Le retour du bon vieux Prédateur lors de l'UFC Fight Night de Saskatoon
UFC lundi, 24 août 2015. 12:47 samedi, 14 déc. 2024. 12:51
Dimanche soir au Sasktel Centre de Saskatoon, le Québécois Patrick Côté (22-9-0) a fait revivre de grandes émotions aux nostalgiques de l’organisation TKO qui ont suivi l’évolution des meilleurs athlètes québécois et canadiens entre 2000 et 2009. Côté a fait la même chose qu’il prenait un malin plaisir à faire pendant toutes ces années : il a volé la vedette.
Même les soirs où les super vedettes Georges St-Pierre, Mark Hominick et David Loiseau étaient en action, c’était souvent Côté qui volait la vedette et était impliqué dans le combat le plus spectaculaire et le plus apprécié de la soirée. Plusieurs personnes ont dit de Côté qu’il n’était plus le même, qu’il avait ralenti, surtout dû au fait qu’il n’avait pas passé le K.-O. à un adversaire au UFC depuis 2008, une époque où j’étais toujours son agent – mais dimanche soir c’est le bon vieux Prédateur qui a refait surface face au vétéran américain Josh Burkman (27-12-0).
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Dans l’un des très bons combats de l’année 2015, les deux se sont échangé des bombes et encaissé le tout avec courage. Avant que Côté ne passe le K.-O. de façon définitive à Burkman, l’Américain avait déjà visite le tapis à une reprise. Le Québécois nous a démontré qu’il avait toujours un menton de granite, mais ce qui a été le plus impressionnant, pour moi, a été sa rapidité et son jeu de pieds. Il s’est aussi clairement amélioré au niveau de la transition – un aspect des arts martiaux mixtes souvent sous-estimé, mais tellement important. La transition c’est tout ce qui se passe entre le combat debout et le combat au sol et c’est dans cet aspect justement qu’un autre Québécois, Georges St-Pierre, était le meilleur de la planète.
Pour la première fois dimanche soir, le Prédateur nous a démontré que la division des mi-moyens (170 livres) est la bonne division pour lui. Côté est encore jeune à 35 ans et s'il peut continuer de garder la forme, de s’entraîner aussi fort qu’il le fait présentement, il pourrait causer de grandes surprises. N’oubliez pas que Josh Burkman est allé à la limite face à Hector Lombard il y a quelques mois – et avant que ce dernier ne soit suspendu pour utilisation de stéroïdes anabolisants, il était dans le top-10 mondial de la division.
Côté a justement lancé un défi à Lombard après sa victoire. Les deux athlètes ne s’aiment pas et se lancent des défis sur les médias sociaux depuis quelques mois, et c’est un combat qui fait beaucoup de sens pour l’UFC qui cherchera à trouver un adversaire pour Lombard après une longue absence. Si Côté peut profiter de l’occasion et l’emporter contre Lombard il cognera à la porte du top-10 et à partir de là, tous les rêves sont permis. Parfois dans la vie, les étoiles s’alignent alors il est toujours permis de rêver. La volonté, le travail acharné, le courage et le désir de vaincre sont des qualités de ceux qui deviennent un jour champion du monde, et Patrick Côté a justement toutes ces qualités.
Aubin-Mercier de plus en plus impressionnant
Je l’ai dit après la dernière victoire du québécois Olivier Aubin-Mercier (7-1-0) contre David Michaud : le jeune homme ne cesse de s’améliorer et ce à un rythme effarant. Il ne faut pas oublier que l’on parle ici d’un athlète qui a fait ses débuts en arts martiaux mixtes en 2011 avec comme seul bagage d’expérience en sport de combat le judo. Évidemment, il était un judoka d’exception et un athlète dédié mais il était terriblement unidimensionnel.
Les années ont passé et le jeune homme est devenu une dangereuse machine très bien huilée. Sa boxe est devenue une arme dangereuse, son kickboxing et ses techniques de boxe thaïlandaises sont aussi devenues de plus en plus efficaces. Évidemment le jiu-jitsu brésilien et les techniques de soumissions lui sont venus naturellement avec son bagage en judo. Face au redoutable américain Tony Sims (12-3-0) dimanche soir il a donc ajouté une septième victoire à sa fiche – une troisième victoire consécutive au sein de l’UFC.
Mais il a surtout démontré l’aspect maturité de son jeu. Ses entraîneurs voulaient éviter qu’il prenne des risques et s’engage dans une guerre debout contre Sims qui est un excellent combattant en position debout et qui possède aussi une dangereuse force de frappe. Le plan de match était donc d’amener Sims dans le terrain de jeu de prédilection du Québécois : le corps-à-corps et le combat au sol, et c’est exactement ce qu’a fait Aubin-Mercier avec brio. Mis à part quelques moments inquiétants au troisième round, le Québécois a complètement dominé son combat et il continue son ascension dans la division des 155 livres de l’UFC.
Les autres Québécois en action
Après une autre coupe de poids fort difficile, Valérie Létourneau (8-3-0) est allée puiser au fond de ses ressources afin d’avoir l’énergie nécessaire pour remporter une belle victoire face à l’ukrainienne Maryna Moroz (6-1-0) qui était classée dans le top-10 mondial de sa division. Une victoire qui devrait permettre à Létourneau de faire un bond de géant dans les classements mondiaux.
L’autre Québécois en action dimanche soir, Yves Jabouin (20-11-0), a connu une soirée beaucoup plus difficile que ses compatriotes et ce malgré le fait qu’il dominait clairement son combat face au Brésilien Felipe Arantes. Jabouin a finalement baissé pavillon par clé de bras vers la fin du premier round. Il s’agissait d’une deuxième défaite consécutive pour Jabouin, mais aussi d’une quatrième défaite à ses six derniers combats.