Au cours des dernières années, l’ingérence des substances améliorant la performance athlétique a fortement menacé l’intégrité du sport. La consommation de drogues par les athlètes est une question controversée qui affecte tant les sports amateurs que professionnels. À l’occasion des Jeux de Sotchi, six athlètes ont échoué à un test antidopage, dont Nicklas Backstrom, lequel a été retranché de la formation suédoise pour le match contre le Canada.

Certes, le CIO a adopté une position plus proactive quant à l'usage de produits dopants que toutes autres ligues professionnelles. En effet, le CIO a créé son premier test de dépistage en 1968 lors des Jeux d'hiver à Grenoble. Quant à elles, la NFL et la NBA ont institué leurs premières politiques antidopage au début des années 1980 alors que la MLB a attendu en 2003 et la LNH en 2005. Les ligues professionnelles coordonnent leurs propres politiques antidopage dans leurs conventions collectives, mais l'une des principales préoccupations est qu'il n'y a pas d’uniformité s’appliquant à la NFL, NBA, LNH et la MLB. Ainsi, chaque ligue utilise des tests distincts pour une variété de médicaments et les peines sont différentes d’une ligue à l’autre. Or, pour les Olympiques, la gestion du dopage est régie par les Fédérations internationales et la commission disciplinaire du CIO peut aussi formuler la suspension de l'athlète.

C’est le CIO qui est responsable des dépistages et qui publie ses règles antidopage, les athlètes étant donc assujettis aux contrôles selon le Code mondial antidopage et la Liste des substances interdites. Les olympiens peuvent être testés de manière aléatoire à n’importe quelle heure et à n’importe quel jour. Cela dit, le mouvement olympique maintient une liste non seulement plus complète, mais aussi plus sévère que les sports professionnels quant aux substances interdites et aux sanctions. Par exemple, la LNH prévoit une suspension de 20 matchs pour une première infraction de dopage alors que le mouvement olympique prévoit une suspension de quatre ans pour une première infraction.

Inévitablement, le cas de Backstrom ressemble à celui de José Théodore lors du processus de sélection menant aux Jeux de Turin en 2006, lequel avait été suspendu après avoir été déclaré positif à de la finastéride. Il avait fait par la suite les démarches pour obtenir une exemption thérapeutique, mais seule la LNH l’avait acceptée, ce qui lui a permis de continuer à jouer pour le Canadien, mais non aux Olympiques. En l’espèce, Backstrom a été déclaré positif pour de la pseudoéphédrine, qui est un stimulant contenu dans un médicament contre les allergies. La Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) et la LNH soutiennent que Backstrom n'a rien fait de mal. D’ailleurs, la LNH a publié une déclaration à l’effet que letest positif de Backstrom était le résultat d'un médicament contre les allergies pris en toute connaissance de cause, avec l'approbation préalable du médecin de l'équipe et sans l'intention d'améliorer ses performances illégalement. Comme la substance n'est ni interdite par la ligue et qu’elle n’a pas non plus été utilisée de manière abusive, la LNH a confirmé que Backstrom pourra reprendre ses fonctions avec les Capitals de Washington lors de son retour en Amérique du Nord. Il est donc important de distinguer le milieu olympique du milieu professionnel, car l’encadrement réglementaire n’est pas le même.

Or, cette fâcheuse situation pourrait compromettre davantage la participation de la LNH aux Jeux de Pyeongchang en 2018, laquelle est encore incertaine à ce jour. La ligue a toujours été hésitante à laisser ses joueurs participer aux Jeux d’hiver et une telle situation ne peut que jeter de l’huile sur le feu en ce que la LNH et l'AJLNH sont manifestement bouleversées par le retrait de Backstrom lors de la finale olympique. Bien entendu, la LNH a critiqué publiquement la décision du CIO quant au dossier Backstromen ce qu’elle n’aime pas voir son image et celle de ses joueurs ternies. Ainsi, dans la mesure où les parties ont des intérêts divergents, il pourrait être difficile d’en arriver à une entente pour les prochains Jeux d’hiver.