LAS VEGAS – Alexander Ovechkin a mis la main sur les deux trophées qui lui manquaient : il a soulevé bien haut la coupe Stanley après l’avoir reçue des mains du commissaire Gary Bettman et il a également reçu le trophée Conn Smyth remis au joueur le plus utile des séries.

 

Fort de ses 15 buts – un record d’équipe pour les Capitals – et 27 points, Ovechkin a eu mon vote de première place pour le Conn Smythe. J’ai décerné mon vote de deuxième place à Evgeny Kuznetsov qui a dominé tous les marqueurs de la LNH en séries avec ses 20 passes et 32 points et mon vote de troisième place au gardien Braden Holtby.

 

Kuznetsov a été statistiquement meilleur qu’Ovechkin. C’est vrai. Mais en parlant quotidiennement aux joueurs des Caps depuis le début de la finale il était facile de comprendre à quel point ils vénéraient leur capitaine et le leadership qu’il amenait sur la patinoire. Pour cette raison, je ne pouvais chasser Ovechkin de la première place.

 

Quant à Holtby, ses performances multipliées après son retour devant la cage des Caps après qu’il eut suivi les deux premiers matchs du banc et son arrêt à la fin de la deuxième rencontre aux dépens d’Alex Tuch lui vaudra une place aussi importante dans les souvenirs associés à la conquête des Capitals en 2018 que le clin d’œil de Patrick Roy en grande finale Canadien-Kings il y a 25 ans déjà.

 

« Je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens », a indiqué Alexander Ovechkin lorsqu’il s’est retrouvé en salle d’entrevue bien campé entre ses deux derniers trophées.

 

« Je n’aurai plus à attendre », a ajouté Ovie qui devient le premier capitaine russe à guider son équipe jusqu’à la coupe Stanley.

 

S’il n’avait que peu de mots à offrir, Ovechkin s’est assuré de laisser ses cris quantifier la joie et le soulagement associés à cette première conquête des Capitals.

 

« C’est un capitaine exceptionnel. Vous l’avez vu sur le banc tout au long des matchs. Ils dévoilent ses émotions. Elles sont toujours positives et sont contagieuses. Ovie est toujours de bonne humeur. Il sème la confiance autour de lui. Dans le vestiaire comme sur la patinoire. Comme tous mes coéquipiers, j’avais hâte de le voir avec la coupe à bout de bras. Il a réagi exactement comme nous l’avions tous prévu. En criant à pleins poumons. Ovie est un joueur unique. C’est une personne unique également. Nous sommes tellement heureux pour lui et fiers de lui en même temps », a défilé Lars Eller alors que les célébrations battaient leur plein.

 

Enfin la coupe

 

Pendant qu’il célébrait avec ses coéquipiers sur la patinoire, Alex Ovechkin avait ce message à lancer aux partisans des Capitals réunis à Washington pour célébrer une conquête qu’ils attendaient depuis longtemps. Depuis trop longtemps.

 

« Allez vous ouvrir une bière. Allez chercher ce que vous voudrez, mais c’est le temps de fêter », a-t-il crié au micro du collègue Scott Oake de CBC.

 

Comme c’était le cas lors des deux matchs trois et quatre disputés à Washington samedi et lundi, le Capital One Arena et les rues le ceinturant ont été envahis de partisans qui tenaient à vivre la conquête historique.

En chiffres : la carrière d'Alexander Ovechkin

 

Au-delà tout ce qui a été dit et écrit de beau, de bon et de pleinement mérité sur les partisans des Golden Knights, il est essentiel de souligner que l’engouement des fans des Capitals, du moins en grande finale, était plus impressionnant encore.

 

De fait, ils devaient être un bon 3 000, voire 4 000 fans des Capitals massés le long des baies vitrées pour célébrer la victoire de leurs favoris jeudi soir au T-Mobile Arena. Une présence aussi remarquée que remarquable considérant le peu de billets disponibles sur le marché à Las Vegas et aussi les prix exorbitants – plus de 1500 $ le billet – pour des sièges juchés dans les balcons.

 

Après avoir passé l’après-midi et les trois périodes du match à crier :  «We Want the Cup », ces partisans heureux ont quitté le T-Mobile Arena en criant : « We Have The Cup! »

 

Les Capitals ont donc finalement soulevé la coupe après une attente de 44 ans.

 

Pour Washington, la conquête des Capitals est la première d’une équipe professionnelle de la capitale américaine depuis 1992 alors que les Redskins avaient remporté le Super Bowl.

 

Backstrom : complice de toujours

 

À l’image des fans des Capitals qui ont attendu très longtemps la coupe Stanley, Alexander Ovechkin a partagé les premiers moments des célébrations avec son complice de la première heure : Nicklas Backstrom.

 

Bien que le Suédois ait été remplacé par Evgeny Kuznetsov au sein du premier trio, Backstrom a réalisé une passe d’anthologie pour offrir à Ovechkin son 15e but des séries.

 

Après 11 saisons avec les Caps avec un total combiné de 2 136 points, Ovechkin a remis la coupe à Backstrom après son tour d’honneur. De fait, les deux hommes l’ont portée ensemble quelques secondes avant que Backstrom puisse la caresser.

 

« Ça allait de soi que nous la portions ensemble. Ovie m’avait averti qu’il me la passerait en deuxième. C’est un geste qui me fait chaud au cœur. On a traversé tellement d’épreuves, on a vécu tellement de déception que d’enfin pouvoir célébrer cette coupe Stanley est vraiment sensationnel », a indiqué Backstrom.

 

Comme c’est le cas depuis des années, les Capitals avaient rapatrié à Las Vegas les membres des familles de tous les joueurs et le personnel de soutien de l’équipe afin qu’ils puissent tous prendre part aux festivités en cas de victoire. Cela a donné des images touchantes de plusieurs joueurs avec leurs enfants et leurs épouses dans les bras. Des cascades d’accolades entre membres de même famille et même de familles différentes qui s’en donnaient à cœur joie.

 

Le moment le plus touchant a mis en scène T.J. Oshie et son père Tim qui souffre d’Alzeimer depuis quelques années. Après avoir passé de longues minutes à étreindre son père, Oshie a parlé de sa relation avec son père aux journalistes. « Il est miné par une terrible maladie. Il ne se souvient plus de grand-chose, mais je vous assure qu’il se souviendra toujours de ce que nous vivons ce soir », a répété Oshie chaque fois en étant incapable de retenir ses larmes.

 

Derrière Ovechkin, Backstrom, Braden Holtby qui a vécu une saison difficile, Matt Niskanen qui s’est élevé au rang de meilleur défenseur des Caps en finale, de John Carlson qui ne peut débarquer au marché des joueurs autonomes sur une meilleure note, du vétéran Brooks Orpik et de la vedette qu’est déjà Evgeny Kuznetsov, les Capitals ont amorcé une célébration qui pourrait se poursuivre une journée ou deux à Las Vegas avant de mettre le cap sur Washington où les célébrations reprendront de plus belle avec leurs partisans.

 

Le défilé s’annonce grandiose.