Les prédictions de nos experts

BROSSARD, Qc – Avec Carey Price, il faut en profiter quand ça passe. Lundi, en marge de l’annonce concernant Shea Weber, le gardien de 31 ans a été particulièrement volubile à l’approche d’un début de saison important.
 
Même s’il dégage une certaine nonchalance, Price sait très bien que son rendement de la dernière saison est inacceptable pour les standards qu’il a établis.

Ce constat devient encore plus évident alors que Price entame la première année de son imposant contrat de 8 saisons d’une valeur de 84 millions.
 
Price, qui aime comparer l’art de garder les buts à la profession de golfeur, est donc retourné à la table à dessin. Avec un plan établi pour la saison estivale, il a redoublé d’ardeur tout en ajustant quelques détails de son répertoire pour retrouver son « élan » des beaux jours. Sent-il qu’il a atteint cet objectif ou à quel point s’en approche-t-il?
 
« Je ne sais pas trop, c’est comme le golf. C’est un processus qui ne finit jamais, tu essaies toujours de progresser. Tu ne peux jamais sentir que tu es à ton sommet, mais je me sens définitivement bien », a statué Price alors que son premier véritable test se présentera, mercredi soir, à Toronto.
 
Price ne livre pas souvent le fond de sa pensée, mais il prétend qu’il n’est pas anxieux ou grugé par la pression en vue de cette année qui pourrait être déterminante pour la suite de sa carrière.
 
« Je ne choisirais pas le mot anxieux, je suis plus excité. On a une belle chimie dans l’équipe et ça se voit dans les entraînements. On ressent beaucoup d’énergie dans le vestiaire », a commenté celui qui possède le talent pour rebondir un peu à la manière de Tiger Woods.   
 
« Pression, c’est un mot bien relatif, les attentes seront toujours élevées à ma position donc ce n’est pas tant différent cette fois », a ajouté le cerbère.
 
Dans un monde idéal, le camp d’entraînement lui aurait permis de confirmer son retour en force et d’entamer le calendrier avec un plein de confiance. Afin de poursuivre la même comparaison, on pourrait dire de la même manière qu’un golfeur qui a excellé au champ de pratique avant d’entamer son parcours.  
 
« Au niveau des statistiques, les deux dernières parties préparatoires n’ont pas été bonnes, mais je trouve que le processus se déroule bien. J’avais un plan à partir de cet été pour que je me sente bien en arrivant pour la saison et je pense que j’ai franchi toutes les étapes pour y parvenir. J’espère que tout le travail rapportera des dividendes », a interprété Price.  
 
Prêt à supporter Kotkaniemi et à réparer les erreurs de ses coéquipiers
 
On pouvait sentir que Price avait le goût de taquiner ses coéquipiers parce qu’il retire du plaisir à travailler au sein de ce groupe revampé et rajeuni.
 
D’ailleurs, son admiration était évidente en parlant de Jesperi Kotkaniemi. À certains égards, Price, qui a été repêché au cinquième rang en 2005, peut se placer dans les patins de ce Finlandais qui arrive à Montréal avec de grandes attentes au sujet de son potentiel.
 
« Il doit apprécier son premier match, c’était un moment spécial pour moi. Ça s’était bien passé et j’en suis bien content. J’essaie juste d’être un bon exemple pour lui », a mentionné Price.
 
La réponse la plus amusante de Price est survenue quand il a été questionné sur le rajeunissement de la formation. Après tout, il risque de devoir « sauver les meubles » à plusieurs reprises derrière un groupe moins expérimenté.  
 
« Je suis là pour réparer les erreurs et les nouvelles erreurs. Peu importe qui se plante sur la glace, je vais continuer à le faire », a répondu Price en riant de bon cœur et en promettant qu’il ne regardera pas le numéro du joueur qui a gaffé.
 
S’il a besoin d’aide, Kotkaniemi aura évidemment le réflexe de se tourner vers ses compatriotes Artturi Lehkonen et Joel Armia. Il pourrait aussi solliciter Weber puisque le nouveau capitaine a déjà bâti un lien intrigant avec le joyau du Tricolore.
 
« Je lui ai parlé pour la première fois après le repêchage, la relation a commencé à partir de ce moment. Je me suis présenté en personne quand il est arrivé à Montréal et je me suis tenu informé de sa progression. Il s’est amélioré constamment et il a vraiment bien joué pour nous.
 
« Il n’est qu’un jeune garçon, c’est fou, vous avez tous vu son sourire. C’est excitant pour lui et c’est une bonne personne. Il me fait bien rire quand je lui parle de rester chez un coéquipier en début de saison, il répond toujours "Je suis correct, je suis correct" », a décrit Weber visiblement fasciné par le centre de 18 ans.
 
Le directeur général Marc Bergevin a ajouté son grain de sel sur cette belle histoire lundi.
 
« Je l’avais déjà dit et je continue de le faire, je n’assume rien surtout avec des jeunes hockeyeurs. Il est encore ici parce qu’il a mérité sa place et c’est la seule raison. Après une première partie plus difficile, il a progressé et on a pu voir son haut niveau de compétition et comment il a pu se fâcher dans un match. Tout ça lui a permis de grimper au prochain échelon. On garde l’esprit ouvert et on espère qu’il restera pendant toute l’année, mais on verra », a conclu Bergevin qui ne peut rien confirmer pour l’instant.