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Nick Kyrgios à Montréal en version « motivé et discipliné »

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Nick Kyrgios aurait pu choisir de renoncer à l'Omnium Banque Nationale que personne n'aurait froncé le sourcil outre mesure.

Après tout, le joueur le plus polarisant du circuit ATP fait généralement à sa tête, et il n'a jamais été friand de disputer plusieurs tournois d'affilée.

Puis, il y a le fait qu'il roule à un train d'enfer, un peu plus d'un mois après qu'il eut accédé à sa première finale de tournoi majeur, à Wimbledon.

Tard dans la nuit de dimanche à lundi, son avion en provenance de Washington se posait à Montréal. Dans la capitale américaine, l'Australien venait de tout rafler en l'espace quelques heures, mettant la main sur le titre en double aux côtés de Jack Sock, avant de d'en faire autant en simple un peu plus tard dans la même journée.

En défaisant le Japonais Yoshihito Nishioka dans le duel ultime, Kyrgios soulevait un 7e trophée en simple dans sa carrière, et portait à 14 sa séquence de victoires, en combinant le simple et le double.

Vainqueur lors de 12 de ses 13 dernières sorties en solo – son seul impair étant une défaite des plus honorables contre le grand Novak Djokovic, à Londres – le mystérieux tennisman de 27 ans continue de fournir la preuve que lorsqu'il est dans son élément, même le top-10 mondial n'a qu'à bien se tenir.

« J'ai l'impression que la motivation est à son comble en ce moment. J'ai plusieurs raisons de vouloir connaître du succès. Si je peux inspirer les gens avec ma façon de jouer, tant mieux. C'est un des éléments qui me pousse à me dépasser. Dès les Internationaux d'Australie, j'ai décidé que je voulais avoir une bonne saison et rappeler aux gens que je suis un très bon tennisman, que je peux gagner des tournois. Maintenant, je veux simplement garder les bonnes habitudes que j'ai prises et jouer du tennis gagnant. »

Ces « bonnes habitudes » de travail, Kyrgios ne les a pas trouvées dans une boîte de céréales.

« C'est le fruit de beaucoup de travail. Ça commence avec l'état d'esprit en mettant le pied hors du lit. Je n'ai pas d'entraîneur, donc personne pour me pousser à l'entraînement. Je dois organiser mes séances moi-même, que ce soit sur les courts ou en gymnase. J'ai acquis une discipline, et je m'exerce maintenant trois à cinq heures par jour en moyenne. »
 
C'est donc un Nick Kyrgios en pleine possession de ses moyens, mais aussi fatigué de son propre aveu de la quantité d'énergie déployée à D.C., qui foulera mercredi soir le court central de l'Omnium Banque Nationale face au no 1 mondial Daniil Medvedev.

Aussi improbable puisse-t-il paraître que ce duel se passe au 2e tour, l'explication est bien simple : en raison de la décision de l'ATP de ne pas attribuer de points au classement à Wimbledon, en réponse à une mesure des organisateurs voulant que les joueurs russes soient exclus du tournoi, Kyrgios n'a pas empoché les 1000 points normalement réservés au finaliste d'un Grand Chelem.

Le méchant garnement du tennis australien a néanmoins fait un bond appréciable lundi, pointant désormais au 37e échelon, une amélioration de 26 places.

Le match que les gens voulaient

Afin de surprendre Medvedev, lui aussi victorieux pour sa reprise des activités la semaine dernière au Mexique, Kyrgios devra continuer de présenter du tennis sans bavure.

« Je suis arrivé ici à 3 h du matin, lundi, et je n'ai pas eu d'entraînement non plus. Tenant compte de ça, je suis vraiment impressionné de ma performance d'aujourd'hui. Sebastian (Baez) connaît la meilleure saison de sa carrière, il est un top-35 au monde et il est un joueur combatif, donc je savais que ce serait difficile », a observé le natif de Canberra. 

« Cela étant dit, je voulais donner aux gens ce qu'ils voulaient, c'est-à-dire un match Kyrgios-Medvedev au 2e tour. On verra bien ce que ça donnera », s'est-il empressé d'ajouter.

Bien qu'extrêmement confiant en ses habiletés, Kyrgios n'allait pas pour autant se faire des accroires. Il est le négligé face au joueur occupant le sommet de la hiérarchie mondiale, et ce même s'il a remporté deux de leurs trois confrontations (les deux premières, en 2019).

« Physiquement et mentalement, je ne suis pas aussi frais que je le voudrais. Mais il a lui aussi gagné un titre, alors il aura un peu de fatigue, du moins je l'espère. Je vais faire les choses de la bonne façon; bien m'entraîner, voir un physio, et espérer lui livrer ma meilleure opposition. Idéalement, la température sera plus chaude, de manière à ce que la balle voyage un peu plus vite qu'aujourd'hui.

« Je me vois aller sur le terrain et avoir du plaisir à donner tout ce que j'ai. Ce n'est pas un mauvais résultat de perdre contre Medvedev. C'est le dénouement qui attend la très grande majorité des gens sur cette planète. Il est une machine », a-t-il sagement rappelé.