QUÉBEC - Patrick Côté a facilement respecté ses engagements, mardi après-midi, faisant osciller la balance à 170 livres à 24 heures du premier gala du UFC tenu dans la Vieille Capitale. Mais son travail est loin d'être terminé.

Au début de 2013, Côté avait décidé de donner un deuxième souffle à sa carrière en changeant de catégorie de poids. Après dix années de compétition à 185 livres, il était prêt à faire les sacrifices nécessaires pour combattre dans une division inférieure.

Le pari s'était tout de suite avéré payant. À son premier combat dans ses nouvelles mensurations, le « Prédateur » avait signé une spectaculaire victoire par décision unanime contre Bobby Voelker. Une victoire qui n'avait toutefois pas été acquise sans peine. Après deux explosifs rounds à son avantage, Côté avait manqué de gaz et avait été complètement dominé au troisième.

« On croit avoir trouvé ce qui s'est passé ce soir-là », assurait Côté, toujours aussi relax, à deux jours de son retour dans l'octogone contre l'Australien Kyle Noke, qui affichait un poids de 171 livres à la veille du duel.
Les 26 combattants qui ont viendront aux coups mercredi soir ont d'ailleurs passé le test de la pesée.

« Contre Voelker, j'avais repris trop de poids après la pesée. Quand j'avais commencé le processus de déshydratation, je pesais 187 livres. Mais dans la cage, le soir du combat, j'étais aux alentours de 192. Je traînais donc cinq ou six livres que je n'avais pas deux semaines plus tôt. Au début du combat, je ne les sentais pas, mais rendu à la fin, c'est probablement ça qui m'a nui. »

Le vétéran de 14 combats au UFC, qui dit avoir ajouté deux kilos de masse musculaire au cours de la dernière année, passera les prochaines heures à apporter les ajustements nécessaires pour éviter une baisse de régime devant la foule du Colisée Pepsi.

Spécialiste du combat debout, Côté peut acheter du temps au sol, mais ses chances de l'emporter s'aminciront dramatiquement s'il doit se défendre le dos au tapis. Noke est un athlète beaucoup plus complet que Voelker, comme en font foi ses huit soumissions et ses sept K.-O. en 20 victoires depuis le début de sa carrière.

Noke, 34 ans, est au même stade que Côté dans sa transition dans une nouvelle catégorie. Ses débuts chez les mi-moyens ont toutefois été encore plus convaincants : il avait mis Charlie Brenneman K.-O. en seulement 45 secondes.

« Patrick est un homme fort, analyse celui qui a déserté son pays pour le Nouveau-Mexique, où il s'entraîne avec l'équipe de Greg Jackson. Il a de bonnes mains, une bonne boxe, mais il est dangereux partout. Contre lui, il faut rester concentré pendant trois rounds. C'est impossible de prendre une seule seconde de repos, sinon il vous le fera payer. »

Coté et Noke font le poids

Aussi solide derrière la mâchoire

La carrière de Côté au UFC n'a jamais suivi de ligne droite. Défait à ses quatre premiers combats, il a remporté ses quatre suivants pour obtenir une chance unique de se frotter au grand champion brésilien Anderson Silva, qui l'a battu. Trois autres défaites ont suivi, mais celui qui montre une fiche pro de 19-8 est de retour sur une bonne lancée. Une victoire contre Noke sera sa troisième consécutive.

À l'approche de la mi-trentaine, le natif de Rimouski prend les choses comme elles viennent. Inutile de se projeter trop loin dans l'avenir, a-t-il compris avec le temps, une nouvelle approche qu'il impute à une maturité grandissante, mais aussi à l'ajout d'un membre important à son équipe. Depuis un an, il consulte une psychologue sportive.

Réputé pour sa mâchoire de béton, Côté croit maintenant être aussi solide de l'autre côté de l'enveloppe crânienne.

« Je pensais que j'étais fort mentalement, c'est ce que tout le monde me disait depuis le début de ma carrière. Mais en parlant avec elle, je me suis rendu compte qu'il y a des petites choses qui me dérangeaient qui, souvent, me grugeaient de l'énergie. Des choses auxquelles je n'avais pas besoin de penser. Aujourd'hui, je me concentre sur ce que j'ai à faire et je prends ça un combat à la fois. »

Avec en plus l'aide de son nutritionniste, qui l'aidera à sauter dans l'arène dans une forme optimale mercredi soir, et d'un neurologue qui contribue à aiguiser ses réflexes et élargir son champ de vision, Côté sent qu'il n'a jamais été aussi bien entouré.

« Je n'ai aucune faiblesse. Je peux dire que je n'ai plus aucun manque à combler autour de moi et ça, ça me donne une confiance énorme. Je ne sais pas si je suis meilleur que j'étais, mais j'ai travaillé pour, en tout cas. »