SHERBROOKE – Si l’origine du nom des Alouettes de Montréal provient d’un escadron de l’aviation royale canadienne, on pourrait respectivement comparer deux des nouveaux receveurs de l’organisation, Nik Lewis et Fred Stamps, à un char d’assaut et un avion furtif.

Le physique de Lewis s’avère si étonnant que les partisans les moins aguerris du football canadien pourraient croire à une erreur quand ils jettent un coup d’œil à la formation remodelée des Alouettes. En effet, Lewis est classé selon un gabarit de cinq pieds dix pouces pour 240 livres !

Sa charpente ne ressemble en rien à celle d’un receveur au point que certains spectateurs présents à l’ouverture du camp d’entraînement à l’Université Bishop’s étaient surpris de découvrir un athlète de cette stature à cette position basée sur la vitesse et l’agilité.

C’est simple, Bear Woods s’avère l’unique secondeur des Alouettes qui fait grimper le pèse-personne de quelques livres de plus que Lewis. Aussi fou que ça puisse paraître, l’ancien des Stampeders de Calgary ne concède que 10 livres aux trois ailiers défensifs John Bowman, D.J. Roberts et Aaron Lavarias.

« Comme je lui ai dit quand on lui a fait signer son contrat, il n’y a personne d’autre comme toi ! », a lancé Jim Popp qui est bien placé pour y aller de ce verdict puisqu'il a épié presque tous les athlètes pouvant aspirer au circuit canadien.

Ainsi, n’allez surtout pas croire que le vétéran de 11 saisons dans la LCF est arrivé au bout du rouleau et qu’il ne peut plus aider les Alouettes. Bien au contraire, Lewis maintient ce poids depuis quelques années et il continue de causer des ennuis aux défenses adverses.

« C’est frustrant de jouer contre lui. C’est un compétiteur féroce et les adversaires n’aiment pas le plaquer et la mission n’est pas évidente quand ils essaient. En plus, il constitue un redoutable allié pour effectuer des blocs », a continué Popp à propos de celui qui a « écrasé » une multitude d’opposants au fil des ans.

En tant que joueur de ligne offensive, Luc Brodeur-Jourdain représente un intervenant de choix pour apprécier la contribution du petit mastodonte.

« C’est vraiment impressionnant ! », a-t-il convenu avec épatement.

Nik Lewis à l'entraînement

« Ayoye ! Quand il touche à un demi défensif, il se crée son espace assez rapidement. En plus, il peut venir nous aider sur des blocs au sol. Il a toujours, toujours, toujours été physique. Depuis aussi longtemps que j’ai été dans la LCF, je l’ai vu faire mal à certaines défenses et se moquer de certains plaqués. C’est une belle addition pour nous », a décrit Brodeur-Jourdain en rappelant que les nouvelles règles venant limiter le travail des demis défensifs favorisera des joueurs comme Lewis.

Ce n’est pas tout, le nouveau rouleau compresseur des Alouettes détend l’atmosphère et il a déjà gagné ses coéquipiers d’adoption après un séjour de 11 saisons à Calgary.

« Il a aussi toute une personnalité et c’est vraiment agréable de le côtoyer », a ajouté le Québécois Samuel Giguère qui représente une autre arme dangereuse acquise par Montréal.

Encore très agile à 33 ans

Tout comme Lewis, Stamps a démontré une grande fidélité durant sa carrière en étant associé aux Eskimos d’Edmonton depuis ses premiers pas dans la LCF en 2007. À la suite de huit campagnes dans l’uniforme vert et or, il n’a pas tardé à se sentir à l’aise dans les couleurs des Alouettes.

« Je l’admets, c’était un peu étrange la première fois pendant le mini-camp en Floride, mais je me sens très bien maintenant. Je suis excité de jouer pour les Alouettes. J’ai été très bien reçu et je n’ai que du positif à dire sur l’organisation. J’ai hâte de contribuer en restant fidèle à ma réputation », a indiqué, avec le sourire, Stamps qui a franchi le plateau des 1000 verges à cinq occasions sur huit saisons.

Au fil du temps, l’habile receveur originaire de La Nouvelle-Orléans a souvent fait mal aux Alouettes affichant une moyenne supérieure à 82 verges lors de ses 10 derniers affrontements contre Montréal.

Dès sa première journée au camp d’entraînement, Stamps a pu prouver aux spectateurs qu’il n’avait rien perdu de ses aptitudes. Celui qui porte le numéro un a esquivé une multitude de plaqués et plusieurs recrues ont appris à jouer de prudence contre lui. Le constat atteignait donc l’unanimité chez ses nouveaux partenaires.Fred Stamps

« Je l’avais vu en Floride, il a la hargne et le feu sacré de prouver qu’il n’est pas un joueur fini même s’il est vieillissant. C’est beau de voir ça, c’est un vétéran qui pourrait dire qu’il n’a plus rien à prouver, mais il cherche encore à le faire. Je pense qu’on va être bien armé avec lui », a exprimé Brodeur-Jourdain.

« Je suis vraiment content de ne plus le voir en vert et or. Quand tu vois un athlète dans une autre équipe, tu te demandes parfois s’il est aussi bon que tu sembles percevoir. Il continue de montrer pourquoi il est un excellent receveur », a dit Coach Higgins en vantant les qualités de meneur de celui qui a appartenu aux 49ers, aux Jaguars et aux Ravens avant de s’établir au Canada.

Avec la perte d’un membre de la qualité de Duron Carter, la bande de S.J. Green accueille avec plaisir ces deux nouvelles menaces offensives. Ceci dit, personne n’hésite à admettre que c’est particulier de retrouver Lewis et Stamps dans cette organisation.

« C’est vrai que c’est étrange, mais dans le bon sens », a conclu Jim Popp qui se régale de voir les vétérans de son club se taquiner sur les résultats du passé maintenant qu’ils sont réunis à Montréal.