Comme d'autres sports, le golf a été marchandé
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Je ne suis pas certain que l'on soit en mesure de pleinement mesurer toute l'ampleur de la fusion entre les circuits PGA Tour, DP Tour et LIV pour le moment. Il y a beaucoup trop de questions qui demeurent actuellement sans réponse.
Une fois l'onde de choc passée, certains constats apparaissent néanmoins comme évidents. C'est particulièrement le cas pour les joueurs du PGA Tour qui ont ainsi reçu une gifle en plein visage. Ils ont été trahis par ceux-là mêmes qui défendaient leur cause il y a quelques mois à peine. L'argent a très nettement eu gain de cause sur la moralité. Mais personne ne devrait être surpris d'une telle situation.
Nombreux sont ceux qui estiment que cette fusion a été grandement accélérée par la crainte chez les dirigeants du PGA Tour d'être déboutés en cour concernant une poursuite sur la loi anti-monopole. Il fallait effectivement craindre le pire pour si abruptement en arriver à cette étonnante fusion.
L'une des questions qui préoccupent plusieurs observateurs a trait au caractère d'exclusivité octroyé au Fonds d'investissements publics de l'Arabie Saoudite qui devient l'unique bailleur de fonds de la nouvelle entité. Les conflits d'intérêts se dessinent déjà à l'horizon alors que nombre de partenaires et commanditaires du PGA Tour ont clairement indiqué qu'ils n'étaient nullement intéressés à faire affaire avec le FIP. Les gestionnaires de l'Arabie Saoudite auraient, semble-t-il, les coudées franches quant à l'administration du nouveau jouet. Il y aura certes plusieurs notes de fins de contrats expédiées prochainement.
Il ne faut absolument pas se surprendre que le golf soit le plus récent sport à avoir été ainsi marchandé. Les mêmes tactiques avaient été utilisées en course automobile, au tennis et au soccer. Et après quelques hésitations, ces nobles institutions ont cédé devant le géant financier.
Plusieurs joueurs ont évidemment manifesté leur mécontentement après avoir refusé des dizaines, sinon davantage, de millions de dollars pour passer au circuit LIV. Ont-ils raté une opportunité de faire un coup d'argent facile et rapide? Assurément.
Et comment permettre aux déserteurs de revenir sans avoir à payer le prix d'un tel affront?
La facture financière d'une telle opération est tellement colossale qu'elle écrase de son gigantesque poids toute notion des droits humains bafoués ou toute forme d'humanité.
Comment le veut l'expression : le diable est dans les détails. Il faudra un véritable miracle pour en arriver à un calendrier de compétition respectable pour la saison 2024. Il y a tant et tant de situations obscures pour le moment que la prochaine année risque d'en être une de transition.
Mille-et-une choses peuvent se produire au cours des prochains mois à commencer par un vote de non-confiance des joueurs ou par des actions légales visant à stopper ce nouveau projet.
Après avoir été étourdis par cette puissante explosion, les différents intervenants sont à se demander où ils se situeront pour la suite. C'est loin d'être terminé.