Décimés par les blessures, les infections à la Covid-19 qui se sont multipliées au cours des dernières semaines et les défaites qui s’accumulent, le Canadien pourra maintenant profiter d’une trêve de 12 jours.

Cette trêve sera marquée par un arrêt total de toute activité du Tricolore et de son club-école de Laval jusqu’au 6 janvier afin de freiner la propagation de la Covid au sein du vestiaire.

Avec l’ajout samedi des noms d’Alexander Romanov et de Jake Evans, le Canadien compte 16 joueurs – Jake Allen, Brandon Baddock, Paul Byron, Ben Chiarot, Laurent Dauphin, Louie Delpedio, Joel Edmundson, Gianni Fairbrother, Mike Hoffman, Artturi Lehkonen, Jeff Petry, Cayden Primeau, Tyler Toffoli et Chris Wideman sont les autres – non disponibles en raison de retraits préventifs découlant de résultats positifs à la Covid-19.

La pause de 12 jours permettra à tous ces joueurs de compléter leur période d’isolement de 10 jours avant d’avoir le droit de réintégrer l’équipe. La pause complète d’ici le 6 janvier permettra de mousser les chances qu’aucun autre joueur ne soit infecté.

Cette période permettra aussi aux blessés de poursuivre leur convalescence et de se rapprocher d’un retour au jeu sans rater de matchs additionnels. Ou le moins possible.

Avec les reports des quatre prochains matchs qui devaient être disputés au Centre Bell – le 4 contre Washington, le 6 contre Toronto, le 8 contre Buffalo et le 10 contre Columbus, le Tricolore disputera sa prochaine rencontre le 12 janvier seulement alors qu’il se rendra à Boston.

Cette rencontre devait initialement avoir lieu au Centre Bell, mais le CH et tous les clubs canadiens tentent de repousser leurs matchs à domicile des premières semaines de janvier afin d’éviter les conséquences négatives des mesures sanitaires les obligeant à jouer à huis clos ou devant des foules réduites.

Entrevues dès mercredi

Cette trêve de hockey permettra surtout à la haute de direction du Tricolore de se consacrer au processus final de sélection du prochain directeur général de l’équipe. Ou de la prochaine directrice générale puisque l’agente de joueurs et joueuses Émilie Castonguay et l’ex entraîneur-cheffe de l’équipe nationale féminine Danielle Sauvageau sont aussi sur les rangs.

Le propriétaire du Canadien Geoff Molson et les trois autres membres du comité de sélection – le vice-président aux opérations hockey Jeff Gorton, l’un des copropriétaires du Tricolore Michael Andlauer et l’ancienne gloire du Tricolore Bob Gainey qui a été embauché à titre de conseiller spécial – amorceront leurs rencontres mercredi.

Au moins huit candidats et candidates seront rencontrés dans le cadre de réunions qui se dérouleront de manière virtuelle en raison des contraintes sanitaires actuelles.

Des rencontres que le Canadien ne peut reporter puisque trois autres organisations – les Blackhawks de Chicago, les Ducks d’Anahiem et les Canucks de Vancouver – sont elles aussi en quête d’un directeur général. Le processus serait d’ailleurs déjà amorcé à Chicago où pourrait se retrouver un candidat du Tricolore si les Hawks se montrent plus rapides dans leur processus de sélection.

Les noms de Patrick Roy, Mathieu Darche, Marc Denis, Daniel Brière, Kent Hughes, Stéphane Quintal, Émilie Castonguay et Danielle Sauvageau figurent sur cette liste.

Quelles sont leurs chances? Difficile à dire.

Patrick Roy

Âgé de 56 ans, Patrick Roy occupe certainement la première place dans la faveur populaire. L’ancien gardien qui a donné les deux dernières coupes Stanley au Tricolore (1986 et 1993) avant d’en soulever deux autres au Colorado a clairement indiqué avoir l’intention de remplir ce rôle.

Patrick Roy a une très forte réputation et une plus forte personnalité encore. Ses grandes qualités sont également les défauts les plus costauds que traîne Roy qui pourrait effrayer les membres du comité de sélection dans leur quête de trouver un «complice» à Jeff Gorton.

Mathieu Darche

À 45 ans, Mathieu Darche, comme Marc Denis et Daniel Brière (44 ans chacun), offre le profil de la jeune garde montante qui pourrait justement établir une complicité avec Jeff Gorton.

Darche a déjà une complicité avec le propriétaire du Tricolore Geoff Molson. L’expérience acquise au cours des deux dernières saisons avec le Lightning de Tampa Bay représente son meilleur atout à proposer dans le cadre de son entrevue. Il pourrait faire miroiter au comité de sélection toutes les informations acquises en matière de recrutement, de développement et de mouvement de personnel dans le cadre des deux saisons qui se sont soldées par des conquêtes de la coupe Stanley.

Marc Denis

À titre d’analyste des matchs du Canadien, Marc Denis est, de tous les candidats en lice, celui qui connaît le mieux l’équipe actuelle. Celui qui a le plus de données pour comprendre et expliquer les bonnes, les moins bonnes et les terribles séquences du Tricolore au fil des dernières années.

Bien qu’il soit, comme tous les autres candidats, inexpérimenté en matière de direction générale dans la LNH, Marc Denis donne les grandes lignes de la gestion des Saguenéens de Chicoutimi dont il est l’un des propriétaires.

Daniel Brière

Gatinois qui a connu ses années de gloire dans la LNH avec les Sabres de Buffalo et des Flyers de Philadelphie, Daniel Brière s’affiche comme négligé dans la course.

Il apprend le travail de direction générale au sein de l’organisation des Flyers alors qu’il assume une part des responsabilités de la gestion du club-école à Lehigh Valley.

Stéphane Quintal

Membre du bureau de la sécurité des joueurs de la LNH depuis 10 ans, bureau dont il a été le directeur après Brendan Shanahan et avant George Parros, Stéphane Quintal est le candidat qui compte le plus d’expérience dans le giron de la Ligue.

Un atout?

Certainement quand on considère le fait qu’il côtoie depuis toutes ses années les dirigeants de la LNH et les directeurs généraux qui pourraient devenir ses adversaires s’il devait obtenir le job.

Âgé de 55 ans, Quintal a souvent été associé à des postes de présidence autour de la LNH, mais rarement à titre de directeur général. Le fait que Jeff Gorton soit un gourou du recrutement – une lacune au curriculum de Quintal – permet à l’ancien défenseur comptant plus de 1000 matchs dans la LNH dont 700 avec le Canadien, de se présenter comme un bon complément au vice-président des opérations.

Kent Hughes

Agent de joueurs qui comptent dans ses rangs le Québécois Patrice Bergeron entre autres vedettes et qui supervisé la carrière de Vincent Lecavalier dans la LNH, Kent Hughes offre lui aussi une solide candidature.

Québécois ayant grandi dans le West Island, Hughes est installé dans la région de Boston depuis des années. C’est là qu’il a développé des liens avec Jeff Gorton dont il pourrait être le candidat vedette.

Ces liens déjà établis avec le VP du Canadien doivent être pris en considération. Tout comme son bilinguisme – selon plusieurs sources, il pourrait facilement retrouver sa facilité en français malgré son long séjour aux USA – qui est un critère essentiel établi par le propriétaire du Canadien.

Danielle Sauvageau

Danielle Sauvageau est la grande dame du hockey féminin au Canada. Elle a conduit l’équipe nationale aux grands honneurs autant en Championnats du monde qu’aux Jeux olympiques.

Elle a aussi été entraîneuse adjointe dans la LHJMQ.

Peut-elle assumer un rôle de DG dans la Ligue nationale? Sans doute. Est-elle prête à faire ce saut important? Ça reste à démontrer. Cela dit, la présence de Mme Sauvageau dans ce processus de sélection attribuable au congédiement de Marc Bergevin pourrait se traduire par une embauche dans une autre sphère d’activités du Canadien.

Danielle Sauvageau pourrait certainement remodeler l’ensemble du travail de développement et de suivis auprès des jeunes espoirs de l’organisation.

Émilie Castonguay

Plus jeune de tous les candidats (es) à 38 ans, Émile Castonguay permettrait au Canadien de frapper un grand coup en nommant la première directrice générale de l’histoire de la LNH.

Elle est déjà la première agente à s’être hissée au sein du groupe très «boys clubs» des agents de joueurs de la Ligue. Alexis Lafrenière est son principal client.

Mme Castonguay est certainement en pleine ascension dans le monde du hockey. Elle est décrite par plusieurs comme une personne très organisée et capable de relever tous les défis qui se dressent devant elle.

Une qualité essentielle il va de soi puisque le job de première directrice générale de la LNH, surtout à la tête du Canadien de Montréal, représenterait un défi colossal.

Bien que sa candidature soit considérée par plusieurs comme une candidature venant de champ gauche, des observateurs insistent sur le fait qu’il serait imprudent de l’écarter trop hâtivement.

Avis aux intéressés (ées).

Deuxième entrevue

Bien que les informations associées au processus de sélection du prochain directeur général – directrice générale – du Tricolore soient difficiles à obtenir, il semble que les rencontres initiales prévues mercredi seront suivies par une deuxième étape d’entrevues avec les candidats qui auront le plus impressionné lors de la première étape.

Combien passeront à la deuxième étape?

Les performances initiales des candidats dicteront cette réponse. Il semble toutefois acquis qu’au moins trois ou quatre candidats seront réinvités pour une étape supplémentaire.

Considérant le temps nécessaire pour analyser les premières et deuxièmes entrevues, il semble acquis que la projection initiale de Jeff Gorton, selon laquelle son directeur général serait connu vers la mi-janvier – sera respectée.