MONTRÉAL – À défaut d’être constant dans ses performances, Rudy Camacho l’aura été dans la lucidité de ses introspections tout au long de la saison.

 

Arrivé à la hâte dans un contexte difficile, le Français de 27 ans a livré la marchandise avec une efficacité intermittente à ses premières foulées en Amérique. D’abord ralenti par un corps réticent, il a fini par participer à la concrétisation de la paire solide qu’on le voyait  former avec Rod Fanni, mais il n’a pas été en mesure de maintenir son niveau sur la durée de la saison.

 

Dans le dernier mois du calendrier, alors que l’Impact était confronté à une série de matchs sans lendemain, Camacho a été laissé en plan par l’entraîneur Rémi Garde. Une blessure à Daniel Lovitz lui a permis de participer à la victoire de 2-0 contre Toronto lors du dernier match au Stade Saputu, mais c’est Jukka Raitala, un latéral gauche de formation, qui a été convoqué à sa place dans des situations critiques contre Columbus et la Nouvelle-Angleterre.

 

« J’aurais préféré jouer, mais c’était le choix du coach et il avait raison, concède sans égo Camacho. Jukka a fait des bons matchs aussi, donc c’est un choix que je respecte complètement. »

 

Avec la même honnêteté, Camacho ne se défile pas quand on lui demande de faire le bilan de sa première saison à Montréal.

 

« Pas top. J’ai eu pas mal de pépins et mes performances, je ne les ai pas appréciées. J’ai eu un bon mois et demi en juin et juillet où j’ai commencé à retrouver un peu mes sensations et mon niveau. Malheureusement, je n’ai pas été trop régulier après, mais c’est comme ça. »

 

« J’enchaînais sur deux saisons d’affilée et j’ai eu des petites blessures que je n’avais pas l’habitude d’avoir. Je n’avais pas été blessé pendant cinq ans et j’arrive ici, j’ai des petites blessures qui me handicapent. Donc ce n’est pas une saison pleine pour moi, ce n’est pas une bonne saison », a-t-il conclu.

 

Raitala, le canif finlandais

 

Raitala, quant à lui, se classe dans la catégorie des belles surprises de cette saison 2018. Acquis dans la transaction controversée qui a envoyé Laurent Ciman en Californie, le Finlandais a présenté une belle polyvalence comme carte de visite. Il a évolué à chacune des positions sur la ligne arrière de l’Impact, se montrant chaque fois digne de la confiance de Garde.

 

« Ça a été une saison disons très intéressante, a-t-il reconnu, sourire en coin, mercredi. Je suis arrivé comme latéral gauche, mais je crois que j’ai joué trois ou quatre matchs à cette position. Au début, c’était parce que j’étais la seule option, mais je crois que le coach s’est montré satisfait et personnellement, j’ai appris à me plaire dans ce rôle. J’ai pris beaucoup de confiance et je suis content de ce que j’ai pu montrer. »

 

D’abord réticent à délaisser sa position naturelle, Raitala se dit désormais ouvert à occuper un rôle plus élargi et à retourner dans la charnière centrale si les postulants logiques devaient à nouveau tomber comme des mouches en 2019.

 

« Pourquoi pas? Même si j’ai 30 ans, je crois que je peux encore apprendre et m’améliorer. Pour la vitesse et les habiletés balle au pied, ça va. Le plus difficile, c’est surtout de tenir son bout physiquement avec les gros attaquants. Ce n’est pas tant une question de force qu’une question d’agressivité et de synchronisme sur les ballons aériens. Mais si c’est la position à laquelle l’entraîneur me voit, je travaillerai fort pour devenir meilleur. »

 

Les priorités de Mancosu

 

Matteo Mancosu ne s’en va nulle part. Du moins pas pour l’instant.

 

Il serait surprenant que l’attaquant italien soit de retour avec l’Impact. Depuis la fin de la saison 2016, qu’il avait contribué à prolonger en marquant quatre buts en cinq matchs éliminatoires, Mancosu se cherche. Sa confiance s’est évaporée quelque part en 2017 et jamais il n’a semblé proche de la retrouver cette année. Rémi Garde a eu beau redoubler d’originalité pour lui trouver des qualités, reste qu’il l’a relégué au banc dès que Quincy Amarikwa s’est montré apte à jouer.

« Je ne suis pas satisfait de ma saison »

 

Sans contrat en MLS, Mancosu affirme avoir plusieurs options dans son pays natal. « Mais j’ai un autre problème », explique-t-il. Sa femme est enceinte de jumelles, les premiers enfants du couple, et il leur est impossible pour l’instant de quitter le Canada.

 

« On verra ce qui arrivera avec ma carrière, mais mes priorités sont ailleurs présentement », a répété celui qui s’était originalement amené en prêt du club de Bologne. ​