Là où nos chemins se séparent!
Vivre la fébrilité des coureurs, ça me manquait.
Revoir les sourires, sentir la nervosité avant le départ, ça me manquait.
Oui, un 104e, mais toujours aussi inquiétant. On dirait que l'expérience ne sert plus à rien lorsque le signal du départ est donné.
Je me suis laissé emporter encore une fois et j'en ai payé le prix lors des derniers kilomètres. Comme me l'a signalé avec justesse Pierre Faucher qui m'a accompagné pour les dix derniers kilomètres, je me permets encore de commettre des erreurs et c'est bien correct, je les assume.
J'avais peut-être un kilomètre ou deux de courus lorsque j'ai vu apparaître mon ami Maxim Martin qui courait le demi. Tellement content de le revoir que je me suis permis d'emprunter une cadence plus rapide qu'habituellement. Température idéale, une fraîcheur réconfortante, je me disais que j'allais passer au travers.
Nous avons franchi douze kilomètres ensemble, tellement un beau passage, des échanges intéressants, bref, des moments qui n'ont pas de prix à mes yeux.
Lorsque l'on séparait les participants du demi et du marathon, j'ai dû le laisser alors que tout allait pour le mieux dans mon cas.
ELLE PLEURAIT
Je me suis alors retrouvé seul pendant un bon moment. J'avais apporté ma musique car je m'attendais à des bouts monotones, sans spectateur, des passages qui deviennent ardus au fur et à mesure que le marathon progresse.
Puis, par un pur hasard, alors qu'il me restait une dizaine de kilomètres, Pierre Faucher, un impressionnant coureur, un mordu, un connaisseur, est entré dans la danse pour m'encourager jusqu'à la fin. Je l'écoutais me raconter ces péripéties alors que je peinais à avancer. J'ai dû arrêter pour marcher à maintes reprises car je n'avais vraiment plus de jus. Pierre a été très patient.
À un certain moment, j'ai remarqué que je dépassais une jeune fille et que parfois, elle arrivait à me rejoindre. Je l'observais et tout comme moi, ça semblait laborieux. Je l'ai perdue de vue car j'essayais de me concentrer afin de puiser le peu d'énergie qui me restait dans le corps.
Après avoir franchi la ligne d'arrivée, je l'ai revue. Elle marchait lentement dans la zone de récupération, un mouchoir à la main, Elle s'essuyait les yeux. Je me suis approché d'elle pour la féliciter. Seule, sans personne qui l'attendait, elle m'a regardé en me remerciant timidement, visiblement incommodée et étonnée par mes félicitations.
Elle pleurait, probablement une combinaison d'émotions et de fatigue. Difficile d'en juger correctement. Cette scène est venue me rappeler l'essentiel de courir un marathon, de savoir écouter notre corps, reconnaître nos capacités et les accepter.
La fébrilité de l'accomplissement viendra se charger du reste et vous combler.
Chacun et chacune possède sa petite histoire lorsqu'il décide de plonger dans cette aventure.
MAINTENANT, EN GYMNASE
Concernant le marathon, sur le plan de l'organisation, ce fut très bien et pour le parcours, on a du se contenter des rues ordinaires de Montréal, particulièrement pour les coureurs du marathon. La participation de la population n'est pas ce qu'il y a de mieux pour une ville comme Montréal, mais ça, c'est une autre histoire où l'organisation ne peut rien y faire.
Que dire du lunch d'après course ! Un petit verre d'eau, un gobelet de lait que je n'ai pas pris, une pomme que je n'ai pas prise et je suis sorti avec un petit sac d'arachides que j'ai mangé en deux bouchées.
Assez pour les constatations.
Des nouvelles du cousin français, Hélory. Il a très bien fait et lorsque je l'ai croisé sur le parcours, il semblait en excellent contrôle. Il dit avoir ralenti quelque peu à partir du 35e kilomètre.
Maintenant, on relaxe pour moi dans les prochains jours, je vais reposer mon body, il en a besoin. D'ici une semaine, je vais recommencer à m'entraîner en gymnase car je sens que certains muscles ont été négligés.
Merci aux gens qui m'ont encouragé tout au long du parcours, ça fait chaud à mon petit cœur.
STATISTIQUES :
Temps : 4h49
Classement catégorie d'âge : 32 sur 52
Classement hommes : 1161 sur 1394