été. Ça s’est joué à peu de choses, une bretelle qui casse, une performance sans bavure, un charisme extraordinaire et la faculté de résister à la pression tout en donnant le meilleur de soi-même. La danse sur glace ne sera plus pareille sans eux, la danse sur glace n’est plus pareille grâce à eux.

Le roi au sommet

La performance royale de Mikael Kingsbury mérite certes qu’on s’incline devant lui. Il a rempli la promesse qu’il s’était faite tout jeune et a remporté la médaille d’or olympique, la seule qui manquait à son palmarès impressionnant. Et ce qu’il y a aussi d’impressionnant aux bosses, c’est qu’on n’a pas de chance de se rattraper si quelque chose va mal. Quatre ans de travail qui se jouent sur 30 secondes. Il faut être bien dans sa tête et bien dans son corps pour y arriver. Le roi Mikael l’a fait.

La victoire des nouvelles disciplines

Brittany Phelan

Le Canada a brillé dans les nouvelles disciplines au programme des Jeux de Pyeongchang. Au grand saut, épreuve de surf des neiges, médaille d’or pour Sébastien Toutant, et victoire canadienne au curling en double. Et dans les sports tout neufs aux Jeux olympiques aussi. Entre autres, le spectaculaire ski cross, discipline encore jeune avec une deuxième présence aux JO, on a fait le plein de médailles, deux d’or (Kelsey Sarwa et Brady Leman) et une d’argent (Brittany Phelan).  Le Québec et le Canada ont toujours bien fait dans les disciplines émergentes. Qu’on se rappelle de la domination aux débuts de la courte piste, de la Québec Air Force qui survolait le ski acrobatique, des médailles de Myriam Bédard à la deuxième présence du biathlon féminin aux Jeux. L’art de montrer le chemin aux autres...

La passation des pouvoirs au patinage de vitesse courte piste

On attendait Marianne St-Gelais et Charles Hamelin, on a eu Kim Boutin et Samuel Girard. Le patinage de vitesse courte piste est en évolution et de nouvelles stars émergent. Ce sont des noms que nous apprendrons bien vite à retenir, des athlètes qui suivront les traces brillantes que leurs prédécesseurs ont laissées pour eux sur la glace .

La pierre dans la mare au curling

On attendait deux médailles gagnées en finale, on n’aura rien eu. Pour la première fois depuis 1998 chez les hommes et 1988 chez les femmes, le Canada est écarté du podium des Jeux. Une grande déception doublée d’une certaine incompréhension. Heureusement que le double a sauvé l’honneur!

Le coup de dé au hockey

Médaille d’argent chez les femmes au hockey... au terme d’une séance de tirs au but. Une médaille d’or qui aurait pu basculer dans un camp comme dans l’autre, entre deux équipes qui se connaissent par cœur et qui n’ont qu’elles deux, Canadienne et Américaine , de rivales sérieuses. Dans ce cas, ce n’est pas le podium qui est visé, mais la médaille d’or qui est le seul résultat convoité. Voilà qui explique la déception amère des joueuses et certains gestes regrettés par la suite.  

Les athlètes olympiques représentant la Russie

Ménager la chèvre et le chou, couper la poire en deux, danser sur les deux pieds, les formules ne manquent pas pour décrire la décision du CIO d’accueillir les athlètes de la Russie bannie, sous un vocable qui n’abusait personne. Pas certaine que le fait de ne pas entendre leur hymne national était si terrible pour ces athlètes pourvu qu’ils aient une médaille au cou. Ils ont terminé au 13e rang des médailles avec 2 d’or, six d’argent et 9 de bronze. La sanction pouvait être levée par le CIO pour permettre aux athlètes de défiler derrière leur drapeau à la cérémonie de clôture des Jeux, mais avec deux d’entre eux coincés pour dopage à Pyeongchang, ils n’ont pas eu droit à ce privilège. La leçon a-t-elle vraiment porté?

Ce fut une édition brillante pour le Canada, avec une récolte record de 29 médailles. Espérons maintenant que les ces athlètes qui nous ont fait veiller tard ou se lever tôt, ne retomberont pas dans l’ombre les quatre prochaines années!