QUÉBEC – Le football est un jeu d’erreurs et nous en avons eu une autre preuve lors de la Coupe Dunsmore.

Le Rouge et Or s’est tiré dans le pied avec des revirements à de mauvais moments et les Carabins auraient pu se doter d’une avance plus confortable avec des placements réussis.

Au final, l’Université de Montréal a encore une fois démontré sa force de caractère en bloquant le botté de la recrue Dominic Lévesque sur le dernier jeu de la rencontre pour l’emporter par la marque de 18-16 et obtenir son billet pour la demi-finale à Guelph.

« C’est ça la force mentale. On travaille tellement fort là-dessus. On les pousse, que ce soit à l’école en salle de musculation ou quand ils font leur jogging. On les place en situation de match pendant les entraînements. C’est une équipe extrêmement forte entre les deux oreilles », a indiqué l’entraîneur-chef de l’UdeM, Danny Maciocia, qui remporte comme son équipe sa deuxième coupe Dunsmore.

Le jeu n’était pas sans rappeler celui de Mathieu Girard à la Coupe Vanier il y a un an. Cette fois, c’est Junior Luke qui a levé le bras pour bloquer la tentative de 19 verges de Lévesque qui semblait un peu basse à la reprise.

Depuis deux ans, les Carabins ont le don de réussir des jeux inattendus en éliminatoires.

« J’espère qu’il en reste au moins deux autres (jeux comme celui-là). On commence notre dynastie et on espère qu’on va se rendre jusqu’au bout. On va célébrer la victoire ce soir (samedi) et demain on est de retour sur la table de travail pour aller en Ontario samedi prochain », a exprimé le quart de cinquième année Gabriel Cousineau.

En première demie, l’attaque des Bleus a surtout été par la passe. Les Carabins ont privilégié le jeu au sol lors des deux derniers quarts. La ligne offensive, qui était privée de son bloqueur à droite Alexandre Laganière en raison d’une blessure, a réussi à ouvrir la voie à Sean Thomas Erlington et Gabriel Parent, qui a inscrit le seul majeur de son équipe au troisième quart.

« Les joueurs de ligne offensive ont fait d’immenses blocs et m’ont ouvert des autoroutes vers la fin de la partie. Même quelques jeux avant, je savais que la grosse course s’en venait parce qu’il y avait quelques jeux où je n’ai pas profité des brèches », a relaté Thomas Erlington qui a été le joueur par excellence du match avec 199 verges de gains au sol.

Le Rouge et Or a vendu chèrement sa peau pour une deuxième finale provinciale de suite faisant preuve de beaucoup de détermination pour combler un déficit de 15 points. L’an passé, les Bleus avaient eu besoin de la prolongation pour remporter leur premier titre québécois.

L’Université Laval a toutefois commencé le match en retard en ne marquant qu’un seul point lors des deux premiers quarts. Malgré une deuxième demie beaucoup plus productive en attaque, les octuples champions de la Coupe Vanier doivent terminer leur saison sur une défaite pour une deuxième année de suite.

C’est la première fois depuis les saisons 2001 et 2002 que le Rouge et Or ne gagne aucun titre national deux années de suite. Cela était surtout difficile à avaler pour les joueurs qui portaient l’uniforme de l’équipe pour la dernière fois et qui se mettaient énormément de pression sur les épaules.

« Ma plus grosse déception en ce moment, c’est de ne pas avoir amené les plus jeunes à se rendre jusqu’au bout comme les autres avant moi l’ont fait », a commenté le secondeur finissant Mathieu Masseau qui a réussi un sac à son dernier match avec le Rouge et Or.           

« Elles (les défaites) sont toujours difficiles à accepter, mais celle-ci est vraiment crève-cœur. Ça se peut que ce soit ma dernière saison avec le Rouge et Or et c’est sûr que je ne voulais pas partir de cette équipe avec une défaite contre Montréal », a affirmé le garde Charles Vaillancourt qui est admissible au prochain repêchage de la LCF.

Avec la riche histoire du programme, il ne faut pas douter de la détermination de celui-ci qui mettra tout en œuvre pour terminer la prochaine saison d’une plus belle manière.

« Laval, c’est une famille pour moi », a fièrement déclaré Vaillancourt avec les yeux remplis d’eau. « Le sentiment d’appartenance ici est tellement grand. Je vais toujours avoir Laval tatoué sur le cœur. C’est un gros programme. Même si on a perdu aujourd’hui (samedi), je suis convaincu que c’est le meilleur programme au Canada », a ajouté celui qui est voué à un bel avenir professionnel.

L’entraîneur-chef Glen Constantin était tout aussi déçu que ses joueurs. Celui qui était à la recherche de sa 40e victoire en éliminatoires a aussi mentionné les revirements comme aspect qui a fait mal à sa troupe.

Les Carabins sont champions à Québec!

« On voulait regagner notre titre. C’est cruel comme résultat. Mais la réalité, c’est que c’est ça le sport. On va se réaligner et on va jouer l’année prochaine aussi fièrement et avec autant d’ardeur », a-t-il assuré.

Si les joueurs du Rouge et Or ont donné le mérite à leurs grands rivaux pour la victoire, les Carabins ont aussi salué la force de caractère de l’Université Laval.

« On savait qu’on ne pouvait pas dominer pendant 60 minutes, pas contre une équipe comme le Rouge et  Or. On savait qu’avec leur quart-arrière et tous les éléments en attaque, ils allaient réussir des jeux. Mais on a continué de foncer », a lancé Maciocia.

Les Carabins disputeront la deuxième demi-finale canadienne de leur histoire samedi prochain. Pour revenir à Québec, où la Coupe Vanier sera présentée le 28 novembre, les Bleus devront l’emporter sur le terrain des Gryphons de Guelph.

Si elle veut avoir la chance de défendre son titre, l’équipe de l’UdeM devra espérer une meilleure sortie de son botteur Louis-Philippe Simoneau ainsi que plus d’opportunisme de son attaque qui a seulement inscrit un touché malgré plusieurs présences près de la zone des buts des Lavallois.

Les Gryphons ont vaincu les Mustangs de Western par la marque de 23-17 pour gagner la Coupe Yates, l’équivalent de la Coupe Dunsmore en Ontario.