Gain de 2-1 contre les Américaines
Gain de 4-1 contre la Finlande
Gain de 5-0 contre les athlètes olympiques russes

Le Canada passe en finale

Les Canadiennes s'inclinent en finale

L'époque où Marie-Philip Poulin devait compter sur son frère pour la défendre en arrivant sur une patinoire pour jouer au hockey est bien loin.

Grande étoile des deux dernières conquêtes de l'or olympique du Canada en hockey féminin, Marie-Philip ne peut s'empêcher de ricaner un peu quand elle raconte comment son frère aîné, Pier-Alexandre, devait convaincre ses amis de laisser une chance à sa soeur de jouer avec eux.

« Ils demandaient: 'Est-ce qu'elle va suivre? Est-ce qu'elle est assez bonne?' Et mon frère disait d'attendre de me voir jouer, raconte-t-elle. Après, ses amis disaient: 'Ok, je vois ce que tu voulais dire!' »

C'est en regardant jouer Pier-Alexandre Poulin que Marie-Philip a eu la piqûre pour le hockey. De trois ans son aîné, Pier-Alexandre a connu un parcours respectable dans le hockey mineur, disputant notamment 116 matchs dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec entre 2005 et 2007, avant de porter les couleurs de l'Université de Moncton pendant quatre saisons.

« J'ai toujours été sa partisane numéro un, mentionne Marie-Philip. Quand j'étais toute petite, les autres soeurs des joueurs couraient dans l'aréna, mais moi, j'étais assise dans les estrades et j'étais éblouie en le regardant jouer.

« Mes parents ont vu ma passion et m'ont donné l'opportunité de jouer. »

Pier-Alexandre est rapidement devenu le conseiller de Marie-Philip après les matchs, et vice-versa.

« On parle toujours de hockey, admet Marie-Philip. C'est lui qui m'a montré comment m'entraîner. Je lui dois beaucoup. »

Encore aujourd'hui, ils sont très proches l'un de l'autre. Et alors que Marie-Philip a dû s'exiler à Calgary pour la saison olympique, elle a retrouvé Pier-Alexandre, qui travaille là-bas en tant que responsable des programmes de hockey scolaire chez Hockey Canada.

Un rôle inattendu

Même si elle en sera à ses troisièmes Jeux olympiques, Marie-Philip Poulin n'est âgée que de 26 ans. La native de Beauceville occupe déjà une place importante dans l'histoire olympique canadienne, elle qui a inscrit les deux buts dans la victoire de 2-0 du Canada en finale des Jeux de Vancouver en 2010, ainsi que le but égalisateur et le but victorieux en prolongation en finale des Jeux de Sotchi en 2014.

« Il y a deux côtés à la médaille. Quand ça va moins bien, je peux me souvenir de ces moments-là pour retrouver des bonnes sensations, note-t-elle en revenant sur ses exploits olympiques. Je suis aussi consciente de la pression qui vient à chaque fois que l'on porte le chandail de Hockey Canada. »

De nature plutôt réservée, Poulin sera la capitaine de l'équipe canadienne aux Jeux de Pyeongchang. Le Canada visera alors une cinquième médaille d'or d'affilée en hockey féminin.

« Quand je suis arrivée avec l'équipe, je ne pensais peut-être pas avoir un jour ce rôle-là, a-t-elle reconnu. C'est bien de voir que l'on peut grandir pas seulement en tant que joueuse, mais aussi en tant que personne. C'est un beau défi. »

Encore une fois, elle peut se tourner vers son frère pour l'aider à prendre son aise dans ce nouveau rôle. Elle peut aussi compter sur l'appui d'anciennes coéquipières.

« Caroline Ouellette m'a beaucoup aidée. Elle est toujours là pour moi quand j'ai des questions. Il y a aussi mon frère. Je pense aussi à Charline Labonté, Cassie Campbell et Gillian Apps. Ces filles-là aident beaucoup les joueuses du programme.

« Elles m'encouragent à être moi-même, à rejoindre tout le monde. Que ce soit à travers une action ou en leur parlant. Ça peut être aussi simple que de demander aux filles comment elles vont. C'est une fierté pour moi de prendre le temps de leur demander comment elles vont.

« L'important, c'est de ne pas changer qui je suis parce que j'ai une lettre sur mon chandail. Il y a 23 filles avec l'équipe et nous devons toutes être des meneuses. Nous devons toutes nous entraider. »

Mais pour Marie-Philip Poulin, son avantage sur la glace sera toujours le produit de l'appui de son frère Pier-Alexandre.

« On s'entraîne ensemble, on se pousse. Sur la glace, ce sont toutes des Pier-Alexandre pour moi parce qu'il y a toujours un niveau de compétition entre frère et soeur. C'est ce qui m'aide à me dépasser. »

 

MARIE-PHILIP POULIN EN BREF

Âge: 26 ans (28 mars 1991)

Discipline : hockey féminin.

Ville natale : Beauceville.

Autres intérêts : Poulin est aussi compétitive sur les terrains de golf. Elle aime également faire de la randonnée en montagne et en bordure de cours d'eau, espérant regarder le lever ou le coucher du soleil. Elle préfère aussi la musique country.

Pincez-moi : Poulin a eu la chance de côtoyer certaines des plus grandes vedettes de hockey masculin de notre époque, notamment lors de campagnes publicitaires. Elle dit avoir été impressionnée par P.K. Subban et Sidney Crosby. Elle a aussi croisé à quelques reprises Jonathan Toews.

Sur la route : Malgré un horaire chargée quand elle voyage avec l'équipe nationale, Poulin aime toujours profiter de ses temps libres avec ses coéquipières pour aller au restaurant ou prendre une marche. Elle essaie aussi d'aller au cinéma quand elle en a le temps.