Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Pour que nos enfants bougent!

Hockey - Getty
Publié
Mise à jour

J'ai été sidéré à la lecture de l'article du 7 décembre dernier dans La Presse + au sujet de la mauvaise condition physique des jeunes de 6 à 17 ans.

 

Le journaliste Gabriel Béland avait mis la main en primeur sur une étude concluant que la condition physique cardiovasculaire des enfants et adolescents québécois avait subi une détérioration « alarmante » depuis les années 1980. Mario Leone, un docteur en physiologie de l'exercice, avait décidé de comparer les résultats du test navette (mieux connu sous l'appellation de test bip-bip) des enfants d'aujourd'hui à ceux du début des années 80.

 

Ce test, reconnu partout à travers le monde, consiste à courir la distance de vingt mètres à répétition à un rythme qui augmente à chaque minute. Si vous avez déjà fait ce test dans votre jeunesse, vous vous en souvenez sûrement !

 

Pour être certain d'obtenir des résultats vraiment comparables, le docteur Leone s'était rendu dans les six villes où s'étaient tenus les exercices de 1982 réalisés à l'époque sous la gouverne du kinésiologue Luc Léger à qui on doit la création du test navette. En tout, 36 écoles furent visitées et 3 725 jeunes y ont pris part.

 

Les résultats de l'étude sont vraiment inquiétants puisque les jeunes d'aujourd'hui ont complété 30% moins de paliers qu'il y a 35 ans. Cela laisserait planer la menace d'une épidémie de maladies cardiométaboliques dans un futur proche. Bref, les chiffres démontrent hors de tout doutes que les jeunes d'aujourd'hui sont pas mal moins en forme qu'au début des années 80.

 

Le VO2 max des garçons de 17 ans a chuté de 18% et celui des filles du même âge de 12,2%. C'est énorme ! Le VO2 max des jeunes enfants est en baisse et de nombreux jeunes ne rencontrent plus la valeur minimale de VO2 max.

 

Le docteur Leone explique que c'est la sédentarité qui est responsable de ces résultats affolants. Dans une dizaine d'années, ces jeunes risquent déjà de venir engorger le système de santé québécois.

 

Les écrans sont omniprésents de nos jours et il s'agit d'une des causes principales expliquant cette sédentarité. Il existe une seule manière d'inverser la lourde tendance à laquelle on assiste depuis des années : bouger !

 

Il faut que nos jeunes recommencent à bouger et à faire du sport. Il leur est recommandé de bouger au moins une heure par jour. Le réflexe de plusieurs parents lorsqu'ils ont pris connaissance de cette étude du docteur Leone fut de demander aux écoles de s'en charger. Cela est complètement irréaliste !

 

Prenons l'exemple d'un étudiant québécois du primaire. Actuellement, il a deux cours d'une heure d'éducation physique par semaine. Lorsque vous retirez à chacun de ces cours la dizaine de minutes nécessaires pour la prise des présences, les changements de vêtements et les explications de l'activité par l'enseignant, vous vous retrouvez avec un enfant qui bouge une cinquantaine de minutes par cours. Ça, c'est s'il est chanceux. De plus, cet étudiant du primaire a deux récréations quotidiennes de quinze minutes. Rien ne l'oblige à bouger. Plusieurs décident simplement de s'assoir pour discuter. 

 

Je crois sincèrement que c'est aux parents de voir à ce que leurs enfants bougent. C'est à eux de les motiver et de donner l'exemple. La ministre responsable du Sport, du Loisir et du plein air, Isabelle Charest, rappelait, en réaction à l'article de La Presse +, qu'il fallait à tout prix encourager les jeunes à se rendre à l'école de manière active si cela était possible.

 

Il y a trop de parents encore qui prennent la voiture pour déposer leurs enfants à l'école située à …. un petit kilomètre à peine !  Les enfants peuvent marcher ou prendre leur vélo. Ils sont forts, ne vous inquiétez pas ! Ils peuvent également s'inscrire à des activités parascolaires sportives.

 

Ils doivent être encouragés, même si cela ne leur plait pas, à sortir jouer dehors. J'accuse mon âge, mais lorsque j'avais 10 ans, mes parents devaient me forcer à entrer dans la maison pour le souper alors que maintenant un parent doit forcer son enfant à sortir jouer dehors avant ou après le souper.  C'est fou !  Pierre Lacroix a même proposé d'arrêter d'enlever les bancs de neige dans les cours d'école pour que les jeunes puissent glisser.

 

Ma conjointe est une enseignante au primaire et elle me disait que les enfants sont heureux lorsqu'on leur annonce que la récréation se déroulera à l'intérieur en raison des conditions climatiques. Des conditions qui devraient pourtant réjouir le cœur d'un jeune enfant. On ne parle pas d'une tempête de neige, mais de simples petites précipitations ou d'un peu de neige.

 

L'omniprésence des tablettes, téléphones intelligents et ordinateurs a grandement facilité nos activités quotidiennes, mais également encouragé une certaine forme de lâcheté.  C'est triste à dire, mais les parents que nous sommes sont responsables de la baisse du VO2 max observé chez les enfants. C'est tellement plus facile d'installer un enfant devant un écran pour avoir la paix.

 

Il faut inverser la tendance et encourager les enfants à bouger. Cela doit être un projet de société. Il est totalement anormal que moi, un homme de 52 ans actif, sois plus en forme que beaucoup de jeunes.

 

Ne dit-on pas « un esprit sain dans un corps sain » ?  Si on ne veut pas se retrouver avec un système hospitalier encore plus engorgé dans une dizaine d'années, il faut agir maintenant.