LAVAL – Cayden Primeau en avait une bonne dans le système, on l’a perçu assez rapidement lundi soir à la Place Bell. Avant même qu’il ne commence à être réellement mis à l’épreuve, quelque part vers le milieu de la deuxième période, il se dégageait des gestes assurés du jeune gardien une sérénité qui frôlait l’arrogance.

Remarquez, tout ça n’a rien de nouveau. Voici ses statistiques fraîchement mises à jour : une moyenne de buts alloués de 1,65 et un taux d’efficacité de ,949. 

Sa plus récente performance, une ode de 31 arrêts contre la meilleure attaque de l’Association Est en saison régulière, a permis au Rocket de Laval de signer une victoire de 3-1 et de quitter vers le fief des Americans de Rochester en avance 2-0 dans la série 3-de-5 qui doit déterminer les rois de la division Nord.

Primeau n’a pas fait ça tout seul. En vérité, c’est à peine s’il a été testé dans la première moitié du match, au cours de laquelle des buts de Brandon Gignac et Louie Belpedio ont procuré au Rocket une avance qui semblait alors à l’abri de toute menace.

En deuxième période, ce même Belpedio a sauvé un but en neutralisant J.J. Peterka à l’embouchure du filet. En troisième, Gabriel Bourque et Corey Schueneman se sont couchés devant les tirs adverses comme si leur vie en dépendait. C’est le thème derrière les succès du Rocket depuis le début de ces séries : tout le monde y a mis du sien.

Cayden Primeau encore impeccable

« Mais je te dirais que Cayden, il a beaucoup de crédit à prendre dans les circonstances », a reconnu Tobie Paquette-Bisson.

« Il a réalisé d’innombrables arrêts sur des tirs qui auraient pu finir dans le fond du filet, a ajouté Belpedio. Il a complètement changé le momentum du match à lui seul. Je ne sais pas si j’ai déjà fait partie d’une aussi bonne performance d’un gardien. »

Primeau, sans jamais donner l’impression de forcer, a frappé le match de son sceau à la fin de l’engagement médian. Il a brillé deux fois juste avant que Joël Teasdale ne soit puni avec trois minutes à faire avant l’entracte, puis deux autres pendant la sentence de son coéquipier. Son arrêt sur le tir sur réception d’Arttu Ruotsalainen, magiquement servi par Peyton Krebs, demeurera l’image marquante de son chef-d’œuvre.

« Des arrêts comme ça, ça te donne de l’énergie, ça te donne le momentum », a identifié l’entraîneur Jean-François Houle.

Avant la fin de la période, Primeau a sorti un autre petit miracle de ses culottes, s'accroupissant sans laisser d'angle à Lukas Rousek laissé seul devant lui.

En troisième, il a réparé une gaffe de Belpedio, victime d’un revirement en zone centrale, en sortant une fois de plus le gant devant Ruotsalainen, le meilleur pointeur des séries.

Peu de temps après, le cercueil des Americans a finalement été cloué par Lucas Condotta. Intégré dans la formation pour pallier l’absence de Mattias Norlinder, blessé la veille, la recrue a ouvert son compte chez les professionnels en complétant un jeu de Peter Abbandonato.

Primeau a perdu son blanchissage avec 2:44 à faire en troisième période quand Mark Jankowski l’a déjoué alors que les Americans avaient rappelé leur gardien au banc à la faveur d’un joueur supplémentaire.

Mais qu'à cela ne tienne : le message du Rocket, à ce moment-là, avait déjà été passé.

Le Rocket pourrait se qualifier pour la finale de l’Association Est avec une victoire mercredi à Rochester.

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