Depuis dimanche, il a beaucoup été question de la succession de Marc Bergevin au poste de directeur général du Canadien. Celui qui deviendra le partenaire de Jeff Gorton aura entre autres la tâche de trouver un successeur à Trevor Timmins au poste de recruteur-chef de l’équipe.

 

Si Geoff Molson a déjà dit que le prochain DG devra être bilingue, je suis de ceux qui croient que cette même prémisse devrait s’appliquer pour le successeur de Timmins.

 

Il y a plusieurs bons recruteurs au Québec qui travaillent depuis plusieurs années pour d’autres formations de la LNH et qui sont peut-être mûrs pour une promotion comme recruteur-chef. À mon sens il est impératif que le prochain patron du recrutement soit bien au fait de ce que représente le Canadien de Montréal au Québec et quoi de mieux qu’un candidat de chez nous pour comprendre cette réalité importante.  

 

Je ne suis pas certain que les partisans des Predators de Nashville ou des Coyotes de l’Arizona savent exactement qui est le décideur au niveau du recrutement de leur formation, mais à Montréal et au Québec cette personne est très importante et elle fait partie du quotidien des discussions hockey, des médias et ses moindres décisions sont analysées et suranalysées.

 

Enfin, il est, selon moi, impératif que le prochain « Trevor Timmins », en plus d’être un excellent évaluateur de talent, soit bien au fait de tout ce qui se passe dans la LHJMQ et qu’il ait ses entrées avec chacune des 18 formations du circuit Courteau. C’est un « must ».

 

Si on décide de regarder à l’interne, Serge Boisvert et Donald Audette sont déjà à l’emploi du Canadien. Même si on les voit aux quatre coins des amphithéâtres de la LHJMQ, on n’a jamais senti que l’ancienne direction leur faisait confiance. Certes, la séance de sélection de 2021 a vu quatre joueurs de la LHJMQ être sélectionnés, mais disons que sous le règne de Marc Bergevin, ni Boisvert ou Audette n’ont eu la chance de réclamer un joueur de leur territoire dans les quatre premières rondes entre 2014 et 2020.

 

Serge Boisvert, qui en est à sa 12e année au recrutement avec le CH, aimerait bien avoir la chance de devenir le patron. Âgé de 62 ans, il connaît le tabac et il est bien au fait du marché québécois.

 

Si on décide de regarder ailleurs dans la LNH, plusieurs candidats pourraient devenir très intéressants si on décide de confier le mandat à un gars de chez nous. Daniel Doré sera sûrement sur la liste de Jeff Gorton. Ancien choix de première ronde des Nordiques, l’homme de 51 ans a côtoyé le nouveau VP du Canadien autant chez les Bruins que les Rangers. Il est recruteur à temps plein depuis 1996-1997 (11 ans avec les Bruins et 15 ans avec les Rangers). Doré est entre autres responsable de la sélection de Patrice Bergeron par les Bruins en 2003, un des choix les plus judicieux dans la LHJMQ ces 20 dernières années.

 

Jean-Philippe Glaude des Predators de Nashville est assurément un jeune recruteur que le prochain DG du CH devrait avoir à l’œil. Âgé de 40 ans, cet ancien défenseur des Voltigeurs de Drummondville et des Patriotes de l’UQTR parcourt les amphithéâtres de la LHJMQ pour les Preds depuis la saison 2013-2014. Il est entre autres à l’origine des sélections de Samuel Girard et d’Alexandre Carrier.

 

On peut aussi penser à Jérôme Mesonero, 49 ans, qui, après avoir été directeur du recrutement chez les Saguenéens de Chicoutimi pendant 3 ans et directeur général des Tigres de Victoriaville pendant 9 ans, en est à une 8e saison comme recruteur à temps plein avec l’Avalanche du Colorado. C’est assurément ce qu’on appelle bien connaître le marché.

 

Stéphane Pilotte, 55 ans, des Ducks d’Anaheim, a un peu le même parcours que Mésonero, ayant été directeur des opérations hockey chez les Foreurs de Val-d’Or. Il est recruteur depuis plus de 30 ans pour plusieurs formations de la LHJMQ et travaille aux côtés de Martin Madden Jr pour le compte d’Anaheim depuis la saison 2012-2013. Si Madden devait devenir le prochain DG, Pilotte sera sûrement considéré. Pilotte avait comme mentor le regretté Claude Ruel.

 

On peut aussi ajouter les candidatures d’Alexandre Rouleau, ancien DG des Foreurs. Il est à l’emploi des Blackhawks de Chicago depuis 6 ans. Rouleau est un des plus jeunes parmi les Québécois (38 ans), mais il a quand même beaucoup de vécu comme joueur dans la LHJMQ et en Europe, et aussi comme dirigeant.

 

Le vétéran Luc Gauthier (57 ans) des Penguins de Pittsburgh peut assurément faire partie de la conversation. Gauthier a joué dans le club-école du Canadien au tournant des années 90 et il est recruteur à temps plein dans la LNH depuis la saison 2002-2003.  

 

« L’effacé » Michel Picard fait aussi du bon travail avec les Blues de St. Louis depuis une douzaine d’années. Sans oublier les Alain Bissonnette (Boston), Raphaël Pouliot (Las Vegas), Mario Saraceno (Islanders de New York), Réal Paiement (Toronto), Christian Deblois (Ottawa), Martin Gendron (Philadelphie), Yannick Lemay (Winnipeg), Martin Pouliot ou Alan Haworth (Washington).

 

Plusieurs vétérans complètent la confrérie comme Michel Boucher, Pierre Mondou, Gilles Côté, mais je doute que le CH souhaite aller dans cette direction. On parle d’excellents hommes de hockey qui sont toutefois en fin de carrière ou qui, comme dans le cas de Mondou et Boucher, ont déjà fait partie de l’organisation.

 

Je ne sais quelle direction prendront Gorton et le prochain DG du Canadien, mais il me semble qu’il y a assez de bons hommes d’expérience au Québec pour que l’éventuel successeur de Timmins ne soit pas un Ontarien ou un Américain...