MONTRÉAL – Il ne faut pas aller chercher très loin pour comprendre pourquoi Louis-Mathieu Normandin et Mathieu Betts sont des amis de longue date.

Les deux jeunes hommes sont très terre à terre et semblent prendre la vie comme elle vient. Ah, et les deux recrues du circuit universitaire québécois mangent tous les deux du football!

Ce soir, pour la première fois de leur carrière, les deux joueurs se rencontreront sur un terrain avec des uniformes différents. Louis-Mathieu, un receveur de passe, portera le no 88 avec les Carabins de l’Université de Montréal et Mathieu, un ailier défensif, revêtira le no 9 avec le Rouge et Or de l’Université Laval.

Normandin et Betts ont joué pour la première fois ensemble avec les Cactus du Collège Notre-Dame alors qu’ils étaient en secondaire deux. Ils ont ensuite passé trois saisons ensemble au Cégep du Vieux Montréal avant de faire leurs premiers pas à l’université en janvier.

« J’ai hâte. Ça va faire bizarre. En même temps, nous ne sommes pas directement opposés un contre l’autre », a mentionné Normandin lors de l’entraînement de mercredi des Bleus.

« Quand on est rendu sur le terrain, je ne joue pas contre Louis-Mathieu mon ami, mais contre Louis-Mathieu des Carabins. Il n’y aura pas de passe-droit. Je vais peut-être même en mettre un peu plus sur lui », a lancé Betts à la blague, lui qui avait des offres pour évoluer du côté de la NCAA.

Le 15 novembre dernier, Normandin et Betts ont gagné ensemble le Bol d’Or de la division 1 collégiale avec les Spartiates. Après ces grands moments de joie, le temps était venu de décider de leur avenir.

Les deux amis s’étaient consultés pour choisir leur destination postsecondaire. Ce fut plus difficile pour leur choix d’université pour des raisons académiques et aussi du fait que Betts avait des offres de bourses complètes aux États-Unis.

« On voulait évoluer ensemble. Mais à la fin de la journée, c’est une décision personnelle. Les deux, on voulait le meilleur pour nous-mêmes. On aurait aimé beaucoup se suivre, mais ça a adonné que nos chemins se sont séparés et c’est sans rancune », a expliqué Betts, le joueur par excellence en défense lors de ses deux dernières saisons collégiales.

« C’est sûr qu’on était toujours en contact parce qu’on allait au même cégep alors on se voyait chaque jour. On s’en parlait, mais en même temps c’est sûr que notre décision n’allait pas être basée sur l’autre. Je ne cacherai pas que j’aurais vraiment aimé jouer avec lui et c'est la même chose pour lui. Je lui souhaite la meilleure des chances avec Laval », a affirmé Normandin.

Les deux joueurs sont probablement les deux meilleures recrues de la cuvée 2015 de recrutement. Les deux futures étoiles figuraient parmi le top-10 des espoirs universitaires canadiens du site CanadaFootballChat. Betts arrivait au 4e rang tandis que Normandin pointait au 10e échelon.

Les deux joueurs ont montré leurs couleurs dans leur rencontre préparatoire respective.

Normandin n’a pas mis de temps à trouver la chimie avec les quarts-arrières Gabriel Cousineau et Hugo Henderson, son ancien pivot avec les Spartiates. L’étudiant-athlète de six pieds un pouce a capté sept passes pour 133 verges, soit 19 verges en moyenne par attrapé.

Betts a réussi un sac du quart en plus de porter assistance sur un autre plaqué. L’an dernier, ce dernier avait égalé le record de la division 1 avec 15 sacs.

Inévitablement, ils seront en compétition pour le titre de recrue de l’année du RSEQ. Mais, comme à leur habitude, les deux Montréalais ne s’en font pas avec cet honneur individuel.

« Ce n’est pas quelque chose auquel je pense trop. Je vais commencer par faire ma saison et avoir des répétitions universitaires. Je ne suis pas un gars qui se met trop de pression sur les épaules. J’aime ça avoir du fun avec les gars. J’imagine que beaucoup de gars disent ça, mais moi c’est vrai », a dit Normandin avec un sourire sincère.

Durant l’été, lorsque Betts revenait dans la métropole, les deux amis en profitaient pour aller casser la croûte ensemble. Avec les études et la saison, les occasions seront moins nombreuses durant l’automne. Ils restent toutefois en contact en se donnant souvent des nouvelles.

Peu importe le résultat de ce soir, et de cette saison, rien ne changera à leur amitié. Ils resteront les deux amis qui partagent cette passion du football.

Et si les étoiles s’alignent bien, et qu’ils continuent à se développer, peut-être qu’ils auront la chance d’être à nouveau coéquipiers un jour... chez les professionnels.