INGLEWOOD, Calif. - Soyez disciplinés. Évitez les erreurs coûteuses.

C'est le mantra que devraient adopter les Bengals de Cincinnati et les Rams de Los Angeles en vue du Super Bowl présenté dimanche.

Limiter les revirements et les punitions coûteuses. Ne pas gaspiller de temps d'arrêt, particulièrement en deuxième demie. Préconiser le jeu physique plutôt que la fantaisie. Être efficace est plus important qu'être spectaculaire.

Il suffit de revisiter la dernière fois que la région de Los Angeles a accueilli le Super Bowl, il y a trois décennies, pour s'en convaincre. Ce match disputé au stade du Rose Bowl est devenu une risée tellement les Bills de Buffalo faisaient tout pour redonner le ballon aux Cowboys de Dallas.

Pour la petite histoire, les Cowboys l'avaient emporté 52-17 en marquant 35 points sur neuf revirements des Bills.

« Notre plan est simplement d'imposer notre jeu, d'être physiques et de laisser les pièces se placer les unes après les autres », a mentionné le demi de coin des Bengals Eli Apple.

Dans la même veine, le demi de coin étoile des Rams Jalen Ramsey résume sa propre vision des choses en disant: « On fait notre travail et on le fait du mieux qu'on peut. C'est-à-dire gagner des matchs de football. »

Bien sûr, le Super Bowl est le plus grand événement sportif aux États-Unis. Certains pourraient même dire, le plus grand événement aux États-Unis tout court. C'est flamboyant, la visibilité est démesurée avec une semaine entière de promotion nourrie par la NFL, les équipes en lice, la ville hôte, les réseaux de télévisions, etc.

Au bout du compte, cela demeure un match de football. Et la majorité des parties de football se gagnent par l'équipe qui commet le moins d'erreurs.

Les Rams sont favoris par quatre points, selon le site de paris sportifs FanDuel, mais ils auraient pu ne même pas être au Super Bowl dans leur tout nouveau stade SoFi de 5 milliards $ si le maraudeur des 49ers, Jaquiski Tartt n'avait pas échappé une interception facile en fin de match lors de la finale d'association.

L'acquisition à fort prix du vétéran quart-arrière Matthew Stafford, aux côtés du jeune quart Jared Goff qui dirigeait l'attaque des Rams lors du Super Bowl 2019, a été payante pour les Rams aux poches profondes.

Les 323 passes de touché en carrière de Stafford représentent un record pour un quart-arrière qui atteint le Super Bowl pour la première fois. Stafford a besoin de 209 verges par la passe pour devenir le 6e joueur à atteindre les 6000 verges en une saison, incluant les éliminatoires.

Le hic, c'est qu'il a parfois la fâcheuse tendance à lancer le ballon dans les mains de la défensive adverse. Le genre d'erreur qu'il faudra éviter dimanche.

« Nous sommes allés le chercher parce qu'on croyait que c'était une véritable chance d'obtenir un grand joueur de son calibre », a soutenu l'entraîneur-chef des Rams Sean McVay.

Stafford avait auparavant passé une douzaine d'années à faire la démonstration de son talent avec les Lions de Détroit, mais sans parvenir à gagner. « Ce qu'il a fait, c'est d'élever le niveau de tout le monde autour de lui. Il a fait de moi un meilleur entraîneur. Il a rendu ses coéquipiers meilleurs. »

Joe Burrow aussi

Élever le niveau de jeu de ses coéquipiers, c'est aussi ce qu'a accompli le jeune quart-arrière des Bengals Joe Burrow. Comme son opposant, Burrow a été un tout premier choix du repêchage de la NFL. Sa saison recrue a été écourtée par une blessure au genou, mais sa deuxième campagne a été si admirable qu'il a remporté le prix du « retour de l'année » dans la NFL. Sa récente production a été impressionnante et presque sans faute.

Burrow est devenu le plus rapide de l'histoire à passer de premier joueur sélectionné au repêchage à quart-arrière partant au Super Bowl. À ses sept dernières parties, il a lancé 15 passes de touché et n'a commis que deux interceptions tout en maintenant une moyenne de 331,1 verges de gains par la passe par match.

Très rarement Burrow s'est laissé tenter de prendre des risques inutiles au cours des deux derniers mois et on peut facilement constater que cela a été payant.

Évidemment, ce duel n'est pas qu'une affaire d'où et quand les quarts lancent le ballon. Il y a aussi la ligne offensive des Bengals, qui a fait de Burrow le quart ayant subi le plus de sacs cette saison, soit 51. Un nombre auquel il faut ajouter neuf autres plaqués encaissés en éliminatoires contre les Titans. Cette ligne offensive chancelante devra contenir une défensive agressive misant sur le plaqueur d'exception Aaron Donald et deux autres athlètes étoiles en Von Miller et Leonard Floyd.

« C'est un groupe spécial de joueurs talentueux qu'on a dans cette unité défensive, a décrit Miller qui a déjà remporté le Super Bowl en 2015 et même reçu le titre de joueur par excellence. Je parle d'une des meilleures unités parmi lesquelles j'ai eu la chance de jouer. On travaille en équipe et on s'améliore chaque semaine. »

Ce sera aussi une affaire de confrontation entre Ramsey et la recrue offensive de l'année, le receveur Ja'Marr Chase, pendant que le reste de la tertiaire des Rams devra gérer Tee Higgins et Tyler Boyd. Puis, de l'autre côté, Apple et ses coéquipiers en défensive devront contenir le joueur offensif par excellence Cooper Kupp et ses acolytes Odell Beckham fils et Van Jefferson.

Finalement, ce sera aussi une bataille de botteurs, qui ont été très efficaces en éliminatoires.

En fait, il y a aussi les entraîneurs. McVay, qui a l'habitude des feux de la rampe ayant mené ses Rams en éliminatoires dans quatre de ses cinq saisons. Ainsi que Taylor, l'ancien adjoint de McVay qui en est à sa première expérience en éliminatoires à titre d'entraîneur-chef.

Aussi difficile que cela puisse être, et c'est évidemment très difficile, la clé demeure de traiter le Super Bowl comme le disent les phrases clichées employées par les joueurs: "ce n'est qu'un match comme les autres".