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RÉSULTATS

Une autorisation médicale avant de courir un marathon?

Daniel Lequin - Courtoisie
Publié
Mise à jour

J'ai couru mon 20e marathon à Paris en 2009.

 

J'avais été étonné de constater à cette époque que les responsables de l'événement exigeaient une attestation d'un médecin pour être autorisé à participer à l'épreuve. J'étais plus jeune, bien sûr et je me rappelle que sans vraiment poser des questions, mon médecin avait rempli le formulaire. Car je dois ajouter que je prenais l'habitude de lui rendre visite deux fois par année, au printemps et à l'automne.

 

En passant, c'est cette habitude qui m'aura peut-être permis de découvrir mon cancer plus tôt que trop tard.

 

Nous voilà en 2023 et lorsque je me suis inscrit au marathon de la Liberté en Normandie tout récemment, je me suis aperçu que cette politique n'avait pas changé. Pourtant, pour les autres 42 km que j'ai courus en Europe (Berlin, Rome, Barcelone), il n'existe aucune exigence semblable.

 

J'ai vieilli. Le corps est usé par les nombreux entraînements et les marathons. Mon médecin actuel est un jeune et il me connait très peu. Alors, lorsque je lui ai parlé de compléter ce formulaire, disons qu'il n'a pas apposé sa signature aussi rapidement. J'ai dû subir une batterie de tests et même que je me suis sérieusement demandé à un certain moment s'il allait m'autoriser, ce qu'il a finalement fait au bout de plusieurs semaines.

 

UN MESSAGE TÉLÉPHONIQUE

 

 

Alors que j'étais toujours en Normandie, que je profitais des journées de vacances du voyage et que le marathon était dernière moi, j'ai reçu un appel téléphonique de l'hôpital Hôtel-Dieu de Sorel. J'avais laissé mon cellulaire à l'hôtel à Ouistreham et j'ai eu toute une surprise en écoutant le message à mon retour.

 

« Bonjour monsieur Lequin, c'est pour vous informer que vous devez prendre un rendez-vous pour votre examen qui consiste à porter sur vous un appareil en tout temps pendant quelques jours, qui surveille l'activité de votre coeur. Vous n'avez qu'à nous rappeler. »

 

Sur le coup, je me demandais pour quelle raison je devais subir cet examen. J'ai cependant rapidement compris que mon médecin l'avait commandé il y a longtemps mais qu'avec le retard dans le domaine hospitalier, on m'appelait au moment où j'avais déjà couru le marathon.

 

Une fois revenu au Québec, je n'ai même pas eu le temps de retourner l'appel que j'en recevais un semblable. J'ai alors expliqué à la personne que cet examen aurait normalement dû être passé il y a plusieurs semaines afin que mon médecin m'autorise à courir le 42 km. Elle m'a demandé si je voulais le passer quand même. Je lui ai répondu qu'il n'était aucunement question que je prenne la place d'une personne qui attendait et qui en avait sûrement plus besoin que moi.

 

EST-CE QUE L'ON JOUE AVEC LE FEU ?

 

 

Je pense que les organisations de course en France se protègent avec ces attestations médicales. C'est excellent mais il n'en demeure pas moins que les participants ne sont pas à l'abri d'une malchance. Toutefois, on doit reconnaître qu'avec cette méthode, on se donne la chance d'éviter des catastrophes.

 

J'ai vu des participants s'écrouler en Normandie, pour des crampes, à cause de la chaleur, la fatigue mais rien de très sérieux n'est survenu.

 

On n'est jamais trop prudent dit l'adage. Au Québec, aucune organisation demande ce genre d'autorisation pour courir un marathon et encore moins pour les distances inférieures. Est-ce que l'on joue avec le feu ?

 

À vous d'en juger.