Qui se retrouvera dans le ring avec Saul « Canelo » Alvarez?
COLLABORATION SPÉCIALE
Permettez-moi de débuter cette chronique en parlant un peu de la dernière émission 25 ans d'émotions à RDS avec comme sujet : Stephan Larouche, « L'homme de Coin ».
L'excellent Francis Paquin en a fait un très bon article et je ne reviendrai pas sur le contenu, mais je vous recommande très fortement de la regarder. J'ai adoré chaque round de cette analyse en profondeur du travail de l'entraineur de boxe et d'homme de coin.
Stephan Larouche est une sommité dans son domaine qui explique, dans un excellent français et un langage précis, autant la façon de préparer un champion du monde que celle de l'encadrement d'un jeune débutant. On peut facilement sentir toute la passion qui l'anime et la mission professionnelle qu'il s'est donnée dans la vie.
« Canelo » Alvarez confirme le 4 mai à Las Vegas pour le « Cinco de Mayo »
Il y avait beaucoup de spéculations entourant l'annonce du boxeur le plus populaire de la planète, Saul « Canelo » Alvarez (60-2-2, 39 K.-O.), en marge de son point de presse de mardi dernier. Certains disaient que le Mexicain, champion unifié des poids super-moyens, brisait son entente avec PBC qui ne pouvait pas lui déposer sa somme garantie de 35 millions de dollars pour son prochain combat, qu'il retournait avec Matchroom et DAZN ou même qu'il annoncerait sa retraite prochaine.
Rien de ça ne s'est produit. Il a confirmé que son prochain combat était bien le 4 mai, à Las Vegas, avec PBC, et il a dit que son adversaire serait un Américain.
On aimerait que ce soit son aspirant obligatoire WBC David Benavidez (28-0, 24 K.-O.) ou encore le meilleur boxeur au monde « livre pour livre » Terence Crawford (40-0, 31 K.-O.). On craint que ce soit le frère de l'autre, Jermall Charlo (30-0, 22 K.-O.), ancien champion WBC des moyens, auteur d'un seul combat sans grande importance depuis près de trois ans.
Ce dernier dit que personne ne lui en a parlé alors on garde espoir. Pour ceux qui attendent leur tour à combattre pour un des titres d'Alvarez, « Canelo » prétend qu'il a l'intention de boxer encore cinq ans. Ça ne laisse pas beaucoup d'espoir à de nombreux excellents aspirants.
Teofimo Lopez méritait la victoire contre Jamaine Ortiz
Vous avez regardé ce combat Lopez c. Ortiz la semaine dernière du Mandalay Bay à Las Vegas? Un combat qui ne passera pas à l'histoire, quelques jours avant la victoire des Chiefs sur les 49ers au Allegiant Stadium, juste de l'autre côté du pont dans un grand match de football. Lopez (20-1, 13 K.-O.) coupait mal le ring, Ortiz (17-2-1, 8 K.-O.) contrôlait l'agressivité de ce dernier avec sa mobilité et réduisait au maximum les échanges, ce qui ne donnait pas beaucoup d'occasions aux juges pour se faire une idée.
Au bout du compte, Lopez a démontré un plus grand désir de gagner dans les trois derniers rounds et les juges l'ont tous favorisé. Je suis tout à fait d'accord avec eux.
Badou Jack vise un autre titre mondial dans une 4e division contre Lukasz Rozanski
Badou Jack (28-3-3, 17 K.-O.) vit maintenant à Dubaï en Arabie saoudite, pays où il a livré ses quatre derniers combats depuis 2021. On le connait très bien ici cet ancien champion WBC super-moyen, WBA mi-lourds et WBC lourds-légers, par ses affrontements contre les boxeurs d'ici Lucian Bute, Adonis Stevenson et Jean Pascal. Il vient de confirmer que son prochain combat aura lieu au Moyen-Orient contre le champion WBC des super-lourds-légers, le Polonais Lukasz Rozanski (15-0, 14 K.-O.) pour tenter d'ajouter une ceinture mondiale dans une quatrième division à son palmarès.
À 40 ans, il prétend se sentir mieux que jamais, surtout qu'il n'a plus besoin de sacrifier forces et énergies pour faire le poids. Parions que Jean Pascal aimerait bien se retrouver à nouveau sur le même ring que lui. Rozanski a 38 ans de son côté et je m'attends à ce qu'il cède sa couronne contre Jack qui est beaucoup plus aguerri et expérimenté.
Deontay Wilder blâme le décalage horaire pour sa défaite contre Parker
L'ex-champion WBC des lourds, Deontay Wilder, (43-3-1, 42 K.-O.) blâme le décalage horaire pour sa contre-performance contre Joe Parker (34-3, 23 K.-O.) à Riyadh, le 23 décembre dernier. Ce dernier réfute ces allégations et s'appuie plutôt sur son plan de match pour son succès.
Le Néozélandais a livré quatre combats en 2023, ce qui est exceptionnel pour un poids lourd. Il a pris la place de Wilder sur le programme du 8 mars à Riyad et fera face au surprenant Chinois Zhilei Zhang (26-1-1, 21 K.-O.) en demi-finale d'Anthony Joshua (27-3, 24 K.-O.) contre Francis Ngannou (0-1, 0 K.-O.). Son plan de match était en effet excellent et il l'a suivi avec discipline.
À mon avis deux facteurs ont joué contre Wilder. L'inactivité en premier lieu, un seul petit round en 26 mois après sa défaite à Fury, et l'autre, un cogneur qui perd le feu sacré et sa confiance expose ses faiblesses techniques. Je ne crois pas que Wilder va un jour redevenir champion du monde.
Matias/Haney/Stevenson/Berlanga/PBC/Prime/Rocky IV/Busto Arsizio
- Le champion IBF des super-légers et l'un de mes favoris, le Portoricain Subriel Matias (20-1, 20 K.-O.), quitte PBC qui ne lui a jamais permis de faire une finale pour signer avec Matchroom et DAZN, où les occasions ne manqueront pas incluant un éventuel combat contre le champion WBC Devin Haney (31-0, 15 K.-O.), le meilleur combat possible dans la division.
- Shakur Stevenson (21-0, 10 K.-O.), le champion WBC des légers, s'est fait consoler par Bob Arum qui lui a promis un combat en juin prochain contre un adversaire de premier plan, ainsi qu'une bonne extension de contrat. Le jeune Texan ne parle plus de retraite.
- Edgar Berlanga (21-0, 16 K.-O.) veut nous en mettre plein la vue le 24 février prochain, lors de son affrontement contre un adversaire judicieusement choisi, Padraig McCrory (18-0, 9 K.-O.), à Orlando en espérant capter l'attention de « Canelo » Alvarez.
Berlanga, en disette de K.-O. depuis ses 16 K.-O. au premier round à ses 16 premiers combats, ne méritera jamais un combat contre le seigneur de la division avant les Benavidez, Munguia, MBilli, Morell et compagnie. C'est un combat qui ne se réalisera pas j'espère.
- Je suis abonné à Prime Video qui doit présenter la prochaine carte de PBC au T-Mobile Arena de Las Vegas, le 30 mars prochain, avec, en combat principal, l'Australien et champion WBO des super-mi-moyens Tim Tszyu (24-0, 17K.-O.) contre l'ancien champion WBA/WBC des mi-moyens Keith Thurman (30-1, 22 K.-O.), dans un combat sans titre.
Il y a déjà eu deux conférences de presse pour parler de l'événement mais pas une seule présence, déclaration ou support d'un représentant de Prime Video. On ne trouve rien non plus sur la plateforme du diffuseur, étrange ne trouvez-vous pas? En vérité je ne suis pas très emballé par cette première finale sur Prime. Il y a tellement de talent chez PBC qu'il me semble qu'on aurait pu trouver mieux. On y reviendra.
- Dolph Lundgrem, le fameux Yvan Drago dans Rocky IV, vient de recevoir sa citoyenneté américaine.
- L'équipe nationale du Canada, avec ses 11 boxeurs dont 6 Québécois, est à Rome en Italie depuis une semaine en camp d'entrainement, avec l'équipe italienne, en préparation aux qualifications olympiques qui se dérouleront à Busto Arsizio du 3 au 11 mars. Les quatre demi-finalistes de chaque division confirmeront leur présence à Paris l'été prochain.
Coin des lecteurs
Merci beaucoup de vos excellents commentaires suivant ma dernière chronique.
- Le combat Beterbiev-Bivol attise beaucoup l'intérêt.
- Artur Beterbiev a attiré plus de 10 000 spectateurs à Québec à son dernier combat et plus de 5 000 en plein milieu de la pandémie en 2021. Ce dernier est sans aucun doute le boxeur le plus populaire au Québec en ce moment. Sans la COVID-19, il aurait été un incontournable ici.
- On s'interroge sur le montant de sa bourse le 1er juin prochain à Riyad contre Bivol. Sans être dans les secrets des Dieux, à mon avis sa bourse peut atteindre les 7 ou 8 millions de dollars américains.
- Sans aucun doute, le meilleur adversaire d'Artur en carrière a été Oleksandr Gvozdyk, un boxeur à l'intelligence du ring exceptionnelle et des capacités athlétiques remarquable. L'Ukrainien gagnait aux points en 2019 sur deux des cartes des juges contre Beterbiev avant de manquer d'air et s'effondrer au 10e round. Il en était tellement découragé que ça lui a pris quatre ans avant de remonter sur le ring. C'est aussi ce que je crois qu'il va se passer contre Bivol.
- On ne verra jamais « Canelo » Alvarez défier Artur Beterbiev.
Bonne semaine!