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RÉSULTATS

Un sentiment de déception

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COLLABORATION SPÉCIALE

Au mois de juillet dernier, nous n'aurions pas parié sur une participation des Alouettes en éliminatoires et encore moins en finale de l'Est. L'équipe présentait un dossier de deux victoires contre six défaites et avait déjà procédé à un changement d'entraîneur-chef, de coordonnateur défensif et de quart-arrière partant. Mais grâce à une bonne deuxième moitié de saison à tous égards, les espoirs étaient de retour et on était même en droit de croire à une présence en finale de la Coupe Grey. C'est donc un sentiment de déception qui entoure l'organisation après la défaite de dimanche face aux Argonauts de Toronto. Malheureusement, ce sera pour une prochaine fois. Voici mon analyse de la défaite et quelques observations pour la suite.

Une défaite signée défense

On ne peut pas parler de ce match sans souligner la performance gênante de l'unité défensive. Rien n'a fonctionné. Rien. Dès les premiers instants du match, on a senti que la journée pourrait être longue. D'abord, aucune pression n'a été appliquée par le front des « Als ». Aucun sac du quart n'a été réussi sur le quart des Argonauts et je ne me souviens pas de l'avoir vu au sol. Il a pu agir sans contrainte et naviguer dans la pochette sans difficulté afin de rejoindre ses receveurs. Avec un quart comme McLeod Bethel-Thompson, il faut le déranger si on souhaite qu'il commette des erreurs. Si on n'y arrive pas, il trouve son rythme et devient très productif. C'est ce qui s'est produit.

Dans la tertiaire, les joueurs des Alouettes n'ont pas fait le poids face aux receveurs adverses. Tout au long du match, nous avons vu des joueurs complètement libérés sur le terrain et ce fut un jeu d'enfant pour Bethel-Thompson. Soulignons la superbe performance de Kurleigh Gittens, qui a capté les neuf passes lancées en sa direction pour des gains de 97 verges et un touché.

Les porteurs des Argos ont également connu toute une journée de travail. Ils ont été utilisés comme receveurs sur des passes pièges en début de match et ont terminé le boulot au sol au quatrième quart. D'ailleurs, en fin de match, quand les Alouettes étaient toujours dans le coup grâce à l'attaque, la défense aurait pu se racheter en offrant une possession supplémentaire à Trevor Harris, mais elle a failli à la tâche. Les Argonauts ont pris le ballon avec 4:07 à faire et ont orchestré une séquence de 12 jeux pour écouler toutes les secondes restantes au match. Une vraie clinique de football!

L'attaque

Le quart Trevor Harris a connu une bonne fin de saison pour les Alouettes. Il a connu un bon mois d'octobre et un excellent match en demi-finale de l'Est. Il a repris où il avait laissé avec un match solide face aux Argonauts. Il a complété 25 de ses 30 passes tentées pour des gains de 362 verges et un touché. Harris a subi beaucoup plus de pression que son vis-à-vis, mais a tout de même réussi à générer de l'attaque. Ses receveurs ont également livré la marchandise. Notamment, les jeunes Tyson Philpot et Cole Spieker qui se sont illustrés avec des attrapés importants tout au long du match. Philpot est un jeune joueur qui sera très excitant de surveiller au cours des prochaines années pour les Alouettes. Chaque fois qu'il touche le ballon, il se passe quelque chose. C'est donc une performance solide qu'ont offert Harris et son attaque aérienne. On sentait même qu'à partir du deuxième quart, la défense des Argonauts n'avait plus de solution pour stopper Montréal.

Malgré tout, l'attaque n'a pas été parfaite. Le jeu au sol n'a pas été en mesure de trouver de traction pour une bonne partie de la rencontre. Mise à part une longue course de 52 verges de Stanback au troisième quart, l'attaque terrestre a été neutralisée. Contrairement au match contre Hamilton, Anthony Calvillo n'a pas attaqué le périmètre avec Walter Fletcher et a limité son utilisation comme receveur. Je ne suis pas certain pourquoi. Finalement, les insuccès fréquents de la saison régulière dans la zone payante ont refait surface alors que l'équipe a terminé le match zéro en trois dans ces situations. Dans un match où l'attaque devait marquer beaucoup de points, elle n'y est pas arrivée.

C'est donc terminé pour les Alouettes, qui devront maintenant digérer cette défaite et ensuite procéder à un bilan des derniers mois. Un bilan et une préparation de saison morte qui seront peut-être plus complexes qu'à l'habitude en raison de dossiers importants à surveiller.

D'abord, le groupe de propriétaires changera-t-il? Cette saison, nous avons appris que la succession de Sid Spiegel détient 75 % du club, alors de le coloré Gary Stern détient l'autre 25 %. Au mois d'août, une discorde au sein du groupe a mené Stern à quitter les opérations quotidiennes de l'équipe ainsi que le conseil des gouverneurs de la ligue. Silencieux pendant un bon moment, il est revenu en force sur Twitter au cours des dernières semaines. La succession voudra-t-elle conserver sa part de l'équipe ou vendre? Stern restera-t-il ou quittera-t-il le groupe? Y aura-t-il des offres d'achat par des investisseurs locaux? Tout ça reste à voir.

L'autre dossier qui retiendra l'attention sera celui du futur entraineur-chef. Danny Maciocia a déjà indiqué qu'il ne restait pas sur les lignes de côtés. Choisira-t-il un candidat à l'interne ou pigera-t-il dans un autre club de la LCF? Le futur candidat aura-t-il le libre choix de ses adjoints ou l'organisation imposera-t-elle certains entraineurs déjà en place? Avec la situation des propriétaires et les installations sportives peu enviables, y aura-t-il plusieurs candidats qui feront la file ou sera-t-il difficile de convaincre des candidats de qualités à prendre le poste?

Finalement, plusieurs décisions devront être prises sur les joueurs autonomes de l'équipe. Notamment, le quart Trevor Harris et le receveur Eugene Lewis. Ces joueurs, comme plusieurs autres, attendront de voir qui sera l'entraineur-chef de l'équipe. Les mouvements de personnel sont annuellement nombreux dans la LCF, pour le meilleur et pour le pire. Espérons que ce sera pour le mieux et que l'édition 2023 réussira à faire ce qu'aucune édition des Alouettes n'a réussi à faire depuis 2010 : se rendre en finale de la Coupe Grey.