Ti-cul, il courait déjà plus vite que les autres!
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Tabarouette ! C'est ce qu'on appelle être roi et maître dans son milieu. Lui, il explose !
Le plus fascinant dans l'histoire de Patrice Doucet est qu'il parvient à durer au fil des années. Tel un bon moteur, les changements d'huile se font régulièrement et il veille à un entretien minutieux de la carrosserie.
Lorsque nous lui avons parlé il y a quelques jours, il arrivait à peine d'une compétition à Toronto. Or, les prochains jours risquent d'offrir une baisse de régime solide de fébrilité. Planificateur financier de métier, il se lance pour les six prochaines semaines dans la jungle des impôts. Pas le choix, il doit gagner sa vie. Il aura la tête remplie de chiffres.
De ce fait, de 5h le matin à 22h en soirée, tous les jours de la semaine et même le week-end, il est radicalement plongé dans les calculs et vous devinerez qu'il en sort épuisé mentalement à chacune de ses journées. Force est d'admettre qu'il se doit de mettre un terme à son entraînement, lui qui habituellement, est régulier comme la pendule d'une horloge dans cette facette de la course à pied.
Expert dans les 400, 800 et 1500 mètres, Pat figure dans le top cinq au monde et logiquement, au Canada. Il sait qu'à la reprise de la normalité vers la mi-avril, il sera brûlé. Conscient de ce genre de passage vécu dans les années antérieures, ne vous inquiétez surtout pas. Il connaît le sens du mot rebondissement et n'a pas besoin d'une motivation supplémentaire pour l'aider à reprendre le collier.
ABSENT EN POLOGNE
Il se mordait les pouces de ne pas pouvoir participer au championnat du monde en Pologne et il nous l'a fait savoir au cours de l'entretien. On le comprend. Disons que c'est frustrant. Le travail doit passer avant la course à pied. Après tout, faut contribuer à l'essor de la petite famille.
L'an dernier, au championnat du monde en Finlande, il a fini 2e au 400 mètres et 6e au 800 mètres. Précisons qu'il n'en était pas à sa première expérience dans ce genre d'événement.
Natif de Grand-Mère, il a commencé à courir quand il était ti-cul, vers 13-14 ans. « Je participais aux championnats provinciaux chez les juniors puis chez les seniors. Par la suite, ce fut le championnat du monde universitaire à Tokyo en 1993 et les Jeux de la Francophonie à Paris quelques années plus tard. »
Il obtient de meilleurs temps aujourd'hui qu'à 40 ans. « J'ai des amis partout au Canada dans ce milieu », affirme celui qui a déjà couru 47 secondes au 400 mètres, 2 minutes au 800 mètres et 4 minutes, 15 secondes au 1500 mètres. Ce n'est qu'en 2003 qu'il a repris la course sur route pour répondre à la demande d'un gars qui ne cessait d'insister.
MONONUCLÉOSE
Il vous dira que sa plus grande déception fut en février 1996 alors qu'il se retrouvait à une demie seconde d'un standard olympique et qu'il fut victime d'une mononucléose qui l'a obligé à abdiquer bien malgré lui.
Il se sent bien avec le club Milpat de Trois-Rivières. Il se sent appuyé, encouragé et voue énormément d'admiration pour Michel St-Pierre, le président de Milpat qu'il tient en partie responsable de son amélioration.
« Normalement, je prends les moyens pour courir 50-60 km par semaine. Je n'ai pas le choix si je désire demeurer dans le haut du classement mondial », exprime le père de Coralie, 19 ans et Samuel, 22 ans et chanceux de pouvoir miser sur une compagne des plus compréhensives, Marie-Claude Gagnon, une coureuse également. « Elle me suit partout et heureusement qu'elle est là ».
Patrice ne voit pas le jour où il arrêtera. Peut-être lorsque les résultats ne se pointeront plus à l'horizon, habitué aux honneurs depuis tellement d'années. « J'écoute mon corps et aussi longtemps qu'il me le permettra, je vais courir. »
Deux petits points le tracassent pour le moment. Ses fameux ennuis avec ses mollets. Des crampes peuvent surgir subitement et il doit rester prudent. Puis, son pouls qui est élevé lorsqu'il fait de longues distances car au repos, il bat à une cadence de 42-45 battements par minute.