Dans une certaine mesure, l’exercice devient répétitif quand nous nous penchons sur les problèmes qu’a le Canadien de Montréal à la position de centre. Avec la perte de Phillip Danault et la décision de rapatrier Jonathan Drouin à l’aile (NDLR : Drouin a évolué au centre vendredi face aux Capitals), le Canadien se trouve véritablement dans une position peu enviable.

 

Il reste à savoir si Drouin demeura à l’aile. Il a évolué au centre pendant quelques séquences lorsque le Canadien tirait de l’arrière face aux Bruins, mercredi dernier. La formation qu’avait présentée Claude Julien avant cette partie était sans doute le plus faible à la position du centre de l’histoire récente du Canadien.

 

Pour de multiples raisons, l’attention portée sur les joueurs de centre du Canadien vise d’abord leur responsabilité défensive depuis plusieurs saisons. Cela a fait en sorte que la meilleure saison offensive de la carrière d’Alex Galchenyuk a été complètement ignorée à la faveur des critiques de son jeu défensif. Maintenant, des critiques similaires visent Drouin.

 

Il est vrai que les centres assument beaucoup plus de responsabilités défensives dans leur propre territoire que les ailiers. C’est un travail plus difficile à accomplir, requérant un meilleur coup de patin et plus de dévouement. Galchenyuk avait des ennuis à être constant quant à l’effort fourni et à son positionnement sur la glace. Les ennuis de Drouin n’étaient pas imputables à un manque d’effort, mais comme Galchenyuk, son cerveau pense d’abord à l’attaque. Cela a fait en sorte que Drouin était souvent mal positionné.

 

Le jeu défensif de ces deux joueurs au centre n’était pas impeccable, mais se concentrer uniquement sur cette facette nuit au Canadien. Les centres sont également responsables d’orchestrer le jeu de transition lors des poussées offensives et de créer des opportunités à l’attaque pour leurs ailiers.

 

Ce ne sont pas des règles absolues, mais évoluer au centre de la glace engendre plus d’opportunités où le joueur peut patiner en possession de la rondelle et créer des jeux. Ainsi, la règle générale veut donc que les centres génèrent de l’attaque au profit de leurs ailiers et jouent un plus grand rôle quant au jeu de transition lors des poussées offensives en zone neutre.

 

Puis, il a les quatre centres que le Canadien a alignés face à Boston mercredi.

 

Tableau centre du Canadien

 

C’est une chose qu’un ou deux joueurs de centre se trouvent sous la moyenne de la ligue quant à la production offensive ou au jeu de transition. Cependant, le Canadien s’est présenté au TD Garden avec quatre trios pivotés par des joueurs se situant en deçà de la moyenne de l’équipe dans ces deux facettes du jeu.

 

Le manque d’effort fourni a davantage influencé le résultat final de cette partie que strictement la ligne de centre, mais le problème du Canadien ne se limite pas qu’à cette seule partie. En faisant appel à quatre centres qui ont de la difficulté à créer de l’attaque pour leurs coéquipiers et à transporter la rondelle vers la zone offensive, c’est une recette qui va mener à un désastre.

 

Nous avons constaté cette saison que le fait que Drouin pivote une ligne pour créer de l’attaque n’est pas en soi suffisant. Peu importe dans quelle mesure Danault est meilleur que le crédit qu’il reçoit, sa contribution n’est pas suffisante non plus.

 

De la façon dont est bâtie la formation du Canadien, surtout à la défense, il est probablement impossible que cette équipe soit aussi efficace défensivement que ce à quoi est habitué Claude Julien. Si le Tricolore n’est pas en mesure de briller défensivement, la meilleure option est plutôt de tenter de générer plus d’attaque. Pour y parvenir, il doit placer Drouin et Galchenyuk au centre et accepter les lacunes de leur jeu.

 

Dans ce cas, probablement qu’un joueur tel que Froese ou De La Rose serait envoyé dans les ligues mineures au profit de Nikita Scherbak pour aligner plus de talent offensif à l’aile. Cela aurait beaucoup plus de sens si le Canadien croit véritablement que cette saison n’est pas perdue.

 

Ce serait un grand changement de philosophie de la part du Canadien, mais cette quête permanente d’efficacité défensive ne paye pas. La ligue est de plus en plus axée vers l’attaque. Le Tricolore tire déjà de la patte, mais il doit faire les efforts nécessaires pour rattraper son retard.