Bolduc, Blais, Kahkonen : en attendant le 2e centre

MONTRÉAL - Le Canadien n'a pas été en mesure de profiter de l'ouverture du marché des joueurs autonomes pour combler le trou béant au centre du deuxième trio.

C'était prévisible!

Les candidats de premier plan, les Sam Bennett, John Tavares ou Claude Giroux n'étaient plus disponibles. Et rien ne dit qu'ils auraient accepté un tel rôle avec le Tricolore.

Les autres? Les Mikael Grandlund et Pius Suter pour ne nommer qu'eux? La flambée des salaires constatée avec les annonces tombées en cascade au cours des derniers jours et après le coup de midi a incité le Canadien à une prudence qu'on doit saluer.

Tant qu'à donner trop de millions de dollars étalés sur trop d'années à un joueur qui est loin d'être en mesure de remplir avec succès le rôle de second derrière Nick Suzuki – oui je fais ici référence aux 21 millions $ que les Ducks ont accordés à Grandlund pour les trois prochaines années –, le Canadien est aussi bien de donner une chance, oui une autre, à Kirby Dach de prouver qu'il peut relever ce défi.

Et s'il n'y arrive pas?

Ce sera négatif sur la patinoire. C'est clair. Mais au moins, on sera tous et toutes finalement fixés sur ce point.

Mais attention! Ce n'est pas parce que le Canadien a affiché de la prudence dès l'ouverture du marché des joueurs autonomes qu'il ne sera pas à l'affût pour réaliser une transaction qui permettrait de combler le problème numéro un de la formation.

D'ailleurs, il est toujours permis de rêver à Sidney Crosby. Sans retenir son souffle pour autant. Car les chances qu'il quitte les Penguins sont très minces. Presque nulles. Mais on a le droit de rêver…

Bien plus qu'un prix de consolation

Loin de se contenter de rêver à Crosby – s'ils rêvent au capitaine des Penguins bien sûr –, Kent Hughes et les membres de l'état-major du Tricolore ne sont pas restés les bras croisés mardi.

L'acquisition de Zachary Bolduc le démontre d'ailleurs grandement. Une acquisition qui représente à mes yeux bien plus qu'un prix de consolation en marge de l'incapacité de « trouver » un deuxième centre. C'est même un excellent coup pour le Tricolore.

À 22 ans, le solide Québécois améliore d'un coup l'attaque du Tricolore. En plus d'avoir marqué 19 buts – dont 14 après la Confrontation des 4 nations, un sommet chez les recrues de la LNH l'an dernier –, d'avoir amassé 36 points et maintenu un différentiel de plus 20, Bolduc est très actif le long des bandes et très agressif en échec avant. Sera-t-il en mesure de se hisser au sein du deuxième trio à la place de Patrik Laine? Ce sera à lui de chasser le Finlandais de cette place. Ou au Finlandais de trimer plus dur pour protéger ce qu'il considère être sa place.

Mais que ce soit au sein d'un deuxième ou troisième trio, Zachary Bolduc fait du Canadien une meilleure équipe. Et il aidera le Canadien dès l'automne alors que Logan Mailloux, que le Tricolore a offert aux Blues de St Louis en guise de compensation, n'aurait sans doute pas aidé la brigade défensive dès l'automne prochain.

Je demeure convaincu que Mailloux jouera dans la LNH. Convaincu aussi qu'il pourrait s'installer solidement au sein d'un deuxième duo éventuellement à St Louis.

Mais l'acquisition de Noah Dobson, la place qu'on semble prête à accorder à David Reinbacher, celle déjà acquise par Alexandre Carrier et le fait que Lane Hutson, Mike Matheson, Jayden Struble et Arber Xhekaj peuvent tous évoluer à droite compliquaient les chances de Mailloux d'y arriver à Montréal.

Et quand Mailloux occupera un poste régulier chez les Blues et qu'il commencera à aider sa nouvelle équipe, Bolduc aura aidé le Canadien pendant au moins une saison. Peut-être deux!

Blais, Kahkonen, Belzile

Les autres coups du Canadien, soit les acquisitions de Samuel Blais, de Kaapo Kahkonen et le retour d'Alex Belzile, aideront à coup sûr son club-école à Laval.

Et qui sait : peut-être le grand club.

Kahkonen a éliminé le Rocket avec les Checkers de Charlotte le printemps dernier. Samuel Blais a gagné la coupe Calder avec Abbotsford, le club-école des Canucks de Vancouver.

Mais ce n'est pas parce qu'ils ont connu du succès dans la Ligue américaine qu'ils y sont confinés pour toujours.

Kahkonen pourrait assumer un rôle de second à Samuel Montembeault tout autant que Jakub Dobes. Peut-être même qu'il serait meilleur dans ce rôle que dans celui de parrain de Jacob Fowler avec le Rocket.

Car avec sa feuille de route et les succès de l'an dernier, Kahkonen réclamera peut-être trop de matchs dans la Ligue américaine. Ce qui ralentirait le développement de Fowler avec le club-école.

Un duo Dobes-Fowler pourrait partager le travail de façon équitable. Ce qui servirait la cause du développement des deux jeunes gardiens. Mais Fowler devra être priorisé.

Samuel Blais? Il ne faut pas minimiser son bagage d'expérience. Surtout qu'il a joué un rôle actif dans la conquête de la coupe Stanley des Blues de St.Louis en 2019.

Pas question ici de prétendre qu'il aura un impact aussi positif que Zachary Bolduc. À moins qu'il ne me fasse mentir. Mais il pourrait remplacer un Joel Armia au sein d'un quatrième trio.

Quant à Belzile, il revient au sein d'une équipe qu'il n'aurait jamais dû quitter. Ce gars-là est un exemple de sérieux et de détermination. Il était, à mes yeux, le capitaine idéal à qui confier les jeunes espoirs d'une organisation pour leur faire comprendre où ils sont rendus, et ce qui leur reste à faire pour se rendre où ils veulent se rendre.

Si on fait le décompte des activités des derniers jours :

Noah Dobson donne une nouvelle dimension à la ligne bleue du Canadien.

Zachary Bolduc également. Mais sur le flanc gauche ou le flanc droit. Sera-t-il le prochain Gallagher? Donnera-t-il aux partisans le genre de production que Josh Anderson n'a jamais été en mesure de donner? Les réponses viendront de lui.

Blais pourrait remplacer Armia… genre, comme!

Kahkonen remplace Primeau. En fait, il représente à mes yeux une amélioration sur le jeune gardien qui semblait un brin perdu avec le Canadien.

Qui remplacera Michael Pezzetta? Sans rien enlever à ce très bon soldat et ce très solide joueur d'équipe, plusieurs candidats sauteront sur l'occasion de le remplacer.

Ça nous laisse Christian Dvorak?

Critiqué souvent injustement par les partisans du Canadien et plusieurs de mes collègues, Dvorak était un centre très utile à Montréal. Il le sera encore à Philadelphie.

Mais si Daniel Brière était prêt à lui offrir 5,4 millions $ pour un an, il était clair depuis longtemps que le Canadien ne serait jamais aussi généreux.

Qui disputera les mises en jeu à sa place? Et surtout qui sera aussi efficace qu'il l'était?

Ces questions ne sont pas évidentes à répondre.

Jake Evans est le candidat logique. Owen Beck pourrait aussi être un candidat éventuellement.

Mais il est clair que le Canadien, en plus de toujours être à la recherche d'un centre pour remplacer Kirby Dach, devra en trouver un autre pour assumer le rôle de Dvorak.

Pendant que le Canadien cherche, je range l'ordinateur pour saisir les bâtons de golf. Bon été à tous et à toutes. Profitez-en bien!

On reconnecte en septembre dès l'ouverture du camp d'entraînement.