Avant que Carl Froch n’affronte et ne batte Lucian Bute en mai 2012 à Nottingham en Angleterre, le Royaume-Uni ne comptait qu’un seul « vrai » champion du monde.

Nathan Cleverly détenait la ceinture des poids mi-lourds du WBO, tandis que Brian Magee et Ricky Burns possédaient des titres intérimaires chez les super-moyens et les légers.

En l’espace de quatre ans et demi seulement, ce nombre est passé à 13 et le Royaume-Uni est aujourd’hui le pays qui totalise le plus de champions, un de plus que les États-Unis (12).

Au cœur de cette explosion, Carl Frampton est sans l’ombre d’un doute celui qui s’est le plus distingué cette année, et c’est pourquoi il est le boxeur de l’année en 2016, selon le RDS.ca.

Champion des super-coqs de l’IBF depuis septembre 2014, Frampton a ajouté la ceinture de la WBA en février, puis est passé chez les plumes où il est devenu champion de la WBA en juillet.

Frampton est maintenant considéré comme le dixième meilleur boxeur « livre pour livre » de la planète et il est d’ailleurs le seul boxeur britannique à faire partie de ce prestigieux palmarès.

Le Nord-Irlandais avait commencé son année en force en battant Scott Quigg par décision partagée des juges après avoir fracturé la joue de son adversaire au quatrième round.

Devant l’absence de rivaux qui souhaitaient se mesurer à lui, Frampton s’est attaqué à Santa Cruz à Brooklyn. Dans l’un des meilleurs combats qui ont été présentés cette année, « The Jackal » s’est imposé par décision majoritaire. Le 11e round a notamment été une guerre sans merci.

Pour le plus grand bonheur des amateurs, les deux boxeurs se retrouveront le 28 janvier prochain dans un lieu tout désigné dans les circonstances : le MGM Grand de Las Vegas.

Autres candidats au titre de boxeur de l’année

Saul « Canelo » Alvarez : Devenu champion des moyens du WBC à la suite de sa victoire sur Miguel Cotto par décision unanime en novembre 2015, Alvarez a effectué la première défense de son titre contre l’ancien champion unifié des super-légers Amir Khan en mai à Las Vegas.

Même si le combat était disputé à une limite négociée de 155 livres, la quasi-totalité des amateurs s’attendait à ce que Khan et son menton de porcelaine se fassent massacrer. Le Britannique a tenu son bout pendant deux rounds avant d’être mis knock-out au sixième.

Après ce combat, « Canelo » a abandonné sa ceinture pour éviter d’affronter le champion Gennady Golovkin et s’est tourné vers Liam Smith à qui il a passé le knock-out au neuvième round pour s’emparer du titre des super-mi-moyens de la WBO en septembre à Arlington au Texas. Ses irréductibles partisans continuent d’acheter, alors pourquoi le blâmer d’agir ainsi?

Terence Crawford : Après avoir réussi son passage chez les super-légers en devenant champion de la WBO l’année dernière, Crawford a poursuivi sur sa lancée en 2016 en démolissant Henry Lundy lors de la deuxième défense de son titre présentée en février au Madison Square Garden.

Il a ensuite ajouté la ceinture du WBC à sa taille en battant facilement Viktor Postol par décision unanime, confirmant hors de doute qu’il faisait partie des meilleurs boxeurs « livre pour livre » de la planète. Présenté à la télévision à la carte, le duel n’a toutefois généré que 55 000 ventes.

Pour terminer l’année, Crawford a servi une correction à John Molina fils avant de s’imposer par arrêt de l’arbitre au huitième round en décembre à Omaha au Nebraska. Molina avait gagné en crédibilité en surprenant Ruslan Provodnikov par décision unanime plus tôt en juin. Crawford a ensuite été condamné à 90 jours de prison pour avoir refusé de payer un garagiste d’Omaha.

Gennady Golovkin : Les années se suivent et se ressemblent pour Golovkin. Le champion unifié des moyens continue d’enchaîner les victoires avant la limite, mais personne ne se bouscule au portillon pour l’affronter. Heureusement, « GGG » est actif et gagne évidemment en popularité.

En avril à Los Angeles, il a passé le knock-out à Dominic Wade au deuxième round en l’envoyant trois fois au plancher, puis en septembre, il s’est rendu à Londres pour défier le champion des mi-moyens de l’IBF Kell Brook et l’a emporté par arrêt de l’arbitre au cinquième assaut. Fait intéressant, Golovkin ne menait sur aucune des cartes des trois juges (38-38, 38-38 et 37-39).

Le Kazakh affrontera le champion « régulier » de la WBA Daniel Jacobs le 18 mars au Madison Square Garden et il prévoit ensuite remonter deux autres fois dans l’arène en 2017. Un premier titre de boxeur sera-t-il enfin à sa portée? Si l’opposition y est, ce n’est pas impossible.

Roman Gonzalez : Considéré comme le meilleur boxeur « livre pour livre » de la planète depuis la retraite de Floyd Mayweather fils, Gonzalez a encore une fois connu une année extraordinaire en gagnant les deux combats qu’il a disputés, dont un candidat au titre de combat de l’année.

« Chocolatito » d’abord défendu son titre des mouches du WBC pour la quatrième fois en battant McWilliams Arroyo par décision unanime en avril à Los Angeles, puis est passé chez les super-mouches pour affronter le champion du WBC Carlos Cuadras en septembre à Los Angeles.

Pour la première fois depuis des lunes, Gonzalez a dû travailler d’arrache-pied avant de l’emporter difficilement par décision unanime, Cuadras réussissant notamment à faire énormément de dommage aux deux yeux de « Chocolatito » aux sixième et neuvième rounds.

Vasyl Lomachenko : Après devenu champion du monde à son troisième combat seulement, Lomachenko est passé chez les super-plumes cette année et n’a eu aucun mal à mettre la main sur un titre dans une deuxième catégorie en passant le knock-out à Roman Martinez en juin.

Lomachenko a enflammé les amateurs présents au Madison Square Garden en assommant Martinez à l’aide d’un uppercut de la gauche et d’un crochet de la droite au cinquième round.

Lomachenko s’est ensuite mesuré à Nicholas Walters en novembre à Las Vegas, forçant l’ancien champion des plumes de la WBA à abandonner après le septième round. Walters a jeté l’éponge après avoir jugé qu’il était stupide de revenir à la suite des nombreux coups qu’il avait reçus.

Manny Pacquiao : Un peu petit moins d’un an après s’être incliné par décision unanime devant Floyd Mayweather fils dans ce qui s’est avéré le combat le plus lucratif de l’histoire, Pacquiao est remonté deux fois dans le ring cette année pour ce qui devrait être son dernier tour de piste.

Pacquaio a retrouvé Timothey Bradley fils pour la troisième fois en avril à Las Vegas, l’emportant facilement par décision unanime après avoir envoyé son adversaire deux fois au plancher. « Pac Man » est ensuite redevenu champion des mi-moyens de la WBO en battant Jessie Vargas par décision unanime en novembre à Las Vegas, un combat auquel HBO n’a même pas été associé.

Même s’il est officieusement retraité, le promoteur Bob Arum s’attend à ce que Pacquiao se laisse tenter par un autre en juin. Un affrontement contre le champion unifié des super-légers Terence Crawford a été évoqué, mais la décision finale reviendra au légendaire Philippin.

Josh Smith fils : Avant le début de l’année, à peu près personne ne connaissait Smith, un boxeur qui se battait la plupart du temps dans des galas de petite envergure présentés dans la région de New York. Hormis une victoire sur Will Rosinsky, son tableau de chasse n’impressionnait guère.

Après une victoire sur Fabiano Pena en avril, il s’est retrouvé devant Andrzej Fonfara en juin à Chicago, un combat qui devait permettre au Polonais de garder la forme en attendant que l’occasion d’affronter le champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson se représente.

Mais coup de théâtre, Smith bat Fonfara par arrêt de l’arbitre au premier round et est ensuite choisi par Bernard Hopkins pour le dernier combat qu’il doit disputer en décembre à Los Angeles. Encore une fois, Smith profite de la chance qui s’offre à lui en passant le knock-out à Hopkins au huitième round, chose qui n’était jamais arrivée à la légende vivante auparavant.

Andre Ward : Après avoir effectué un retour à la compétition en 2015 à la suite d’une absence d’un an et demi, Ward poursuit son adaptation chez les mi-lourds en début d’année en battant d’abord Sullivan Barrera en mars et Alexander Brand en août par décision unanime à Oakland.

Il s’attaque ensuite au champion unifié Sergey Kovalev en novembre à Las Vegas dans le combat le plus attendu de l’année. Considéré comme l’un des meilleurs techniciens au monde, Ward fait connaissance avec la force de frappe de Kovalev en étant envoyé au tapis au deuxième round.

Mais Ward finit par s’ajuster et arrache une victoire extrêmement controversée par décision unanime. Plusieurs pensent évidemment que c’est plutôt Kovalev qui l’a emporté et il y a fort à parier que les deux boxeurs se retrouveront pour une autre rencontre au sommet en 2017.​