Prenons-nous le temps d'apprécier?
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Les nouvelles défilent à un rythme effréné. Quelles soient bonnes ou mauvaises, le temps nous les fera oublier, tellement elles se succèdent.
Mais celles qui sont positives, prenons-nous le temps de les apprécier, de les savourer comme il se devrait ?
Une performance n'attend pas l'autre. On dirait que c'est au plus fort la poche, dans le sens figuré, bien sûr. Et n'ayez crainte, je me compte dans ce lot de personnes qui dévorent ce qui se passe sur les réseaux sociaux dans la course à pied.
Impressionné par les prouesses de plus en plus inédites, il m'arrive de retourner en arrière de quelques années. Il me semble que ce n'est pas si loin mais après mûres réflexions, je me questionne.
On est loin de l'époque où au Québec, on devait miser sur un seul réseau de course à pied, soit celui de l'Ouest de l'Île de Montréal. Le temps où il fallait s'inscrire en remplissant un petit formulaire que l'on devait poster avec un chèque dans l'enveloppe.
Lorsque nous participions à un événement, il y avait toujours cette grande table à la fin de notre épreuve sur laquelle on pouvait prendre le dépliant qui nous fournissait tous les détails des prochaines courses au programme.
UNE GOUTTE DANS L'OCÉAN
Puis, graduellement, on a assisté à une sorte de développement graduel. Aujourd'hui, aucune comparaison possible ne peut être établie avec cette époque. Tout est révolu. Mais, c'est la rapidité avec laquelle nous voyons les performances incroyables qui devient effarant.
J'ignore si je suis le seul à réfléchir de cette façon. Jadis, les records pouvaient tenir un bon bout de temps ce qui nous fournissait le temps nécessaire pour espérer le prochain. Actuellement, on les enchaîne l'un derrière l'autre.
Les distances franchies deviennent de plus en plus longues et se talonnent à vive allure. De sorte que celui ou celle qui parvient à faire sa marque doit en profiter sur le moment car dans un bref délai, il ou elle risque de se faire surpasser largement, ce qui suscitera un intérêt qui aura pour effet de poursuivre cette ascension.
Je suis épaté, éberlué et souvent cloué au sol par tout ce que je vois, tout ce que j'entends. Par exemple, je pense à l'exploit qu'avait réussi Joan Roch lorsqu'il était parti de la Gaspésie pour se rendre au Mont Royal à Montréal en courant en sandales ! Je n'en revenais pas. Une goutte dans l'océan quand on songe à ce qu'il s'apprête à réaliser d'ici quelques jours.
C'est beau le progrès, comme disent les experts, mais vous ne trouvez pas que ça va trop vite ?
SAVOURER UN BON REPAS
C'est comme avaler un bon repas dans un resto chic sans prendre le temps de le savourer, sans y goûter en profondeur et une facture salée qui vous attend en fin de soirée. On aura payé un fort prix en passant nettement à côté d'un moment unique, de quelque chose qui survient rarement.
Je les admire les gens qui prennent la peine de se défoncer, de se surpasser en course à pied. Je me demande même si ce n'est pas le fruit de cette grande popularité acquise par la course à pied au cours des dernières années qui fournit un tel résultat.
Tant mieux si tel est le cas car en bout de ligne, ça donne le goût de s'investir et de profiter des bienfaits d'une belle dépendance.
On n'arrête pas le développement semble-t-il !