Cette semaine, RDS.ca vous présente l’État des forces des 14 formations ayant accédé au tableau éliminatoire, qui s’amorce ce samedi dans la NFL.

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Classement à l’approche de la 1re semaine des éliminatoires

1) Packers de Green Bay : Fiche de 13-4. (Classés 1ers dans la Nationale)

Mis à part leur déconfiture en lever de rideau face aux Saints, ainsi que la saga liée à la non-vaccination d’Aaron Rodgers, la saison 2021 des Packers aura eu des airs de long fleuve tranquille, chose qu’on pourrait qualifier de phénomène rare dans la NFL. Pour une 3e année de suite, Green Bay a remporté 13 victoires, et il est évident qu’on appose aux Cheeseheads l’étiquette de grands favoris dans la Nationale, eux qui misent sur le candidat le plus logique au titre de « MVP » en Rodgers, de même que  Matt LaFleur, qui détient probablement une longueur d’avance sur ses compétiteurs en vue d'empocher la distinction d’entraîneur de l’année. Avant de connaître l’identité de leurs prochains rivaux, les Packers peuvent savourer tout comme nous les matchs du « wildcard weekend » dans le confort de leur salon.

2) Chiefs de Kansas City : Fiche de 12-5. (Classés 2es dans l’Américaine)

En l’emportant face aux Broncos à leur dernier match, les Chiefs se sont assurés de débuter leur parcours éliminatoire en tant que 2e équipe classée dans l’Américaine. Après leur éclatante séquence de huit victoires durant laquelle toutes les phases du jeu ont travaillé en symbiose, les hommes d’Andy Reid n’ont pas conclu le calendrier avec de grandes performances contre Cincinnati et Denver. Qu’à cela ne tienne, Kansas City amorce la 1re ronde éliminatoire au Arrowhead Stadium avec un bagage d’expérience considérable acquis dans les grandes rencontres depuis quatre ans, le tout contre les Steelers, qui représentent aux yeux de plusieurs la plus faible opposition parmi les 14 équipes qualifiées. Qu’on ne s’étonne pas de voir que parmi les six matchs au programme, les Chiefs sont les favoris les plus écrasants selon les preneurs au livre.

3) Buccaneers de Tampa Bay : Fiche de 13-4. (Classés 2es dans la Nationale)

Les champions en titre amorcent le calendrier d’après-saison en tant que 3e équipe de notre classement. Au-delà du souvenir amer que conserve Tom Brady du Super Bowl 52 perdu aux mains des Eagles en février 2018, il faut admettre que ces derniers forment des adversaires de 1er tour en apparence idéaux pour les Buccaneers, compte tenu de la forte propension de Philly à se rabattre sur le jeu au sol. Cela pourrait s’avérer problématique face à un front défensif des Bucs ayant fait la preuve à multiples reprises qu’elle est très avare de verges. En théorie, l’attaque aérienne de Tampa pourrait s’avérer beaucoup moins explosive sans Chris Godwin (blessé) et Antonio Brown (blessé à l’égo/libéré), mais le no 12 trouve toujours des moyens de faire fonctionner le jeu aérien quand ça compte. Les Bucs ont de la profondeur à revendre à cette position, et de toute évidence, la porte s’ouvrira pour l’un ou l’autre de Tyler Johnson ou Scotty Miller, en soutien à Mike Evans et à Gronk.

4) Titans du Tennessee : Fiche de 12-5. (Classés 1ers dans l’Américaine)

Le collègue Matthieu Proulx mentionnait récemment dans un billet signé sur RDS.ca que les Titans ont toutes les misères du monde à recevoir la reconnaissance qui leur revient pour tout le boulot accompli en route vers le sommet du classement de l’Américaine, une 1re en deux décennies. Depuis 1990, les équipes classées au 1er rang de leur association ont disputé le match ultime pas moins de 32 fois en 62 occasions. Ainsi, cette modeste 4e place attribuée à la troupe de Mike Vrabel semble un brin conservatrice, il faut convenir, et ça vient peut-être confirmer le constat de Matthieu. Non seulement le Tennessee a-t-il le privilège d’étudier ses adversaires potentiels cette semaine, mais il pourra avoir la certitude que Derrick Henry ne brûle pas d’étapes en vue de son retour au jeu très attendu. « The Big Dog » en santé et une équipe reposée devant un Nissan Stadium rempli à craquer par une froide journée de janvier? Voilà une perspective qui ne saurait enchanter qui que ce soit. Ajoutons à l’équation le fait que Ryan Tannehill et l’attaque aérienne semblent trouver leurs aises au moment opportun, et on a là un club équipé pour veiller tard.

5) Cowboys de Dallas : Fiche de 12-5. (Classés 3es dans la Nationale)

Autant les Packers font pratiquement l’unanimité en tant que favoris dans la Nationale, il faut admettre que quelques équipes détiennent le potentiel d’être les représentants de leur association, à condition que tous les éléments se mettent en place. Du lot, les Cowboys forment possiblement les candidats les plus imprévisibles. Après tout, on a vu ici et là des prestations défensives chevronnées de leur part en 2021. Contre toute attente étant donné les forces en présence, c’est plutôt l’attaque qui a fait preuve d’inconstance, alternant entre des performances épeurantes pour les unités défensives rivales et des performances épeurantes pour leurs partisans. Quelle version de l’unité pilotée par Dak Prescott sera au rendez-vous dimanche après-midi contre les 49ers? Kellen Moore sera un candidat de choix à un poste d’entraîneur-chef l’an prochain, mais pour l’heure, il a devant lui son mandat le plus crucial depuis qu’il a été nommé coordonnateur offensif à Dallas en 2019.

6) Rams de Los Angeles : Fiche de 12-5. (Classés 4es dans la Nationale)

Pour une formation se présentant en éliminatoires avec cinq victoires en poche à leurs six dernières sorties - le revers de dimanche dernier contre San Francisco en prolongation peut s’accompagner un astérisque, d’ailleurs - ainsi qu’un 3e titre de division remporté sous les ordres de Sean McVay, on ne peut pas dire que les Rams dégagent énormément de confiance. Par ailleurs, Matthew Stafford a beau être un quart-arrière expérimenté, il n’en demeure pas moins qu’il ne revendique que trois départs en carrière lors de matchs d’après-saison. Est-ce le produit du ralentissement de Stafford en 2e moitié de saison; toujours est-il que L.A. a recentré sa stratégie offensive autour du jeu au sol depuis environ un mois, s’en remettant à Sony Michel pour gruger des morceaux de terrain. Michel sera épaulé par le talentueux Cam Akers au sein du champ arrière, lui qui est récemment revenu au jeu après s’être blessé durant le camp d’entraînement. Fait intéressant : les deux duels entre les Rams et les Cardinals cette saison ont été remportés par l’équipe visiteuse. C’était d’ailleurs la marque de commerce de l’Arizona en 2021; peut-être était-ce en raison de la qualité des équipes affrontées, mais ce club semble être à son aise dans les stades rivaux, avec ses huit victoires en neuf sorties.

7) Bills de Buffalo : Fiche de 11-6. (Classés 3es dans l’Américaine)

Aucune formation du circuit Goodell ne nous a fait réviser nos attentes à la baisse, puis à la hausse (puis vers le bas, puis vers le haut…) aussi fréquemment que les Bills en 2021. Il faut leur accorder une chose cependant : ces derniers ont mis le pied sur l’accélérateur à partir de la mi-décembre, alignant quatre victoires pour chiper le titre de division aux Patriots au fil d’arrivée, exploit qu’on croyait plus ou moins réalisable après le revers subi en prolongation face aux Bucs lors de la 14e semaine. Durant cette série de succès, les Bills ont totalisé 19 sacs, eux dont la chasse au quart n’était pas très fructueuse pendant de longs mois. Il en résulte que pour la 3e fois en l’espace de six semaines, Buffalo aura dans les pattes Bill Belichick et ses Pats. Il n’est pas banal de noter que les Bills ont tranquillement commencé à trouver un meilleur équilibre offensif ces derniers temps, au fur et à mesure que Devin Singletary prend de l’assurance dans son rôle de porteur de ballon no 1. Combinés à la magie dont Josh Allen est capable à tout moment, les récents résultats obtenus via la course peuvent-ils se transposer samedi? Ça risque d’être une variable importante de l’équation, étant donné que les Pats ont été généreux envers les attaques au sol rivales (195 verges aux Dolphins lors de la 18e semaine, et plus de 110 lors de chacun des deux derniers revers).

8) Cardinals de l'Arizona : Fiche de 11-6. (Classés 5es dans l’Américaine)

Les yeux seront tournés vers Kyler Murray lundi soir, à l’occasion de son baptême de feu en éliminatoires. L’effervescence entourant les Cardinals s’est dissipée drôlement vite dans le dernier droit du calendrier régulier. Idéalement positionnés pour conclure au 1er rang de leur association après leur séquence de sept victoires en début d’année, les choses se sont mises à débouler à un point tel qu’ils n’auront ni laissez-passer, ni avantage du terrain. Ils forment la seule équipe parmi les sept qualifiées de la Nationale à ne pas avoir terminé l’année avec une fiche de 4-1 ou mieux à ses cinq dernières sorties. Ironiquement, le fait de ne plus jouer au State Farm Stadium pourrait toutefois s’avérer bénéfique aux Cards, battus cinq fois d’affilée sur leur pelouse pour terminer l’année. Dimanche dernier encore, face à Seattle, l’Arizona avait les airs d’une équipe indisciplinée et désorganisée en 2e mi-temps. Rien de bien rassurant, il faut en convenir. Mais les Cards arrivent souvent à disputer leur football le plus inspiré lorsqu’ils se mesurent aux Rams. S’il est à peu certain que DeAndre Hopkins ne pourra être du rendez-vous, la troupe de Kliff Kingsbury peut se consoler du retour au jeu probable de deux joueurs-clés en défense et à l’attaque, en J.J. Watt et Chase Edmonds.

9) Bengals de Cincinnati : Fiche de 10-7. (Classés 4es dans l’Américaine)

Comme l’attaque des Bengals s’est amusée à ses deux derniers « vrais » matchs du calendrier régulier, contre les Ravens et les Chiefs! Le bras de Joe Burrow, les tracés impeccables de Ja’Marr Chase, la polyvalence de Joe Mixon et le jeu physique de Tee Higgins dans les duels… Tout y était pour que le reste de la NFL prenne des notes. Bref, il a été établi en saison régulière que les champions de la division Nord de l’Américaine possèdent les armes requises au besoin pour répliquer coup pour coup aux assauts des meilleures offensives de la ligue. Sauf que les matchs éliminatoires représentent une toute autre paire de manches, et il serait étonnant que Cincy puisse s’appuyer à nouveau sur des performances de 500 verges aériennes de Burrow en route vers la victoire. Qui plus est, la protection offerte à Burrow pourrait poser problème, lui qui a été victime de 51 sacs du quart cette année. Un certain Maxx Crosby - vous l’avez peut-être vu nuire à l’existence de Justin Herbert et de son bloqueur Storm Norton dimanche - cherchera à compliquer celle d’un autre quart de 2e année

10) Patriots de la Nouvelle-Angleterre : Fiche de 10-7. (Classés 6es dans l’Américaine)

Après un mini répit qui n’aura duré qu’une seule saison dans l’après-Brady, les Patriots font leur retour au sein du tableau éliminatoire. Évidemment, le caractère singulier du 1er match entre Buffalo et la Nouvelle-Angleterre à Orchard Park nous incitera à un garder un œil plus attentif qu’à l’accoutumée aux prévisions météo. Au moment d’écrire ces lignes, 30 % de chances de précipitations de neige sont au menu, ainsi qu’une température de -12 et des rafales vents oscillant entre 8 et à 10 milles à l’heure. Si ce pronostic tient la route, le duel sera présenté dans un climat beaucoup plus clément que ce fameux soir du 6 décembre, alors que le quart recrue Mac Jones avait tenté TROIS passes dans une victoire de 14-10 des Pats. Carrément incapable de s’ajuster au plan de match des visiteurs, Sean McDermott avait passé une soirée plutôt humiliante sur les lignes de côté. Il s’était toutefois assuré trois semaines plus tard à Foxborough que Bill Belichick ne lui réserve pas le même traitement. Qu’en sera-t-il cette fois, pour le 1er duel éliminatoire en 58 ans entre ces rivaux de division?

11) 49ers de San Francisco : Fiche de 10-7. (Classés 6es dans la Nationale)

On ne donnait pas cher de la peau des 49ers au 3e quart d’un match qu’ils devaient absolument gagner afin de se faufiler en éliminatoires par la porte arrière. Toujours est-il qu’après avoir comblé un retard de 14 points, le demi de coin recrue Ambry Thomas a semé l’hystérie chez les partisans des Niners - ils étaient très nombreux à avoir fait le voyage au SoFi Stadium - en réalisant aux dépens de Matthew Stafford une interception salvatrice et décisive. Bien entendu, on leur appose maintenant l’étiquette de négligés dans leur duel avec les Cowboys. Mais ne sous-estimons pas les progrès réalisés par San Francisco dans le dernier droit. Après tout, on parle ici de la l’unité la plus efficace de la ligue pour contrer le jeu au sol depuis son retour d’un congé hâtif lors de la 6e semaine. Les hommes de DeMeco Ryans ont également réalisé le 2e plus haut total de sacs du quart (36) durant ces onze rencontres. Même lors de ses meilleures journées, Jimmy Garoppolo ne s’est pas approché du niveau de jeu affiché par Dak Prescott, mais les plus optimistes diront qu’au moins, Jimmy G saura gérer le moment adéquatement pour avoir déjà pris part au Super Bowl, il y a deux ans. Ne perdons pas de vue qu’il mise sur trois cibles de grand talent en Deebo Samuel, George Kittle et Brandon Aiyuk afin de rivaliser avec le dangereux groupe de receveurs des Cowboys.

12) Eagles de Philadelphie : Fiche de 9-8. (Classés 7es dans la Nationale)

Accéder aux éliminatoires au bout d’une saison qui devait se dérouler sans le signe de la reconstruction est déjà une immense victoire en soi pour les Eagles. Cela étant dit, tel qu’abordé dans le passage au sujet des Bucs, la tâche ne s’annonce pas mince au 1er tour, mais alors là pas du tout. Dans un environnement hostile, l’entraîneur-chef recrue Nick Sirianni aura le mandat de trouver des façons ingénieuses d’implanter l’attaque terrestre (la principale raison de la montée en force des Eagles en seconde moitié de saison avec un dossier de 7-2) contre l’un des fronts défensifs les plus étanches que l’on ait jamais vu dans la NFL. Historiquement, Sirianni avait la réputation d’un instructeur ayant un faible pour le jeu aérien, et c’est ce qu’il a privilégié en début d’année, avant d’arriver à l’évidence que ce n’était pas ainsi qu’il allait soutirer le meilleur d’une excellente ligne offensive. On peut déjà vous assurer que si Jalen Hurts est contraint à décocher 40 ou 50 passes dimanche, le résultat ne fera pas le bonheur des supporters des Eagles. L’une des solutions les plus plausibles pour déstabiliser le groupe que dirige Bruce Arians serait plutôt de multiplier les courses de Hurts, qu’elles soient planifiées ou improvisées. Défensivement, voyons si les visiteurs pourront exercer la moindre pression sur Tom Brady, sachant qu’ils ont occupé le 30e rang pour les sacs du quart en calendrier régulier. Ça pourrait s’avérer problématique face à un quart qui, plus souvent qu’autrement, parvient à décocher ses passes en moins de 2,5 secondes.

13) Raiders de Las Vegas : Fiche de 10-7. (Classés 5es dans l’Américaine)

Avant même d’avoir mis le pied en éliminatoires, la dernière campagne des Raiders offre déjà amplement de matériel pour en extraire un film à succès! Si Vegas est la ville qui ne dort jamais, les Raiders sont certainement bâtis à l’image de la ville qu’ils représentent, puisqu’on ne s’ennuie jamais avec la bande de Rich Bisaccia. Le match de dimanche soir face aux Chargers a donné lieu à des montagnes russes d’émotions telles qu’on n’en a vu que très rarement. Un microcosme de la saison des Raiders dans sa totalité, quoi! En attendant que Disney achète les droits, il sera fascinant de voir comment enchaînera Vegas face aux Bengals, six jours après cette soirée magique. On peut envisager de voir un club gonflé à bloc par la séquence de quatre victoires ayant mené à son improbable participation aux éliminatoires. Ou bien, à l’inverse, le niveau de motivation et d’émotivité pourrait être trop difficile à maintenir pour enchaîner.

14) Steelers de Pittsburgh : Fiche de 9-7-1. (Classement la semaine dernière : 21es)

Vous pensez que les partisans des Raiders et des Chargers ont fait les pas cent pas pendant une bonne heure durant le 4e quart et la prolongation dimanche soir? Ceux des Steelers doivent sérieusement se pincer au moins quelques fois par jour, même 72 heures après les faits! Et pouvons-nous les blâmer? Après l’euphorie que leur a fait vivre la victoire inattendue des Jaguars face aux Colts, ils ont sombré dans le désespoir le plus total lorsque le scénario invraisemblable d’un match nul était en voie de se concrétiser, jusqu’à ce que le botteur Daniel Carlson ne les délivre d’un monde de souffrances infinies. Place méritée ou non dans le portrait éliminatoire, la troupe de Mike Tomlin sera heureuse de simplement avoir l’opportunité de jouer les trouble-fête à K.C.. Il faudra cependant que Ben Roethlisberger recule 15 ans en arrière ce dimanche (même un recul de quatre ou ans ferait l’affaire, honnêtement!) pour que l’aventure ait la moindre chance de durer plus d’un match. Rappelons-nous que durant l’année de leur conquête du Super Bowl en 2020, les Chiefs avaient paru humains l’instant d’une demie, laissant les Texans prendre une avance de 21-0... qui n’avait finalement pas tenu, en partie grâce au brio des Chiefs, et en partie en raison de l’incompétence de Bill O’Brien. Est-ce que ce groupe à qui on ne donne pratiquement aucune chance arrivera à s'en servir?