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RÉSULTATS

1er scandale de dopage dans le CrossFit

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Le 13 mai dernier, CrossFit annonçait dans un communiqué que 13 différents athlètes échouaient un test antidopage aléatoire. Exactement 8 semaines plus tard, soit le 13 juillet, c'est 17 nouveaux athlètes ayant obtenu leur qualification aux Jeux CrossFit qui échouaient leurs tests.

 

Et il manque encore quelques noms à officialiser, dont l'anglais Mike Catris qui a confirmé lui-même la nouvelle sur son compte Instagram. De plus, une autre équipe, canadienne celle-ci, aurait également été prise en défaut et s'est vue disqualifiée en vue des Jeux 2022. C'est donc CrossFit 1855, menée par Pete Shaw qui se rendra à Madison au début août.

 

Ce n'est pas la première fois que la communauté CrossFit se retrouve avec une situation semblable. En 2018, pas moins de 17 athlètes avaient échoué un test antidopage suite aux Régionaux. Depuis, le sport s'est largement mondialisé, émergeant dans des marchés tels que le Brésil, en Asie et en Afrique.

 

Parmi les athlètes disqualifiés cette année, seulement 2 hommes de l'Amérique du Nord qui font partie de la compétition individuelle ont échoué un test antidopage: Nycolas Joyal et l'américain Phil Toon. Tous les autres athlètes - majoritairement des hommes - proviennent de la compétition par équipes, ou d'autres régions du monde: notamment de la demi-finale Copa Sur, au Brésil.

 

“Cela démontre que CrossFit prend le dépistage très au sérieux. On a maintenant la capacité de prendre un bon nombre d'athlètes qui compétitionne sans respecter les règles. C'est en grande partie la responsabilité des athlètes: on doit faire preuve d'intégrité. Bien qu'il y en aura toujours qui voudront s'essayer.” confie une source bien au fait du dossier.

Une question se pose, toutefois. Dans une telle vague de tests positifs, peut-on encore croire que le CrossFit est un sport propre, et que les meilleur(e)s athlètes dans le sport sont intègres?

“Je n'ai aucun autre choix que de croire que ces athlètes sont propres. CrossFit est très clair à cet effet: les meilleur(e)s athlètes sont les plus testés durant l'année. C'est beaucoup plus difficile faire son chemin jusqu'au sommet du sport que d'y rester. Des 40 meilleurs athlètes de l'an dernier, seulement 2 n'ont pu revenir aux Jeux cette année. Alors il est logique de croire que ceux plus enclins à utiliser des substances interdites sont ceux qui tentent de faire leur chemin.” ajoute cette source.

Le préparateur physique Christian Thibaudeau abonde également dans ce sens: “certains des athlètes sont génétiquement faits pour performer au CrossFit. Mat Fraser, Patrick Vellner et Tia-Clair Toomey, par exemple, sont bâtis pour réussir dans ce sport. De plus, lorsqu'on regarde leur composition corporelle, ces athlètes n'ont pas beaucoup changé à travers les années.” analyse-t-il.

 

 

Un problème au Brésil?

 

L'an dernier, une des athlètes les plus populaires sur la planète, la brésilienne Larissa Cunha, a échoué un test antidopage. Après avoir blâmé un supplément contaminé, elle a réussi à prouver cette théorie, réduisant sa sentence à seulement 2 ans. Cette année, les tests positifs à Copa Sur sont un vrai fléau. Pas moins de 8 athlètes ont été pris en défaut.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer une telle montée. Il faut comprendre que les règles sont différentes au Brésil. D'abord, les suppléments bannis par les agences antidopages sont disponibles en vente libre, les rendant beaucoup plus accessibles. De plus, de grosses compétitions de niveau national ne testent pas, en plus d'accepter que des athlètes bannis prennent part à la compétition. Ajoutez à cela de gros prix en argent, et on obtient une formule gagnante pour “emprunter le chemin rapide” sans trop de conséquences. Enfin, l'essor du CrossFit au Brésil étant arrivé tardivement, il est logique de penser que les athlètes sentent le besoin de faire “du rattrapage”, selon plusieurs experts consultés. Ainsi, on a la fausse impression que des produits dopants peuvent “aider” à propulser les performances.

La clé? L'éducation et l'entourage. En éduquant les athlètes de meilleure façon sur les conséquences à long terme des substances dopantes sur le corps humain, on préviendra probablement plusieurs cas de dopage. Également, avec un suivi serré de l'athlète autant au niveau physique que mental, on sera en mesure d'être certains d'accompagner ceux-ci dans les moments plus difficiles qui peuvent les faire pencher vers ces produits interdits. L'encadrement et la communication deviennent donc la clé. Avec l'intégrité.