Les équipes du Réseau du sport étudiant du Québec ont fait la razzia de victoires face aux formations des Maritimes lors du dernier week-end.

Le Rouge et Or, le Vert & Or et les Redmen ont facilement - et dans le cas de l’Université Laval ce fut avec une main dans le dos - remporté leur affrontement tandis que les Gaiters ont dû effectuer une remontée au quatrième quart face aux Huskies de Saint Mary’s.

On ne se fera pas de cachette. L’association du Sport universitaire de l’Atlantique (SUA) est la division la moins relevée au Canada. Au cours des cinq dernières années, les équipes du RSEQ montrent un dossier de 16 victoires contre 4 revers face à ses rivaux de l’Est du pays. Sans l’utilisation d’un joueur inadmissible par Concordia en 2012, cette fiche serait à 17-3.

Encore une fois, vous me direz que cette association n’a pas vraiment eu d’équipes qui pouvaient aspirer aux grands honneurs depuis les bonnes années des Huskies sous la gouverne de Blake Nill. C’est bien vrai! Mais les formations du Québec ont remporté leurs 16 victoires par un écart moyen de 27,4 points. C’est presque quatre touchés, ce n’est pas rien.

Ma réflexion en ce jeudi d'automne est bien simple : est-ce que ces matchs entre le Québec et les Maritimes valent encore la peine d’être joués? Peut-être pour les formations plus jeunes comme celle de l’Université McGill qui a gagné beaucoup de confiance avec un gain de 45-15 face à Acadia, notamment avec la meilleure performance de l’attaque au sol depuis deux ans.

Mais pour le Rouge et Or, je ne pense pas qu’une victoire de 64-0 face aux X-Men de St Francis Xavier soit très éducative pour les joueurs de Glen Constantin. Je suis certain que l’entraîneur-chef des Lavallois préfèrerait avoir un affrontement de plus contre les Carabins ou le Vert & Or, un niveau de compétition qui ressemble à celui d’une demi-finale canadienne.

Et parlant des demi-finales canadiennes, je mettrais tout de suite un petit 2$ sur l’équipe de l’Ouest qui visitera les Maritimes pour la Coupe Uteck. Il y a donc de très bonnes chances de revoir encore une fois les Dinos de Calgary à Québec pour la Coupe Vanier, eux qui ont été des trois premières éditions présentées au PEPS.

Bref, je crois qu’il est temps que le RSEQ revoit son partenariat avec le SUA pour ce calendrier croisé. La solution la plus simple, ce serait que les deux dernières équipes au classement de la saison précédente affrontent deux équipes des Maritimes lors de la campagne suivante. En 2015, on aurait donc eu McGill et Bishop’s face à deux formations de l’Est du pays. Ce serait plus logique puisque Bishop’s et Saint Mary’s se sont livré un bon duel.

Les quatre équipes restantes croiseraient le fer entre elles au Québec. Cette saison, ç’aurait donné un troisième affrontement entre deux des trois universités francophones.

La vraie solution, c’est le calendrier national. Mais là, on embarque dans un tout autre sujet en raison des coûts de voyagement et de la complexité au niveau du calendrier. Pour le spectacle et le niveau de compétition, ce serait tout simplement la meilleure option tant pour les partisans que pour les joueurs.

Le Sport interuniversitaire canadien (SIC) a un nouveau parton en Graham Brown et ce dernier veut élever le statut du sport universitaire au Canada. Il n’a pas peur de parler d’argent et de visibilité alors il sera intéressant de voir comment le dossier du calendrier national évoluera sous sa gouverne.

Grâce aux entraîneurs

On le répète depuis longtemps, mais si le Québec est aujourd’hui une puissance au football, c’est grâce au travail des entraîneurs, que ce soit au niveau universitaire, collégial ou juvénile.

Je ne veux ici rien enlever aux entraîneurs des autres provinces. Ils sont tout aussi dédiés que ceux du Québec et il y a de bonnes têtes de football partout au Canada.

Au niveau universitaire, pas besoin de chercher bien loin alors que les trois derniers vainqueurs de la Coupe Vanier sont des équipes d’ici. Chez les moins de 18 ans, le Québec a remporté quatre des cinq dernières éditions de la Coupe Canada.

Mickey Donovan en est qu'à sa deuxième saison à la barre des Stingers, mais il démontre ses qualités d'instructeur. Il a un jeune - très jeune même - groupe sous la main avec l’Université Concordia. Depuis la défaite de 37-0 face au Vert & Or en lever de rideau, les frères Donovan - Pat, l’aîné de Mickey est le coordonnateur défensif - ont fait progresser cette équipe comme peu de gens s’en attendaient.

On en a eu la preuve samedi dernier. Les Stingers ont tenu leur bout face aux Carabins. L’équipe avait été bien préparée par ses entraîneurs et le plan de match a été exécuté à la lettre... jusqu’au quatrième quart.

Si ce n’était pas de l’erreur du retourneur recrue Justin Julien alors que c’était 27-21 pour les Bleus, qui sait quel aurait été l’issue de la rencontre. Il faut par contre mettre un petit bémol puisque l’indiscipline des Bleus a grandement facilité la tâche de l’attaque de Concordia.

Néanmoins, inscrire 28 points contre les champions en titre de la Coupe Vanier, c’est un exploit remarquable. Il fallait remonter au premier match de la saison 2014 face au Rouge et Or pour voir les Bleus accordés autant de points. Les Stingers avaient bien établi les faiblesses de l’UdeM et ils ont exploité à merveille les forces du receveur Daniel Skube et du porteur de ballon Jean-Guy Rimpel.

Le résultat est allé en faveur des Carabins et Danny Maciocia avait les mots justes pour expliquer ce triomphe : « une équipe championne trouve toujours un moyen de l’emporter ». Et c’est exactement ce qui s’est produit avec les deux gros revirements provoqués par les unités spéciales au cours du dernier quart.

Cette performance des Stingers est un bon présage pour l’avenir de l’équipe. Si les joueurs continuent leur cheminement et que les Donovan concoctent d’aussi bons plans de match, les Stingers regagneront leur statut de prétendant à la Coupe Dunsmore comme au milieu des années 2000.

Mickey Donovan et ses ouailles seront à l’Université Laval dimanche. Le Rouge et Or avait varlopé les Stingers en demi-finale québécoise l’an dernier. Connaissant Mickey, il va motiver ses troupes pour ne pas que ça se reproduise. Mais le Rouge et Or est une machine bien huilée cette saison.

Le virage se fait aussi à McGill avec Ronald Hilaire, Benoit Groulx et Sébastien Lévesque. Les joueurs des Redmen sont de plus en plus à l’aise dans les systèmes de leurs entraîneurs. Une victoire par 30 points à domicile pour revenir à un dossier de ,500 est très bonne pour leur moral. Voyons maintenant comment les Redmen feront d’ici la fin de l’année contre Bishop’s, Sherbrooke, Concordia et Laval pour voir si la progression se poursuivra.

Du gros football ailleurs au Canada

Même si le Québec demeure la division canadienne la plus compétitive, deux équipes sont en train de piétiner tout sur leur passage dans le reste du Canada.

Je vous parlais plus haut des Dinos. Ils occupent le premier rang du classement national devant le Rouge et Or et ils n’ont pas volé leur place. Ils n’ont eu qu’un match serré où Andrew Buckley, qui sera encore une fois dans les discussions pour le trophée Hec Crighton, a orchestré une remontée pour permettre à Calgary de vaincre les Bisons du Manitoba.

Au cours de leurs deux dernières rencontres, ils ont marqué 80 et 72 points. Et leur porteur de ballon partant, le vétéran Mercer Timmis, n’a joué qu’une demie. C’est presque une formalité que cette équipe, dont plusieurs joueurs de l’édition 2013 sont encore présents, sera de la Coupe Vanier le 28 novembre prochain.

Les Mustangs de Western font la pluie et le beau temps en Ontario. Ils ont inscrit 70 points ou plus à trois reprises en cinq matchs. Le quart-arrière Will Finch connait une excellente saison et pour le moment, il demeure en santé ce qui a été le problème au cours des deux dernières années.

Ils ont une défensive redoutable également. Ce qui pourrait toutefois rattraper Western, c’est leur calendrier favorable. Les Mustangs n’affrontent pas Guelph cette année, l’autre formation actuellement invaincue en Ontario. Avant les éliminatoires, ils auront un bon match pour se préparer à la « vraie saison » avec un duel contre McMaster.

Ce sera l’Ontario qui accueillera le Québec lors de la Coupe Mitchell et ce sera en soi une finale. La défense du gagnant de la Coupe Dunsmore devra être prête parce que ce soit Western, Guelph ou même McMaster, l’adversaire sera une puissance en attaque.

Résultats de la semaine 4

Acadia 15 – McGill 45
Sherbrooke 31 – Mount Allison 7
Bishop’s 23 – Saint Mary’s 17
Montréal 41 – Concordia 29
St Fx 0 – Laval 64

Mes étoiles de la semaine 

Attaque --> Trenton Miller (Stingers) : 34-en-48, 334 verges, 4 passes de touché, 1 interception. Avant tout, je dois donner une mention honorable à Christopher Amoah du Rouge et Or pour ses 181 verges au sol avec trois majeurs. Mais l’adversaire était peu coriace. Miller a été sensationnel pour un quart qui n’en est qu’à son 4e match de football universitaire canadien. Ses passes étaient précises même s’il devait parfois aller à sa deuxième ou troisième lecture. En plus, il a effectué quatre dégagements pour 36,5 verges en moyenne.

Défense --> Charles-William Tremblay (Redmen) : 6,5 plaqués, dont un sac, un échappé provoqué et une passe rabattue. Celui utilisé comme maraudeur face à Acadia a connu un excellent match. Hilaire l’a utilisé de toutes les manières possibles.

Unités spéciales --> Félix Ménard-Brière (Carabins) : 7 dégagements pour une moyenne de 43 verges, un échappé recouvré. Comment ne pas lui donner cet honneur après qu’il ait récupéré son propre dégagement à la ligne de 2 des Stingers. Un jeu qu’on voit très rarement!

Affrontements de la semaine 5

Samedi : McGill à Bishop’s, Montréal à Sherbrooke

Dimanche : Concordia à Laval

Photo de la semaine :

La photo de la semaine, je vous la présente une semaine en retard. Elle provient de la semaine 3. Lors de la Classique Shrine entre les Stingers et les Redmen, la photographe de l’Université Concordia, Brianna Thicke, a capté avec sa lentille ce beau moment après la rencontre.

Sam NarkajLe plaqueur défensif Sam Narkaj, qui a reçu le prix Ted Elsby pour le joueur de ligne défensive par excellence du match chez les Stingers, est félicité par le roi de la Classique Shrine, le jeune Alessandro Capone. Derrière on y voit la reine, Erika-Joannie Gagnon.

Il s’agissait de la 29e édition de la Classique Shrine. Les 28 premières campagnes de financement ont amassé 916 000 $ pour l’Hôpital de Montréal Shriners pour enfants. Le slogan du match était « Les jambes fortes courent pour que les jambes plus faibles puissent marcher ».