La saison de la NFL s'amorcera le jeudi 4 septembre alors que les Packers de Green Bay visiteront les Seahawks, à Seattle. Le match vous sera présenté sur RDS2. Du 25 août au 4 septembre, le RDS.ca vous présente une série d'articles afin de mettre la table pour la saison 2014, une division à la fois. Aujourd’hui, survol de l'AFC Est.

Les années se suivent et se ressemblent dans l'AFC Est, royaume incontesté des Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Les Patriots ont remporté dix matchs ou plus pour une onzième saison consécutive en 2013 et la tendance semble inépuisable tant et aussi longtemps que Tom Brady sera derrière le centre des schémas de Bill Belichick.  

Reste à savoir comment la meute de jeunes quarts aux trousses réagira à la suprématie des Pats. Ryan Tannehill, Geno Smith et EJ Manuel seront en mode poursuite et qui sait, 2014 aura peut-être un lapin caché pour l’une de ces équipes.

Ce qui a changé dans la division

La tertiaire des Patriots est problématique depuis quelques saisons et en 2013, Aqib Talib causait autant de problèmes qu’il n’en réglait sur le terrain, une équation qui n’allait pas sans faire grimacer Belichick. C’est donc sans surprise que le demi de coin a quitté la Nouvelle-Angleterre et avant même que la porte ne claque derrière lui, Darrelle Revis et Brandon Browner sont venus prendre sa place au sein de la défensive des Pats. Ces deux vétérans, en plus du maraudeur Patrick Chung, viennent bonifier l’offre défensive des Patriots et Belichick jouira d’une flexibilité à laquelle il n’était plus accoutumé avec ses dernières itérations centrées sur un mouvement jeunesse. Les Pats ont aussi sélectionné le plaqueur défensif Dominique Easley lors de la première ronde du repêchage, lui qui viendra offrir un peu de soutien aux mastodonte Vince Wilfork. (AJOUT : les Patriots ont échangé le vétéran garde Logan Mankins cette semaine contre l'ailier rapproché Tim Wright et un choix au repêchage.

À New York, une troisième saison consécutive sans goûter aux éliminatoires a entraîné un raz-de-marée de changements, en commençant par le quart Mark Sanchez qui a été cérémonieusement remercié par l’équipe. Le polarisant Michael Vick vient prendre son siège derrière Geno Smith et avec lui, quelques nouveaux joueurs intéressants pour les Jets : le receveur Eric Decker, le demi offensif Chris Johnson, l’ailier rapproché Jace Amaro (choix de 2^e ronde du repêchage) ainsi que le maraudeur Calvin Pryor (choix de 1^re ronde). Pour faire de la place à tout ce nouveau monde, les Jets ont laissé filer Antonio Cromartie, Santonio Holmes, Ed Reed et Kellen Winslow, entre autres. Pour la majorité, New York s’est débarrassé de plusieurs maux de tête en tournant la page sur des joueurs à la personnalité forte afin d’offrir un canevas intéressant à Rex Ryan pour sa dernière année de contrat à la barre de l’équipe. C’est le moment ou jamais de redresser la barque, sinon, le volubile Ryan pourrait se chercher un nouvel emploi cet hiver.

Chez les Dolphins, les projets de seconde chance sont à la mode pour une équipe qui se cherche encore une identité franche, particulièrement à la suite du scandale d’intimidation entre Jonathan Martin et Richie Incognito. D’ailleurs, les deux joueurs ne sont plus avec l’équipe en plus du maraudeur Chris Clemons et du plaqueur défensif Paul Soliai. On essaie de nouvelles combinaisons en Floride en rapatriant les vétérans Louis Delmas et Cortland Finnegan dans la tertiaire en plus d’ajouter Brandon Albert et Shelley Smith sur la ligne offensive et le fragile Knowshon Moreno à titre de demi offensif. L’idée ici est de stabiliser le mur devant Ryan Tannehill qui, croit-on, peut encore s’imposer comme l’un des bons quarts dans la NFL. Le temps joue de plus en plus contre lui, mais l’organisation prend les moyens de lui offrir une chance honnête, ce qui est tout à leur honneur. D’ailleurs, un nouveau coordonnateur offensif (Bill Lazor, avec les Eagles l’an dernier) a été embauché afin d’offrir une bonne poussée à la carrière du jeune quart.

Finalement à Buffalo, l’équipe se cherche non seulement un nouveau propriétaire, mais aussi une nouvelle flamme afin de rallier les partisans derrière une cause gagnante. EJ Manuel semble être de moins en moins la solution derrière le centre. Cependant, il recevra un fier coup de main avec la venue du très prometteur Sammy Watkins. Sélectionné avec le 4^e choix global du dernier repêchage, l’électrisant receveur est déjà le joueur le plus populaire de l’équipe sans même avoir joué un match. Par contre, l’ajout de Watkins ne vient pas sans une facture salée. En plus de perdre un choix de 1^re ronde en 2015 à la suite de la transaction aidant à sélectionner Watkins, les Bills ont vu leur défensive s’émietter tout au long de la saison morte. Jairus Byrd a quitté Buffalo, tout comme le coordonnateur Mike Pettine qui a accepté un poste d’entraîneur-chef avec les Browns. Déjà dépourvus de deux gros morceaux d’une défensive surprenante en 2013, les Bills devront aussi jouer sans l’excellent secondeur Kiko Alonso qui s’est blessé à un genou cet été et qui devra de ce fait rater la saison. C’est beaucoup de tuiles sur le seul aspect positif de la saison 2013 à Buffalo : la défensive, maintenant dirigée par le turbulent Jim Schwartz.

À quoi s’attendre en 2014

Difficile de ne pas envisager un scénario similaire à 2013 dans le cas des Patriots et d’une division qu’ils dominent depuis très longtemps. Il y aura un effort honnête de la part des autres équipes, mais l’arsenal des Pats semble à toute épreuve, du moins sur papier.

Pour les Pats, on a négocié une saison lourde en blessures admirablement bien en 2013 et jusqu’ici, tout ce beau monde est de retour incluant l’ailier rapproché Rob Gronkowski. Gronk, malgré ses blessures fréquentes, est un élément qui change la donne lors d’un match. Une cible géante pour Tom Brady et, surtout, une cible dérangeante pour les défenses adverses. L’attaque des Pats retrouvera sa plus terrifiante menace en plus d’y greffer le vétéran Brandon LaFell et de retrouver Danny Amendola et Aaron Dobson, aussi de retour de blessures. Même chose de l’autre côté du ballon avec les retours de Wilfork et du secondeur étoile Jerod Mayo. Sans faire d’éclats sur le marché des joueurs autonomes, à l’exception de Darrelle Revis, les Patriots s’améliorent par le simple fait de retrouver plusieurs joueurs d’impact qui étaient sur la touche en 2013. En leur absence, plusieurs jeunes joueurs ont pris un gros bagage d’expérience qui se transposera en 2014 au sein d’une équipe complète, profonde et prête à aspirer aux grands honneurs aux côtés des Broncos. Les Patriots visent un autre trophée Vince Lombardi et c’est compréhensible, la carrière de Tom Brady n’est pas éternelle et la fenêtre pour un autre titre ne sera peut-être jamais aussi grande ouverte que maintenant. C’est le moment de plonger.

Afin de freiner les Pats, les rivaux à New York tenteront de redevenir des pestes en défensive. Le hic avec cette stratégie, c’est le manque d’effectif. Le demi de coin Dee Milliner a connu une difficile saison recrue en 2013 et il verra sa tâche augmenter à la suite du départ de Cromartie. On intègre des jeunes éléments dans l’équation comme Pryor au lieu de Reed et on se demande d’où viendront les revirements dans la défensive de Ryan. Heureusement, l’attaque ne peut pas être aussi anémique que celle de 2013. Geno Smith, s’il demeure le partant toute la saison, aura déjà plus d’expérience que sa version nerveuse de l’an dernier au cœur d’une guerre de popularité avec Mark Sanchez. Que ce soit Smith ou Vick, l’ajout de Decker et Damaro aidera grandement l’offensive et le développement de Jeremy Kerley. On se demande encore si Chris Johnson peut offrir quelque chose à 29 ans derrière une bonne ligne offensive, sinon, Bilal Powell et Chris Ivory prendront la balle au bond afin d’offrir une attaque au sol robuste aux Jets. Pas de champagne en vue pour les hommes de Rex Ryan, mais certainement quelques améliorations. Là aussi sur papier du moins.

En principe, les Dolphins prennent les bonnes décisions. Ils encadrent l’excellent centre Mike Pouncey d’une ligne solide afin d’aider Ryan Tannehill après lui avoir trouvé de meilleures cibles (Mike Wallace) en 2013. L’organisation s’aide un peu plus chaque saison, mais les résultats tardent à venir. C’est ici qu’un assistant comme Lazor pourrait opérer des miracles, aider Tannehill et permettre à Lamar Miller de devenir un demi offensif de premier plan. Les éléments sont là avec des espoirs réalistes de succès pour les Dolphins. C’est rare qu’on puisse afficher autant d’optimisme à ce stade-ci de la préparation à la saison. De plus, le noyau d’une défensive explosive est toujours intact avec l’ancien de la LCF Cameron Wake et la révélation de 2013 Olivier Vernon de l’autre côté de la ligne. Le dynamique duo tentera de conserver le rythme de 2013 afin d’offrir une belle stabilité à l’unité défensive des Dolphins.

Si les Bills partagent quelques choses avec les Dolphins, c’est bien l’espoir de fonder de belles choses autour d’un front défensif jeune et dangereux. Avec Kyle Williams, Mario Williams et Marcell Dareus, les Bills ont des munitions afin de déranger pas mal tous les quarts qu’ils affronteront. Reste à voir si la chimie s’opérera sous la tutelle de Schwartz. Parce que si la défensive clique une fois de plus, les Bills pourraient certainement ajouter des victoires par rapport à 2013. L’équipe a envoyé trois quarts dans la mêlée en raison des blessures à Manuel l’an passé, on souhaite une stabilité à ce niveau en 2014 pour bien évaluer les forces en place, notamment le jeune Robert Woods chez les receveurs qui a connu une bonne saison recrue. C.J. Spiller est encore un mystère dans la mesure où les résultats ne rejoignent pas ses performances sur le terrain. La tendance peut encore changer dans son cas, mais le temps commence à presser. Les Bills ont le rôle ingrat des éternels négligés dans la division, mais l’étiquette pourrait doucement se décoller si l’organisation trouve des réponses positives aux nombreuses questions entourant l’offensive.

Les détails qui feront la différence

En Nouvelle-Angleterre, la santé de Gronkowski sera un sujet chaud toutes les semaines jusqu’à ce qu’il démontre qu’il peut rester sur le terrain. C’est difficile d’établir des plans quand un aussi gros élément de la prévision est incertain. Dans le cas des Pats, un Gronk en santé pourrait se traduire en un championnat à la fin de l’hiver. Ce n’est pas ce qu’on appelle un détail à négliger.

À New York, est-ce que Michael Vick sera un cancer pour Geno Smith ou une réelle motivation? Son passage avec les Eagles n’a pas été impressionnant et on se demande à quel point il s’agit d’une bonne idée d’ajouter le vétéran quart à l’équation déjà trouble à New York. Smith a connu un baptême difficile dans la NFL dans l’ombre du controversé Mark Sanchez et il doit maintenant composer avec un autre quart qui attire l’attention souvent pour les mauvaises raisons. On a peut-être substitué un problème par un autre chez les Jets.

Est-ce que les distractions seront évitées cette saison à Miami? Quand ce n’est pas la triste histoire de Richie Incognito, c’est celle de Mike Pouncey et de son affiliation avec le tristement célèbre Aaron Hernandez. Les ingrédients sont en place pour une bonne saison à Miami, mais on peut difficilement redresser une situation qui s’empire perpétuellement de l’intérieur en raison du manque de jugement de certains de ses éléments.

Chez les Bills, l’élément clé du balancier se trouve au niveau de la tertiaire. Si Leodis McKelvin et Stephon Gilmore tirent profit de la pression appliquée par le front devant eux, la défensive des Bills deviendra une force redoutable, même contre des quarts d’expérience comme Tom Brady. Ça ne prend pas beaucoup d’imagination pour imaginer un tel scénario en raison du talent réel des deux demis. Buffalo, plus tôt que tard, sera une équipe à prendre au sérieux.

En bref…

Les Patriots sont seuls dans le siège du conducteur de la division. Ce n’est pas que les Bills, les Jets et les Dolphins ne tenteront pas de renverser la tendance, mais ils seront à court de moyens assez rapidement contre les puissants Patriots. Les années changent et se ressemblent drôlement.